Ici, on parle espagnol! A nous les Îles Vierges Espagnoles!!

Nous sommes mercredi, nous quittons notre mouillage paradisiaque à côté des Caves pour retrouver quelques 40 NM plus tard de nouveaux territoires! La mer est quelque peu houleuse mais de travers arrière, on ne la sent donc pas trop, le vent souffle à 23 noeuds, le soleil brille, ce sont de bonnes conditions pour naviguer 🙂

Nous hésitons un instant pour un arrêt sur les Îles Vierges américaines (USVI) qui sont en chemin mais rapidement le choix est fait de continuer. Nous en avons pour plusieurs heures de nave, autant qu’elle se fasse par beau temps et puis gardons-en pour notre retour, là où la route contre vents et marées ne nous fera apprécier que plus ce territoire américain pour nous reposer! Mais ça c’est pour plus tard! 😉 Après 6h de navigation, nous arrivons sur l’île de Culebra! Voilà une autre petite île peuplée d’indiens taïnos découverte par Monsieur Colomb, et qui bien plus tard et ce jusqu’en 1970 servie de lieu d’essais militaires pour l’US Navy! Le mouillage de Ensenada Honda est profond, mélange de mangrove et de bleu clair en fonction des endroits.

Quelques petites maisons colorées et arbres flamboyant ornent les bords de la côte. Nous mouillons face au restaurant Dinghy Dock dont j’ai lu les mérites sur divers blogs et aurons l’occasion d’en goûter la bonne cuisine! Une agréable surprise en plus du plaisir à passer un peu de temps entre amis dans ces lieux colorés.

Nous découvrons en annexe les petits « bolongs », nous rappelant un peu les paysages sénégalais que nous aimions tant, menant à l’autre côté de l’île et à son centre ville. Centre ville est un bien grand mot, disons plutôt qu’il s’agit du débarcadère des navettes maritimes avec quelques commerces défraîchis autour dont des pseudos restaurants aux pizzas qui semblent bien grasses… En 5 minutes le tour est fait. Nous déambulons dans les rues alentours et là aimons beaucoup l’ambiance qui y règne. Les rues colorées, les voitures datant un peu, les voiturettes de golf omniprésentes mais sans le golf, le gros camion de pompier, les chats errants, la musique de ci de là… Nous sommes ailleurs pas de doute! Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de découvrir la gentillesse des gens de l’île en nous rendant au petit supermarket local, dépaysement garanti, musique latino en fond et sourire des locaux. C’est en espagnol qu’Antoine parle avec eux, ils nous répondent et nous renseignent volontiers.

Nous le testons une fois de plus lorsque nous devons nous rendre tous les cinq à l’immigration pour notre arrivée. Antoine et Suzanne s’y étaient rendu la veille en stop car il y a un bon 20 minutes de marche au soleil mais la très gentille dame (c’est à souligner car extrêmement rare aux customs et immigration!) leur avait signale que tout l’équipage français devait venir montrer sa frimousse! Et oui, les américains n’ont pas besoin de venir eux… Nous il faut s’assurer que c’est bien nous! Bref, les garçons ont quelque peu rechigné, quand on sait que c’est vraiment uniquement pour faire acte de présence, mais rapidement nous trouvons une voiture de touristes américains qui nous y dépose! Et à 5 en stop et 4 pour eux c’était pas gagné mais c’est rentré! Pour le retour pareil, deux portoricains avec voiture locale nous ont déposé au lieu désiré, le tout avec sourire et indication des choses à faire à Porto Rico 😉

Bon allez c’est pas tout ça mais on a un des petits îlots à découvrir un peu plus loin, il s’agit de Culebrita. Pour y arriver nous longer la côte sud en direction de l’est de Culebra pendant un peu plus d’une heure. Le paysage est sauvage, pas d’habitation sur l’îlot, seul un phare! Les dernières minutes de navigation sont très houleuses et inconfortables! Nous sommes exposés à la houle de nord et aux 23 nœuds de vent. A la barre, je me fraye un chemin au milieu des cayes entourant de part et d’autres la baie. Cataja part en surf et je redresse 🙂 L’arrivée dans la baie est très belle.

