Arrivés! Nous sommes arrivés aux Canaries! Yes, on l’a fait! Et ces iles se seront méritées!! Mais avant ça, laissez-moi revenir sur les dernières semaines, riches en émotions et découvertes, faute d’avoir pu vous en parler avant!Nous vous avions laissé à Gibraltar avec notre ressenti de dernières minutes avant le départ, et LE départ aura donc été le 19 septembre après midi! Nous avons quitté le port, fait un dernier plein (87 centimes d’euro le litre, imbattable!), le tour d’Horizon de Cataja, et mis cap vers le détroit. Pour tenter de simplifier le passage, nous avons choisi de longer les cotes de la baie au maximum pour éviter les courants et le vent. C’est évidement avec une légère, euh non pardon, grande, bon d’accord très grande appréhension que nous avons passé Gibraltar! Enfin, je parle pour moi surtout vous l’aurez compris 🙂 Premièrement, et je ne le pensais pas mais ça fait quelque chose de quitter « son » Europe, de se dire que nous avons l’Afrique juste à côté, que nous changeons de mer, et que c’est cette porte qui nous mènera vers la suite de notre nouvelle vie!
Une fois ça digéré, il y a évidemment la peur, toujours elle! Celle sur laquelle je travaille de jours en jours 🙂 Je m’imagine des vagues monstrueuses, des déferlantes, des tempêtes… Néanmoins à ce sujet je souhaitais partager avec vous un extrait, très vrai, d’un livre dont je vous avais déjà parlé, criant de vérité et amenant à réfléchir… « Que de chemin parcouru depuis ce jour… Que d’émotion, de tensions, d’angoisses, mais aussi d’espoirs, de progrès, d’avancées… Je n’avais bien sûr pas changé en tant que personne. J’étais toujours le même et il était impossible qu’il en soit autrement. Mais j’avais le sentiment de m’être libéré de mes chaînes comme un bateau largue les amarres qui le retiennent au quai. J’avais découvert que la plupart de mes peurs n’étaient qu’une création de mon esprit. La réalité revêt parfois la forme d’un dragon effrayant qui s’évanouit dès qu’on ose le regarder en face. J’avais […] Apprivoise les dragons de mon existence, et celle-ci me semblait maintenant peuplées d’anges bienveillants. »
D’ailleurs, comme pour nous dire au revoir ou nous souhaiter la bienvenue dans « l’autre monde», nous avons eu le plus beau cadeau, un banc de dauphins ayant joué sous nos étraves une belle demi-heure, nous montrant le chemin! Un vrai bol d’oxygène et du bonheur à l’état pur!
On a passé le détroit comme des champions en quelques heures! Avec une vigilance de chaque instant car le rail des cargos étant évidemment le point noir à surveiller de près! Une fois celui-ci passé, je dois dire qu’une fois de plus, nous avons eu des conditions plus qu’idéales, une mer plate, une petite houle calme, et après avoir navigué au large du Maroc, nous sommes enfin arrivés à Rabat de nuit après quelques 32 heures de nave. L’arrivée de nuit avec la marée au point le plus bas n’est évidemment pas le plus simple! Heureusement le port de Bouregreg a tout prévu et c’est gentillement qu’une pilotine est venu nous récupérer à l’entrée et nous a montré le chemin jusqu’ a la capitainerie. L’entrée dans Rabat, est juste magnifique! Nous n’avons pu nous rendre compte de la beauté complète des lieux que le lendemain mais déjà ce que les lueurs de la nuit nous montrait avait quelque chose de magique. Antoine et moi avons tous les deux été pris par les effluves iodées nous accueillant et marquant un réel dépaysement! Et alors quel accueil fait par les pêcheurs, nous souhaitant tous la bienvenue dans leur pays avec de larges sourires.
