Retrouvez les photos de notre passage à Antigua et Barbuda en cliquant
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Nous voilà partis de Deshaies à la première heure avec une mer plate et un vent au portant idéal pour rejoindre notre destination ! 7 heures du matin, nous émergeons tranquillement et sommes accompagnés de Grégal et Scarlett à nos côtés, les enfants dorment encore, nous apprécions le calme et la beauté du lever de soleil qui nous sont offerts. Nous installons pour l’occasion nos transats et prenons même notre petit déjeuner assis confortablement à admirer le paysage. Cela fait tellement longtemps que nous n’avons pas eu ces conditions, le rêve !
J’ai encore un peu de réseau, et en profite pour appeler l’une de nos amies via skype, j’en profite car d’ici peu cela ne marchera certainement plus et je dois avouer qu’en ce moment le contact familial et amical commencent à me manquer… Nous ne nous sommes pas eu en ligne depuis le départ, et grâce à la magie d’internet je découvre son petit bout né il y a 3 mois quand elle découvre la mer sur laquelle nous naviguons… Deux vies à l’opposé l’une de l’autre, mais tout autant de joie d’un côté ou de l’autre de s’entendre et d’échanger quelques mots !
Nous passons par tout un tas d’état d’âme et il est des jours où malgré tout ce que nous vivons et découvrons, le moral a parfois du mal… Pour raison de coût nous recevons et passons peu d’appel, et il est parfois difficile d’être loin de ceux que l’on aime… Les mails, seuls vrais moyens de communications (quand le réseau veut bien marcher) est aussi un moyen dont on se lasse parfois, car si peu personnel et parce que rien ne remplace la voix et les émotions que nous pouvons faire passer et ressentir à travers elle… J’imagine que c’est le prix à payer pour vivre ce que nous vivons et que c’est le lot de tout ceux partis pour une durée indéterminée sur les eaux de notre belle planète.
Antigua… nous en avons entendu tant parlé, une petite île anglophone située au nord de la Guadeloupe, connue pour ses 365 plages et son tourisme… Nous choisissons d’arriver à English Harbour, dans la baie de l’amiral Nelson. Avant de partir à la découverte de ces terres, Antoine et les bateaux copains doivent se rendre entre capitaines de bord faire la clearance au port. Tous ceux qui connaissent Antoine, connaissent aussi l’enthousiasme dont il fait preuve à chaque fois, ainsi que l’ouverture d’esprit qu’il a… C’est pourtant un Antoine quelque peu échaudé qui est revenu au bateau… Dégouté de la nonchalance et du flegme dont certaines personnes font preuve. Il s’est retrouvé face une employée de l’immigration et des douanes d’une antipathie totale et devant un racket incontestable… En effet, après avoir rempli les papiers consciencieusement, et remis ces derniers en mains propres, il s’est vu obligé de refaire la totalité pour avoir mis les enfants en équipage, comme nous l’avons toujours fait, au lieu de passagers… et de garder les papiers n’étant pas bons, déchirés pour lui, car la personne en face de lui ne voulait pas les mettre dans la seule poubelle du bureau… la sienne a deux mètres derrière elle… Nous imaginons qu’il ne faut surtout pas se rajouter du travail… Il faut savoir que les passagers doivent selon les autorités payer 30$ US par personne ! Cela commence à faire chère l’escale et nous comprenons bien pourquoi ils ne voulaient pas de nos enfants en équipage !… Quant à la sortie du territoire que nous souhaitions faire à Barbuda, cela semble être impossible à faire sans une autorisation reçue par le chef de on ne sait quoi dixit la fameuse employée… Nous lui adressons donc un mail, qui restera sans réponse ! Cela ne nous empêchera pas de passer la soirée dans un des pubs de la ville avec les copains, non sans l’envie de ne pas nous éterniser ici ! Est-ce que ces gens se rendent compte tout de même que c’est la première image qu’ils véhiculent de leur île ?… A moins qu’ils n’aient que faire de touristes en plus…
Nous passerons seulement deux jours à Green Island, jolie baie à l’est de l’île, mais dont les fonds n’ont pas grand intérêt… Grégal et Scarlett décideront d’en partir rapidement, de notre côté nous nous disions que nous n’avions au final encore rien vue de l’île et que nous aimerions en voir un peu plus quand même avant de partir mais c’était sans compter sur la météo et le vent présent non-stop, rendant les mouillages peu sécurisés et peu agréables… Décision est prise en sortant de la passe, nous partons finalement rejoindre les copains et prenons donc la mer en direction de Barbuda… Plusieurs heures nous seront nécessaires, et le grain que nous avions vu au loin s’avère être beaucoup plus gros et long qu’imaginé ! Il est même sans fin… Nous ne sommes pour le moment pas encore sous le rideau de pluie, la mer est agitée, nous regardons au large, sommes partis il y a 10 minutes et c’est à cet instant, qu’Antoine s’écrit « baleine et baleineau !!! »… Ni une ni deux, tout le monde est sur le pont pour découvrir le spectacle, car il s’agit bien là d’un des plus beaux spectacles qu’il nous est été donné de voir depuis notre départ !! 9 longs mois auront été nécessaires pour enfin voir nos baleines !