Après avoir vu une côte rappelant quelque peu des paysages bretons, nous voici devant une plage quasi que pour nous, au sable clair et aux palmiers imposants. Le mouillage est censé se faire sur bouée « day only » mais la plus abritée ne nous inspire pas confiance pour y rester la nuit! Nous mettons donc l’ancre sans trop savoir si nous avons le droit ou non… Car si nous sommes en zone parlant espagnol, n’oublions pas que nous sommes en terre américaine, donc à cheval sur les règles… On espère que personne ne viendra nous coller une amende! Malgré l’envie d’aller découvrir cet îlot désert, nous attendons le lendemain pour descendre à terre. Le temps est gris, le vent présent et il ne fait pas très chaud!! 🙂 hihi que voulez vous, on est tropicalisé ou on ne l’est pas! 😉

Lundi 26 juin, réveil matinal ce jour, nous avons une plage à découvrir et une petite randonnée à faire pour monter au phare! Nous touchons terre, nos pieds foulent ce sable d’une douceur incroyable!! En plus d’être presque blanc, il est sûrement le plus doux que nous ayons eu depuis le début du périple!! Quel bonheur à toucher. C’est une sensation de terre glaise entre nos doigts, il est très fin et est parfait pour en profiter pour nous faire un gommage!! Hihi et oui pas besoin de spa, le nôtre est 100% naturel et gratuit 😉

Allez, en route! Sur le chemin des palmiers, des noix de cocos, des Bernard l’Hermite, quelques rares fleurs et des fourrés. Tout est bien aride et pourtant bien vert aussi et plus nous prenons de la hauteur sous cette chaleur écrasante plus nous apprécions les contrastes des couleurs sur la baie! Un lagon de toutes les couleurs de bleu, les collines vertes, le ciel azur, parfait mélange de la carte postale idyllique! Au détour du sentier nous découvrons une plage aux eaux parfaites! Calmes et cristallines. Nous sommes sous le charme!

Après un moment à nous détendre dans ces eaux nous reprenons la marche pour trouver cet ancien phare ayant servi de signalisation maritime de 1886 à 1975. Un beau monument datant de l’Empire Espagnol, abandonné après 1975 et surtout touché par les cyclones Hugo et Marylin qui ont eu raison de lui… Et vraiment quel dommage car il devait être superbe, paré de ces grosses pierres ocres, rouges et orangées. Voilà une belle bâtisse, et il n’en faut pas plus pour que notre imaginaire à tous se mette en marche! Là, ce serait notre chambre à coucher avec ces deux grandes baies vitrées, là, la salle de bain attenante accessible par une porte voûtée. Moi je ferai la chambre à l’étage avec un toit en verre nous dit Malo, ça serait trop beau. Ici la cuisine, avec hauteur sous plafond… On ferait bien-sûr un potager et une serre pour subvenir à nos besoins et là bas ça serait l’héliport et notre hélico nécessaire pour nous déplacer! Un parcours de kart tout autour du phare, des toboggans pour descendre des chambres au séjour, une maisonnette pour Luna, une piscine même si ça va être galère de ramener l’eau, un système wifi de dingue… on est bon là, quelques millions et ça va le faire!! 🙂 hihi, le temps passe et chacun continue son histoire et s’imagine un peu plus propriétaire de ces lieux qui ont dû voir passer plusieurs vies!

Nous quittons les lieux pour rejoindre notre belle plage, et nous rafraîchir! Et hop un match de rugby improvisé commence! Ça court, ça saute, ça bondit, ça feinte, ça crie, tout le monde s’en donne à cœur joie 🙂

