21 juin 2017, il est 17h quand nous entamons notre route. Le ciel derrière nous est couvert, les nuages bas, mais tout semble dégagé droit devant! 🙂 Le vent annoncé de 19 nœuds est bien présent, la houle comme prévue arrière, tout l’équipage a pris son petit cachet contre le mal de mer, Biodramina, juste pour être sûr! Pour nos invités, une expérience peu commune les attends, une nuit de navigation, pour nous, pour moi plus particulièrement la reprise d’une navigation qui génère toujours un certain stress et ce malgré nos 4 ans à bord maintenant! Nous surveillons les quelques grains alentours, nous sommes tous installés à l’avant du bateau pour admirer le coucher de soleil qui se profile devant nous… Pacôme et Gracie regardent à travers le trampoline les vagues tapant sous la coque, Malo s’y repose, Elian s’est assoupi, Luna peu rassurée par tout ces bruits d’eau vient se caler près de nous. Elle semble peut-être même plus perturbée par ces mouettes curieuses qui viennent carrément se poser sur la filière à quelques mètres d’elle sur son bateau que par les vagues elles-mêmes! 🙂
L’heure du repas arrive rapidement. Autant que possible nous préférons toujours manger de jour, et que les garçons aillent se coucher tôt. Plus agréable pour eux, le temps passant plus vite ainsi, moins stressant pour nous qui nous retrouvons avec pour seul chose à gérer, Cataja, et c’est déjà suffisant 🙂
21h, les quarts commencent, nos amis sont les premiers à commencer. Antoine leur explique l’essentiel pour nous permettre de nous reposer un peu… même si reposer est un bien grand mot 😉 Minuit mon doudou enchaîne… une surveillance de cargos est nécessaire. On reprend nos habitudes, jumelles, feux de navigation à détecter et déchiffrer, calcul d’éventuelle route de collision… 3h du matin, il faut croire que j’ai enfin réussi à m’assoupir un peu malgré le vacarme assourdissant de la houle sur Cataja et la peur au ventre que j’ai à chaque navigation de nuit… Je ressens chaque mouvement de Cataja, j’entends l’eau dans tous ses états tapant sous mon bateau et sens les accélérations de mon destrier lorsque le vent forci… Mon imagination est débordante une fois de plus, c’est donc avec surprise que je me réveille quand mon doudou me chuchote que c’est à mon tour… Il me semblait que j’étais éveillée… Dehors rien à signaler hormis ce cargo toujours devant nous, hormis les lumières des Bvi déjà visibles au loin et surtout hormis ce ciel magnifiquement étoilé qui s’offre à nous! Toutes les constellations doivent être là tellement il y a d’étoiles blanches et scintillantes! La mer n’est pas en reste, malgré la houle battante contre nos coques, des plantons phosphorescents sont visibles à chaque mouvement d’eau. Magique! Merci!! C’est toujours un peu comme si c’était un cadeau fait juste pour vous, juste pour vous encourager et vous aider à aller au delà de vos peurs… Pour vous rappeler que cela peut aussi bien se passer contrairement à ce que votre esprit, le mien en tout cas, imagine en boucle… C’est en tout cas comme ça que je le prends à la découverte de ce planétarium géant, cette idée me plait… Plus encore quand je découvre enfin Madame la lune parée de sa belle couleur rousse se lever un peu tardivement, 5h du matin quand même, (il était temps!) doucement sous la forme d’un beau croissant souriant 🙂
Les lumières rassurantes de l’île se font plus nettes, il nous reste une dizaine de mile nautique à faire, nous arriverons au petit matin 🙂
6h, il fait jour à présent, nous approchons de la zone de mouillage, redécouvrons avec émerveillement ces Îles que nous avions adoré il y a 3 ans de cela.