Tous les copains autour de nous en avaient déjà vu mais jamais aucun n’en aura vu comme nous ! Ça valait la peine d’attendre ! Nous les voyons tout d’abord au loin, à une cinquantaine de mètres, la baleine est majestueuse, elle sort et saute dans l’eau dans toute sa splendeur ! Une fois, deux fois … elle n’arrête pas ! Nous sommes à Marineland en live !! Le bateau sous voile continue son avancée et nous commençons à nous rendre compte que nous allons droit vers elle et son petit… Il ne bouge pas et elle continue ses sauts… Elle va bien finir par bouger… Nos voiles sont réglées pour notre cap et avec le vent qu’il y a nous ne pouvons y toucher et surtout nous sommes hypnotisés par ce que nous avons juste sous les yeux… Les enfants n’en reviennent pas, et nous, nous sommes comme eux, émerveillés… On avance à toute vitesse, elle continue ses sauts, sauf que nous ne sommes à présent plus qu’à 4/5 mètres d’elle et de son petit !! Cette dernière fera un dernier saut, et finira sous l’eau, je crie à Antoine qu’elle est sous le bateau, je la vois passer sous notre trampoline, je vois ses taches noires et blanches… nous croisons les doigts et retenons notre souffle… nos moteurs étant encore allumés, Antoine s’empresse de faire un coup de marche arrière car cette fois nous avons bien conscience de ce qui se passe et réalisons le danger potentiel en cas de nouveau saut de celle-ci ! Nous avons chacun en tête l’image vue dans un magazine d’une baleine atterrissant sur un voilier ! Les garçons ne bougent plus non plus… Cela dure quelques secondes… nous les voyons finalement repartir tranquillement derrière Cataja … Le spectacle est terminé, mais nous sommes encore sous l’euphorie de ce qui vient de se passer, shooter à l’adrénaline et avec des sourires jusqu’aux oreilles… Merci Poséidon pour ce cadeau… D’ailleurs Poséidon devait savoir que la nave qui allait suivre allait être musclée et que nous aurions besoin d’un petit remontant juste avant ! En soi toujours rien de particulièrement dangereux mais pour la première fois une nave sous un grain qui ne s’arrêtera pas, un mur d’eau qui nous tombe sur la tête pendant des heures… Une visibilité réduite, quasi nulle avec une brume à couper au couteau et un vent qui ne décolère pas…
Une déferlante comme nous n’en aurons encore jamais eu d’ailleurs nous sera tombée dessus, recouvrant l’intégralité de Cataja et m’ayant fait une belle frayeur en étant à l’intérieur du bateau et en voyant d’un coup autant d’eau et une telle secousse… je ne savais plus ce qui se passait ! Antoine dehors à bâbord aura été trempé de la tête au pied par cette vague arrivée de l’avant tribord ! Il faut dire que bizarrement la profondeur des eaux entre Antigua et Barbuda n’est que d’une trentaine de mètre avec un seul endroit à 400 mètres de fond, autant dire qu’il y a de quoi lever l’eau !