Ce n’est qu’une bonne heure après notre arrivée que nous avons pu nous mettre au chaud et pour une nuit bien méritée. En effet et c’est nouveau pour nous, jusqu’à présent en Europe nous n’avions pas de formalités à accomplir, mais maintenant c’est autre chose. Il est nécessaire de montrer patte blanche et de présenter les passeports de l’équipage, la liste des membres, de remplir diverses déclarations, puis d’avoir le contrôle de police et des douanes avec chien à l’appui. Celui-ci était d’ailleurs un gros labrador, peinant à monter à bord, laissant ses traces de pattes noires partout sur le bateau, et ayant bien failli nous laisser des griffures tant il était empoté sur la montée à bord! 🙂 grrr, mais je me suis dit que ça ne l’aurait pas fait de critiquer leur chien, une intuition 🙂 hihi
Nous avons retrouvé avec plaisir au port, Jean Laurent, Carole et Raphaël, et avons profité avec eux des visites des villes alentours. Rabat, tout d’abord, pour laquelle nous avons eu un coup de cœur est magnifique, ses remparts aux couleurs ocres et ses ruelles bleues et blanches rappelant la Grèce, sont superbes. Les enfants et moi nous laissons tenter par un tatouage a l’henné et découvrons cette méthode jusque-là inconnue 🙂 Nous nous perdons dans les ruelles escarpées de la médina, découvrons les différents quartiers et nous laissons tenter par un thé a la menthe et des pâtisseries marocaines délicieuses dégustés en terrasse sur les remparts ! Après une belle journée nous optons pour un retour au port par l’intermédiaire d’une barque de pêcheurs, colorée et bancale, bien pratique pour éviter les quelques km à pied nécessaires pour revenir au bateau!:)
Une location de voiture plus tard, nous partons ensemble visiter Fès et Meknès, elles aussi, villes impériales comme Rabat. Le dépaysement commence le long des routes avec les calèches roulant à côté des voitures et la vue des vaches, ânes, moutons ou chèvres en liberté et vacant à leurs occupations 🙂 C’est ensuite au travers d’un guide que nous découvrons ces villes, leurs souks et leurs remparts, goûtons au couscous berbère et apprenons leur histoire et coutumes.
Prévoyant, après une journée à gambader nous avions réservé une chambre en Riad! Les photos peuvent être trompeuses, on le sait tous, mais ça reste rageant à la découverte des lieux! Nous n’avons manifestement pas la même notion de « suite »… Et ce que j’avais imaginé tout en subtilité et raffinement s’avère être plus proche de Pékin Express chez l’habitant qu’autre chose… Nous mangeons une tajine aux amandes préparées par la propriétaire des lieux, avec beaucoup, beaucoup d’amandes et quelques morceaux de viandes! Spécial… 🙂 Mais je crois que ce qui nous aura le plus marqué durant cette nuit, et je pense que Jean Laurent et Carole seront d’accord avec nous c’est sans conteste l’odeur, épouvantable et non identifiable sur le coup… Nous comprendrons le lendemain à l’ouverture d’une fenêtre que le Riad donnait sur le marché aux bestiaux juste en dessous, celui-là même qui propose à l’étal toutes sortes de mets que nous n’avons pas l’habitude de voir ou manger… Je pense à la poule vivante au départ et décapitée juste après devant vous, les têtes de chèvres et autres moutons vous regardant avec leurs yeux figeés… leurs estomacs ou toutes autres parties de leur corps, les cages à pigeons, les tortues…? qu’est ce qu’elles faisaient la, je n’ai pas encore compris 🙂 Bref, vous l’aurez compris ce fut quelque peu spécial à voir et je ne vous parle pas du regard des enfants devant ce « spectacle » …
Marqués, nous l’aurons été aussi par le réveil en pleine nuit et ce, durant 30 min, par l’appel à la prière fait par les cinq muezzin des mosquées situées autour dont la plus proche à 3 mètres du Riad! Mémorable et typique:)
Ifrane ensuite, appelée aussi « la petite suisse » par les locaux, de par les chalets qui peuplent la ville, qui se voit enneigée en hiver! Étonnant! Nous y découvrirons également des cascades et un parc où se balader. Le lieu à quelque chose d’enchanteur, et pourtant nous n’arrivons pas à apprécier la beauté de celui-ci comme nous le voudrions. Nous ne pouvons que déplorer et être « indignés » par tant de saletés! Le parc est une déchèterie à ciel ouvert, comme les bords de routes d’ailleurs. Il y a un monde entre notre prise de conscience de l’importance de préserver notre planète et la leur… Bien sûr nous savons que ça ne sera pas le seul pays ainsi et que nous devons respecter leur façon de vivre mais après avoir vu les dégâts de l’homme en mer, le voir à présent à terre et de cette façon est désolant… Une chose est sûre les enfants sont de plus en plus sensibilisés à notre environnement!