Nous réveillons nos amis pour qu’eux aussi profitent du paysage et y trouvent leur récompense de la nuit 🙂
7h30 nous sommes posés dans un bleu piscine au mouillage d’Eustatia! Nous n’aurons mis que 13h30 au génois uniquement 😉 Une sieste s’impose déjà, les enfants reprennent leurs habitudes, les parents dorment, eux, ils mangent et se gèrent!
Au réveil, mon doudou se rend faire la clearance avec Brian, ils en reviennent presque 2 heures après et sans la carte téléphone demandée! Non mais vous en avez mis du temps!! Ah les administrations British n’ont pas leur pareil pour leur lenteur et leur nonchalance!! A croire que ce monsieur des custom en avait après les français… Car Brian et Antoine ont tous deux fait une erreur au moment du remplissage de papier… Pour Brian, pas de souci, accepté, mais pour Antoine c’est les feuilles au complet qu’il a dû refaire… grrrrrrrr… ah et puis nous ne nous sommes pas mis au bon mouillage, Il faut que la custom puisse nous voir, ça vaut une amende! Hein, quoi?! Mon doudou fort heureusement a pu éviter cela! Non mais c’est la première fois qu’on nous la fait celle-là! Bon allez s’énerver ne sert à rien dans ces cas là, ils sont revenus, nous sommes dans la légalité, c’est l’essentiel!
Tout le monde étant bien fatigué, c’est journée repos, mais dès demain ça sera cache cache aux Baths!! Souvenez-vous, nous avions adoré cet endroit avec ces rochers de granit posés sur une plage de sable blanc immaculé!
Voilà nous y sommes!! Oh oui!!! Les garçons sont comme des fous! Malo et Elian n’ont pas oublié notre dernier passage ici, Pacôme plus petit ne s’en souvient que peu mais est tout aussi impatient d’y reposer les pieds à force d’entendre les récits des moments passés ici! Comme la fois dernière nous posons l’ancre au mouillage juste au-dessus des Baths, là où les bouées payantes ne sont pas. La plage est toujours magnifique parée de sa plus belle eau cristalline et de sa palmeraie.
Nous nous dépêchons de monter dans l’annexe et de rejoindre la corde de mouillage pour annexes située à quelques dizaines de mètres du début du parcours des Baths. L’endroit est aussi beau que dans nos souvenirs! Il me semble par contre qu’il y a beaucoup plus de monde que la première fois… Mais non c’est bon me dit mon doudou, y a pas tant de monde que ça… euh… alors comment dire je confirme que plusieurs groupes de 40 personnes dans cet endroit aux chemins escarpés et aux grottes limitées ça fait beaucoup!!!! Oh secours, c’est délirant! Quasi impossible d’avoir des photos où nous sommes seuls, c’est à la minute près!! Pour accéder d’une grotte a l’autre Il faut parfois s’armer de patience… Pour Suzanne et moi surtout! Parce que les hommes et les enfants eux, passent par les moindres petits trous et chemins non pavés possibles 🙂 Ils se faufilent tels des serpents, rampent tels des Indiana Jones, se camouflent tels des caméléons! Nous, on est des filles, on veut pas du sable partout alors on attend qu’on veuille bien nous laisser passer, jusqu’à ce qu’on en puisse plus et que Suzanne disent stop à tous ces ricains qui défilent devant nous sans jamais nous laisser avancer alors que nous sommes deux!! J’avoue que même moi elle m’a fait flipper en les grondant! Hihihi!! 😉
Non sans rire, le lieu est toujours magique, et hypnotique, la plage est superbe, d’un bleu clair a en faire mal aux yeux avec le soleil tapant dessus, mais virez moi tout ce monde!! :)) Suzanne et Brian nous informent que nous sommes en pleins débuts de vacances des différents états américains, ah ben voilà pourquoi! La dernière fois nous y étions en Mai et ça faisait toute la différence!
