Voilà plus d’un mois que nous n’avons pas donné de nouvelles… que les semaines passent vite !!
Nous avons reçu plusieurs messages nous demandant comment se porte l’équipage ? Où nous en sommes de nos réflexions ? Est-ce que ce retour à terre n’est pas trop dur ? Comment on gère la vie terrestre combinée à la vie en mer ? Autant de questions qui nous amènent à réfléchir !
Tout d’abord merci à vous de vous inquiéter et de vous intéresser encore à nous 🙂
Globalement la tribu se porte bien ! Nous avons bien eu quelques déboires il y a quelques semaines mais les garçons sont remis à présent !
Et oui finalement malgré une pharmacie grande comme ça à bord pour le cas où quelque chose arriverait sur une de nos îles désertes, c’est finalement ici à Saint Barth, après presque 2 ans de voyage et 11 ans sans n’avoir jamais rien eu à signaler que nous avons testé l’hôpital ! Heureusement qu’hôpital il y avait ! Elian en ce jour de Carnaval a malgré lui opté pour le déguisement de Frankenstein ! Le moins que l’on puisse dire c’est que c’était très ressemblant avec les 7 points de suture faits sur l’arcade sourcilière suite à un mauvais coup de son grand frère en jouant dans les vagues quelques heures plus tôt.



Comme vous pouvez l’imaginer nous n’étions même pas en stress sur notre plage sauvage de Saline, avec les quelques 10 minutes de marche pour rejoindre la voiture, plein de sable partout, les playmobils pleins les sacs, notre bibou s’inquiétant de voir du sang couler, et l’impossibilité de traverser la ville en voiture pour raison de fermeture pour la parade ! Un passage par le bateau, un rinçage express plus tard et nous aurons enfin réussi à rejoindre l’hôpital accessible par la mer et à pied heureusement ! Mon petit cœur de maman s’est emballé, voilà bien la première fois que nous avions affaire à ce genre de chose… Mais Malo certainement quelque peu jaloux de l’attention porté à son frère et du charme que cela allait lui valoir dans quelques années auprès des filles, a lui aussi tenu à tester les soins du coin… 2 jours plus tard en chutant en arrière et se coinçant le tibia dans une échelle d’acier sur un bateau copain. Un bobo pas beau et douloureux qui lui aura valu 3 points à lui et une belle frayeur…

Que dit l’adage déjà ? Ah oui, jamais deux sans trois, c’est ça ?? Je suis en panique !! Quelque peu superstitieuse !! Est-ce possible d’emballer ses enfants dans du coton et de les attacher même pour être sûr ?!!! Non, bien sûr, et c’est là que l’assurance du papa est censée nous rassurer… Bon sauf quand le dit papa part surfer en disant ne pas croire à ce genre de chose le lendemain et revient quelques heures après le bras gonflé et m’annonçant une chute sur la planche… Heureusement que je suis avec un homme responsable ! 🙂 hihi bon cette fois pas de point, pas d’hosto, et ça y est je peux souffler, la série est finie !! Finalement ce n’est peut-être pas la vie en mer la plus dangereuse ?! 🙂 Quelque peu bloqués dans nos activités par ces événements nous décidons de continuer tranquillement et par étape la découverte de St Barth. C’est ainsi que nous nous offrons un panorama des plus beaux sur les hauteurs de Colombier lors d’un jour de congé et d’un petit tour de l’île. Waouh ! Que l’île est belle de ce côté !



Les contrastes de couleurs entre le bleu de la mer et le vert des monts sont superbes. Un grain arrivant au loin rend le paysage plus surprenant encore.

Nous connaissons bien maintenant ce phénomène de pluie arrivant avec le vent. Nous l’observons se frayer un chemin au milieu des îles voisines et arriver doucement vers nous. Le rideau s’avance, lentement, l’air se rafraîchit, les arbres s’agitent, le voile nuageux s’épaissit, les couleurs se grisent, il est là, il arrive… Tous aux abris !! Ni une ni deux nous nous réfugions dans notre super clio, les garçons tout excités d’avoir eu les cheveux au vent et bien contents de pouvoir s’abriter ! Certes cela ne dure jamais bien longtemps mais chacun sait que 2 min suffisent pour être à essorer !
Cataja en demande de découverte lui aussi nous aura mené quelques jours plus tard sur Colombier justement.


Le temps d’une soirée et d’une demi-journée, nous retrouvons la joie de la navigation, de la liberté et des apéros bateaux copains. Nous avons tous besoin de changement et ces petits déplacements nous permettent de changer d’air et de sortir du quotidien, aussi beau soit-il ! Il n’en n’est pas moins routinier avec horaires de travail, école et obligations de chacun. Pas toujours facile à re-accepter. Alors on se fait plaisir avec la pêche du jour ! Mon doudou est devenu un « pro » de la pêche, à chaque sortie, je sais que nous allons manger, il a tout appris avec notre ami Grégal et aujourd’hui l’élève qu’il était maîtrise parfaitement le harpon ! Langoustes ou poissons y a qu’à demander !