Nous sommes restés 10 jours à Rabat, la météo n’ayant pas été clémente pour sortir avant du port. Nous faisons un dernier point météo et c’est décidé nous mettrons le cap sur les Canaries pour la suite de l’aventure et ce, dès le lendemain 🙂
La traversée s’annonce longue et quelque peu difficile avec une houle annoncée de 2,80 m et du vent de face. Voilà un moment que nous n’étions plus en mer et très vite nos corps nous font sentir que quelque chose ne va pas! Ah, mal de mer quand tu nous tiens! Nous réagissons tous de façon différente, mais sommes tous dans un état disons… végétatif! En faire le moins possible et s’allonger au maximum pour tenter de palier aux désagréments occasionnés!! Il paraît que ça passe au bout de 48 heures! Tu parles! Ça c’est si la mer redevient plate à mon avis!! Car statistiquement sur 5 et bien ça ne s’avère pas exact! 🙂
Après avoir été « assez tranquille » au début, et qu’Antoine m aie dit » tu vois ce n’est pas si terrible, on dirait la respiration tranquille d’un géant endormi… » et bien force est de contacter que le géant s’est réveillé! Et il nous aura même sur un « piquage de nez » dans les vagues un peu plus rude que les autres, couté un genacker littéralement déchiré en deux! 😦 À une dizaine d’heure de l’arrivée et après être tous éprouvés par cette traversée, c’est un coup dur!
D’ailleurs je profite de notre blog pour lancer un appel… 🙂 Si vous vous sentez l’âme charitable et que vous n’avez pas encore fait votre BA, vous pouvez encore vous rattraper en nous aidant à nous racheter une voile… Don non déductible d’impôt certes mais avec toute notre gratitude ! 🙂 hihi! Quoi, Rho je tente à tout hasard! 🙂 En échange on pourrait, disons, faire de la pub pour votre entreprise grâce à un logo sur le bateau, ou envisager tout autre propositions 🙂
Trêve de plaisanterie, nous étions pris dans notre élan et aurions pu arriver jeudi soir, ce qui aurait rendu la traversée plutôt courte par rapport aux prévisions, mais nous nous sommes résignés à faire en sorte d’avancer à moins de 2 nœuds toute la soirée et la nuit de façon à arriver de jour sur la Graciosa, petite ile au nord de Lanzarote. D’abord car c’était tout de même plus prudent qu’encore une fois une arrivée nocturne par marée basse vers des iles volcaniques et ensuite car le spectacle devait en valoir la peine! Bien nous en a pris 🙂
Et, petit bonus quand même durant cette traversée, et dans « notre malheur » nous aurons pécher notre première bonite (mini thon), succulente! Y a pas photo avec ce qu’on achète en supermarché!! Et nous aurons eu la chance de rencontrer Flipper, toute sa famille et sûrement tous ses amis!! 🙂 Au total ils étaient une centaine… oui oui, une centaine de dauphins arrivant à toute vitesse sur nous, sautant, nous suivant, faisant leur show…
Et tout ça, pour notre plaisir… Juste merveilleux!
À découvrir donc à présent, de nouveaux paysages, de nouvelles couleurs, de nouvelles odeurs… À nous Les Canaries et on commence maintenant avec l’île de La Graciosa!
Le gennaker peut être réparé!
C’est en général très spectaculaire, mais sauf déchirure « bizarre » un voilier n’en à pas pour longtemps!
Attention de ne pas le laisser à poste en permanence car le tissus craint les UV!
Je reviens du faux départ de la mini 6.50 que vous allez certainement croiser
Bises à tous
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Hey Christophe!!;) merci du message:) on doit voir un voilier justement!! On essaie de se tel:) bizz
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