Allez, tout le monde s’est bien amusé, le temps de se reposer un peu et d’avaler quelque chose et hop on y retourne pour cette fois faire la même mais version sous-marine! Nous faisons découvrir aux amis ces mêmes roches enfouies sous l’eau et la beauté de leur fond! Des poissons de toutes les couleurs affluent de tous les côtés, des bancs entiers se déplacent à quelques mètres de nous.
Nous sommes dans un autre monde 🙂
Toute bonne chose ayant une fin, nous retrouvons Cataja et changeons de mouillage pour la nuit. Nous n’avons que peu de temps à passer ici, nos amis repartant d’ici quelques jours, Il nous faut condenser les meilleurs endroits et continuer notre route vers Porto Rico et ses Îles Vierges espagnoles. Mais nous reviendrons sûrement faire un tour par ici sur le chemin du retour!
Après une nuit tranquille à Salt Pond Bay, nous nous rendons sur Tortola pour effectuer la clearance de sortie du territoire. Sur le chemin, notre retenue de baume vient de casser, évidemment nous n’avons pas cette pièce de rechange. Il nous faudra bricoler un truc pour faire tenir tout ça! Nous arrivons au mouillage en face des custom où nous voulons mouiller mais au moment de descendre l’ancre, celle ci s’est enroulée autour de la patte d’oie l’empêchant de descendre! En soi rien de grave, mais un petit stress supplémentaire dont on se serait bien passé surtout avec le vent fort qui souffle! Nous réveillons en vitesse Malo pour qu’il puisse aider Antoine à la manœuvre, pendant que je maintiens Cataja. Bilan de l’opération, le mousqueton de la pâte d’oie tordu à remplacer lui aussi! Après 10 bonnes minutes, voilà qui est mieux, nous arrivons tout de même à mouiller. Nous allons enfin pouvoir aller faire nos papiers de sortie! 🙂 Allez, on descend le dinghy!! Hein, comment ça il ne veut pas descendre?!! Les deux bouts retenant l’annexe aux bossoirs se sont emmêlés dans la même poulie!! Grrrr c’est pas vrai, qu’est ce qui se passe aujourd’hui?!! Quelques acrobaties et idées de génie plus tard, le problème est résolu! Direction les customs et retour au bateau pour partir de cette baie maudite au plus vite! Mais c’est finalement un peu plus tard en arrivant sur Pelican Island au moment de rallumer les moteurs que celui de tribord ne veut pas démarrer… oh non, c’est pas possible! Je m’écarte de l’île le temps pour mon doudou de regarder en cale moteur ce qui se passe… Après plusieurs tentatives, le moteur démarre enfin! Ouf, non pas que nous ne puissions plus avancer avec un seul des deux mais ça déséquilibre quand même Cataja et la prise de bouée nécessaire s’avérerait plus difficile à quelques mètres des rochers! Bon et sinon on peut profiter maintenant des lieux sans autre souci?!! Yessss!!
Palmes, masques et tuba, hop on part à la redécouverte des lieux! Des centaines de poissons tout autour, des couleurs fantastiques, des coraux juste là à quelques centimètres de nous, nous permettant de profiter de toute la beauté des lieux même si Pacôme, les amis et moi n’allons pas en profondeur. Les garçons et Antoine passent sous les tunnels, ils sont comme ces poissons dans l’eau. Pacôme me tire la main toutes les 10 secondes pour me montrer tels ou tels poissons! C’est au bout d’une petite heure, temps réglementaire des bouées (pour laisser les autres bateaux admirer ces fonds), que nous remontons et partons en direction d’un petit mouillage juste pour nous, à quelques mètres des Caves. Redécouverte de ces grottes aux lianes descendantes dans l’eau, aux parois abruptes et aux poissons par dizaine… Une nouvelle fois, tout le monde prend plaisir à visiter les lieux et a se reposer ensuite devant la beaute des lieux 🙂
Allez, nous sommes le 25 juin, nous prenons la mer pour partir en territoire inconnu pour tous : les Îles Vierges Espagnoles!! À très vite!
Retrouvez toutes les photos en cliquant ici 🙂