L’arrivée à Barbuda se fera toujours sous un fort vent, à 25 nœuds en moyenne, mais la houle elle, se calmera enfin à l’arrivée vers cocoa point, au sud de l’île. Encore un effort et nous sommes posés à Low Bay, côté ouest de l’île… Une plage magnifique au sable blanc et aux coquillages rosés nous attend sur des km, avec une eau si trouble de par le vent mais si bleu, laiteuse… rendant le contraste des couleurs du ciel, du grain et de l’eau magnifique !
Nous serons vite rejoins par Sashi dès le lendemain et en profiterons pour tous descendre à terre faire les formalités de sortie. Car nous sommes tous bien décidés à effectuer ces papiers ici malgré la non réception du mail. Nous l’avons lu sur des blogs, la sortie est possible et au vue de la navigation que nous avons eue nous n’avons aucune envie de retourner à Antigua pour les faire comme indiqué par la douane à l’arrivée ! Seulement voilà, l’accès à la seule ville de l’île est un parcours du combattant ! Et le passage par un lagon intérieur inévitable… il semble bien y avoir des bateaux taxis mais à 15$ US par personne indiqués sur l’affiche, ça fait chère la balade, alors nous prendrons tous nos annexes et nous aiderons mutuellement à faire traverser ces dernières la langue de sable d’une vingtaine de mètres ! Tintinlintintin… L’épreuve de koh lanta reprend !! 🙂
S’en suit une course infernale en annexe sur le plan d’eau, traversée en maillot recommandée pour ne pas arriver trempé de l’autre côté après les quelques 1.5 miles à faire (environ 3 km), Sashi en tête, 4 à bord avec un 15 cv, seconde place pour cataja 6 à bord avec un 15 cv, puis Grégal avec 4 personnes à son bord et 9 cv puis Scarlett 2 à bord pour 6 cv… hihi
Nous arrivons sous une chaleur écrasante, et tentons de trouver le bureau de l’immigration et des douanes… La ville semble déserte, le premier habitant découvert hormis les jeunes garçons sautant à côté des annexes, est un cheval en liberté au trot dans les ruelles de la ville, suivi de près par des moutons tout autant en liberté… ok… nous demandons notre chemin, et après plusieurs tentatives trouvons enfin LE bureau, tout ce qu’il y a de plus officiel avec le panneau qui va bien et tout !
Nous retrouvons le flegme antillais mais avec cette fois la sympathie en plus par rapport à Antigua ! Les gens sont supers gentils et serviables. C’est à signaler ! Les premiers papiers sont faits, il nous reste à nous rendre dans deux autres endroits avant d’en avoir fini ! Evidemment tout faire dans les mêmes locaux auraient été trop simples et c’est tous ensemble, soit 16 personnes, que nous reprenons la route… Le bureau ferme à midi et rouvre à 13h, pas de chance nous arrivons à 12h05 et l’heure semble être l’heure, la porte est close ! Nous décidons de nous rassasier et découvrons un petit boui boui à deux pas de là, où nous dévaliserons le stock de la dame… Au menu, une sorte de galette type fajitas accompagnée de pommes de terre et poulet, le tout au curry, qui arrache bien comme il faut mais qui est absolument délicieux !
Nous trouverons même un bar à côté avec summum du luxe, un accès wifi !! La droguée d’internet que je suis va enfin pouvoir partager quelques photos via facebook et vérifier ses mails ! Et comble du comble, c’est la bouche presque pleine, qu’Antoine se sera vu appelé par son prénom par une jeune femme, lui indiquant qu’elle pense bien qu’ils étaient ensemble à l’IUT, il y a 20 ans !! Les souvenirs reviennent… Incroyable et improbable tout de même quand on y pense de se retrouver sur une île que peu de monde sait situer sur une carte, au milieu de nulle part après autant d’année ! Et elle n’est pas là en hôtel, elle est en voyage à travers les flots elle aussi avec son ami et il se trouve que leur bateau est justement celui qui s’est mis à côté de nous au mouillage ! Le monde est-il petit ??