On savoure les moments passés sur le trampoline ou sur notre terrasse flottante, on observe les tortues omniprésentes autour de nous, les garçons s’amusent des barracudas ou des tarpons qui encerclent le bateau, les nourrissent et restent bien sagement sur la jupe arrière, pas question de sauter à l’eau au même moment ! Qui a peur du grand barra ? C’est pas nous, c’est pas nous !! 🙂

Les enfants tout comme nous profitent des nouvelles amitiés créées sur l’eau. Contre toute attente et à la différence de certains mouillages, nous vivons au beau milieu d’un petit village composé de bateaux de tout horizon arrivés comme nous ici aux mêmes périodes et pour quelques mois! Les garçons ont ainsi des amis terriens et des amis marins, ils se sont bien intégrés à la vie scolaire et nous, nous retrouvons finalement une vie sociale riche faite de nouvelles amitiés, d’activités sportives, de discussions diverses, d’apéro et de repas chaleureux dans le cockpit des uns ou des autres, d’entraide et d’écoute mutuelle.



Nous ne nous sentons pas seul et en cas de besoin il y aura toujours un bateau autour prêt à rendre service. Le co-annexage est de rigueur également, et oui il n’y a pas que le co-voiturage qui existe! Il facilite la vie de chacun, que ce soit pour l’école, les courses ou pour palier la panne de dernière minute!

Des lieux comme la Pointe de Gustavia ou Corossol sont les témoins de ces heures passées ensemble, des rires et des joies des enfants de ces bateaux jouant par petits groupes et se faisant des souvenirs qui seront certainement ancrés à jamais dans leur esprit.


Il y a du monde en bateau finalement et c’est à peu près chaque soir aux alentours de 18h que vous vous en rendez compte, lorsque vous vous croisez, vous saluez, papotez, lorsque chacun vaque à ses occupations sur les quais, rentre du travail, va aux douches, ou revient de la bibliothèque. Une sorte de petite communauté sur l’eau…




Nos sorties en mer elles, se limitent plus ou moins aux mouillages ou îles autour, l’espace de jeu est plus restreint c’est certain mais pour une durée limitée! Nous avons des moments de blues nous aussi comme tout à chacun. J’associe un peu ce mois de février au mois d’octobre/novembre en France, ces mois où le temps change, où les jours sont plus courts, où la grisaille vous guette, où les microbes arrivent, où le moral n’est pas toujours au beau fixe et où en général on a envie d’évasion. Ici, bien sûr, même si ce n’est pas comparable aux températures en métropole, le temps est changeant, plus venteux, plus frais, on a dû se tropicaliser car on a froid même ! On rechigne à se baigner quand la brise se fait plus forte, on se couvre la nuit. Chacun tombe malade à tour de rôle, ça change du temps loin des côtes où nous ne connaissions plus ce genre de tracas ! On dort régulièrement bien et au calme dans notre maison flottante et c’est un bonheur de se réveiller en voyant la mer si reposée et reposante.


Malheureusement il arrive aussi de ne pas ou peu dormir lorsque le vent ou la houle s’en mêlent.

Les rafales vous tiennent éveillés ou vous réveillent en sursaut. La peur du dérapage est présente chez chacun des bateaux du mouillage. Alors on se lève, on veille, on observe, on regarde si les feux de mouillage des voisins sont toujours aux mêmes endroits, si nous n’avons pas bougé par rapport à eux, c’est aussi ça la vie en bateau. On se recouche et tente de se rendormir, on se relève… On bondit au moindre bruit suspect, on vérifie, on inspecte dehors… Le confort n’est pas le même qu’en maison et les nuits plus agitées! Ce que nous craignons la nuit peut arriver le jour, c’est ainsi que cela fait 4 fois que nous avons des bateaux qui nous dérapent dessus ou vers nous, à force de coup de vent ou par le manque d’expérience des loueurs. Car bien sûr c’est rarement avec les propriétaires que nous avons des soucis, bien trop soucieux eux aussi de faire attention à leur bien !
Pas plus tard qu’il y a deux jours, un de ces monocoques nous est arrivé droit dessus, heureusement qu’Antoine et Malo étaient à bord pour mettre les pare battages et tenter de contenir ce bateau fou et sans personne à son bord… Nous nous en sortons avec une patte d’oie littéralement sciée sous le poids du bateau (indispensable à notre mouillage sur ancre) et du gel coat à refaire sur nos étraves. Bref, la vie en mer n’est pas toujours aussi rose qu’on l’imagine ! 🙂

Tout cela n’entache pour autant pas notre plaisir de vivre à bord et l’envie de continuer nos explorations avec Cataja. Nous nous disons régulièrement que nous sommes heureux de notre choix de vie, que nous sommes là où nous le souhaitons et que nous avons la sensation d’être là où nous devons être. Notre bonne étoile continue de veiller sur nous, la chance que nous avons et dont certains parlent, n’arrivent pas forcément toute seule, elle se travaille aussi un petit peu… L’avenir se dessine doucement. Pas de plans sur la comète ! A priori pour raison de budget nous repartirons à la fin de mon contrat vers le sud pour la saison cyclonique. Une nouvelle saison à St Barth ensuite n’est pas à exclure… D’ici là nous aurons encore l’occasion d’échanger avec vous, mais d’ores et déjà les Grenadines sont à votre portée, Cataja vous y attend !
Quelques photos ci-dessous, les autres sont à retrouver en cliquant ici.
Allez une petite vidéo bonne humeur à suivre en cliquant ici






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