Allez, dernière ligne droite, le deuxième bureau c’est fait, il ne nous reste plus qu’à trouver le troisième et nous serons tranquilles… Le suspense est à son comble, jusqu’à présent personne ne nous a réclamé les fameux 30 $ US que nous devions payer par passager… On croise les doigts… Yessss !!! Le verdict est tombé, zéro, nada, pinuts à payer ici !! Ah on souffle, c’est toujours ça d’économiser et au vue du budget mensuel ça fait du bien !!
Nous repartons tous plus léger, retrouvons nos annexes et nous refaisons en sens inverse, beaucoup plus rapide cette fois avec le vent dans le dos la traversée du lagon !
C’est un repos bien mérité ou plutôt des épreuves bien méritées qui nous attendent… Avec un Antoine à l’esprit joueur, c’est tout d’abord une course pour le premier à l’eau qui s’improvise… Yann n’en sortira pas indemne ! S’en suivra une épreuve de saut en longueur de toute beauté… C’est dur la vie en bateau tout de même !! Il faut trouver de quoi s’occuper ! hihi
Allez, nous aurons bien profité de cette magnifique plage à nous tout seul, il est temps pour nous de voguer vers de nouveaux horizons… Saint Barth on arrive!!
La Guadeloupe… nous en avons eu un bel aperçu durant les quelques semaines passées ici… Nous étions en quête de cascade, et bien nous avons trouvé notre bonheur en celle des « Chutes du Carbet » ! Au milieu du parc national de Guadeloupe, ces chutes au nombre de trois, sont dit-on parmi les plus hautes des caraïbes. Une marche d’1h30 aura été nécessaire, quelque peu boueuse certes, avec quelques crapahutages dans les lianes des hauts arbres, mais quelle récompense en la voyant ! Une belle cascade aux embruns plutôt rafraichissant 🙂
Nous ne sommes pas les seuls à venir admirer le paysage, aussi nous décidons de nous mettre en face, en traversant la rivière… La traversée, avec le courant, se soldera par une petite chute d’Elian et des vêtements trempés mais rien de grave et faisant finalement rire tout le monde !
Nous découvrons un endroit au calme, à l’abri de la « foule » (10 personnes oui c’est beaucoup ! 🙂 ) et savourons les rayons du soleil sur nos peaux, à l’abri de la fraîcheur de ce brumisateur géant !
Les garçons se régalent des minis épreuves de traversée dans la boue sur le chemin du retour… Oubliés les vêtements et chaussures propres, tout le monde y va joyeusement dans les flaques de boue! 🙂
Nous savons qu’il y a encore beaucoup à faire côté terre sur cette magnifique île mais décidons d’en garder pour la prochaine fois où nous y retournerons! C’est ainsi que nous reprenons la mer pour aller à la réserve Cousteau, ilet Pigeon pour y découvrir les jolis fonds… Le mouillage se fait juste en face sur bouée ou à l’ancre, et nous pouvons nous rendre à l’ilet en annexe. Le mouillage s’avère être rouleur, et nous ne tarderons pas à partir après avoir vu les merveilles sous marines qui nous sont offertes! Nous nous mettons tous à l’eau avec pmt, Pacôme y compris, c’est l’occasion idéale pour lui apprendre un peu à respirer sous l’eau et lui faire découvrir le monde de Némo!
Il y a tout un tas de poissons de couleurs et de tailles différentes, c’est juste superbe! Nous n’avons eu que rarement l’occasion de voir autant d’espèces à si peu de profondeur et tout le monde se régale dans cette eau cristalline! Un aquarium géant, Pacôme en redemande et les grands sont comme toujours tels des poissons dans l’eau… Que demandez de plus? Nous voyons de jour en jour nos garçons prendrent un peu plus d’assurance et vivre pleinement leur vie d’enfant… Ils ne se lassent pas de cette aventure, et nous ne nous lassons pas de les voir s’épanouir ainsi…
Notre parenthèse guadeloupéenne s’arrête à Deshaies, dernier arrêt avant d’entamer notre prochaine traversée. C’est ici que nous faisons notre clearance avant le départ, au magasin Le Pelican. Etrange parfois ces lieux de délivrance de papiers si officiels!
Allez, nous avons passé beaucoup de jours ici, il nous tarde de découvrir de nouveaux horizons, cap sur Antigua et Barbuda!