La question se pose maintenant de savoir si nous restons un peu plus longtemps dans ce petit paradis ou si nous continuons un peu plus loin… mais nous manquons de temps, Suzanne et Brian repartent sous peu, alors nous décidons d’aller voir la « plus belle plage » de l’île de Culebra, celle de Flamenco. Une plage d’1,5 km bordé de palmiers, sur le papier ça fait rêver… dans la réalité, beaucoup moins, la baie est exposée à la houle, et blindée de monde! Évidemment quand il s’y trouve le plus grand parking de l’île juste à côté, forcément ça draine du monde, et nous le monde on y est quelque peu allergique 🙂 Alors on prend juste le temps de manger et demi tour toute, on va se trouver autre chose! Et il n’aura pas fallu longtemps avec tous les îlots alentours, nous choisissons celui au nom de Cayo Luis Pena, coté ouest de Culebra! Voilà qui est parfait! Nous trouvons là un petit mouillage tout au sud, calme et à l’abri de la foule, un seul autre bateau est présent. Le bleu des fonds ressort au moindre rayon de soleil, et sous l’eau c’est encore plus éclatant! Des coraux partout, des poissons aux couleurs fluos, des poissons perroquets, des petits, des grands, des raies, les fonds sont magnifiques! Tout le monde en profite! La plage elle est tout aussi sauvage, fini le sable immaculé à la place nous y trouvons des trésors, les coquillages! Et le temps passe ainsi, simplement, à observer ce monde sous marin pour les uns, à la recherche du coquillage le plus beau pour les autres…

Nous sommes si bien ici que nous décidons de passer une autre journée en ces lieux. Il faut dire que la météo annoncée ne nous laisse que peu de possibilités pour aller à Vieques et surtout y trouver un mouillage protégé. On vient de se prendre un grain à 30 nœuds sur la tête, ça ne nous motive pas plus pour prendre la mer! Le temps est donc à la détente, les enfants déguisés sur le pont ou jouant dans la cabine, Antoine et Brian à la guitare, Suzanne à la lecture, moi-même à mes sudokus et Luna à l’observation des uns des autres, il en faut peu pour être heureux! 🙂

Nous sommes tout de même dérangés pendant un temps par un lâcher de nageurs très expérimentés en frites tout autour du bateau!! Argghhh 😉

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Tout est calme pour la nuit, seuls au monde dans notre petit mouillage sauvage…

Jeudi 29 juin au réveil, nous venons de charger la météo, toujours pas mal de pluie annoncée mais cela semble mieux ce matin et ce jour pour rejoindre un nouveau petit îlot que demain… Décision est prise de quitter le mouillage. Le ciel semble bien bas, les nuages bien gris encore, nous distinguons à peine Porto Rico et Vieques, mais la météo nous dit que c’est maintenant alors on y va… Et la première heure de navigation sur les « 3 petites heures » qui nous attendent sont tranquilles! Nous partons aux moteurs et appuyons juste un peu avec le génois que nous allons même enlevé tant il y a peu de vent malgré le gris alentours! La pluie commence à tomber doucement… Une sorte de brume commence à recouvrir les lieux… Un bateau vient même de passer à côté et nous ne l’avions pas vu arriver! Le vent commence à monter, l’occasion de remettre le génois et avancer à la voile! Nous sommes toujours en vent arrière, réduisant donc le vent… 15 nœuds, parfait! On avance entre 6 et 8 nœuds, des pointes à 10, il pleut mais on avance… C’est au bout de cette heure que cela se gâte… le vent forcit jusqu’à 26 nœuds apparent, 35 réels… euh on est loin des 18 annoncés et de la non pluie annoncée elle aussi ce matin!!!! Nous nous retrouvons dans une mer agitée, d’un bleu noir, avec du blanc tout autour de nous, à nouveau nous ne voyons plus rien!!

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J’allume les feux de nave… La pluie tombe fort sous nous, les creux des vagues augmentent, l’îlot sur lequel nous espérons trouver refuge n’est plus visible, on n’y voit rien! Le frais du grain se fait plus fort et l’eau battante nous mouille complètement. Brian est allé dormir, je ne sais pas comment il fait, Suzanne est à l’intérieur avec les enfants, pas moyen de laisser quoique ce soit ouvert, tout est détremper! Il n’y a que nous deux dehors, Antoine calme essayant de me rassurer, moi stressée et inquiète! La pluie est une chose, la houle une autre mais surtout c’est ce manque de visibilité qui m’angoisse associé aux 28 nœuds maintenant! On est trempé, l’humidité commence à nous transpercer le corps malgré poncho et kway! C’est pas souvent qu’on a besoin de se couvrir dans les Antilles! Antoine regarde partout autour, je reste scotchée à ma barre! Nous approchons de l’îlot, nous ne le voyons toujours pas, la passe entre l’îlot et les hauts fonds alentours est suffisamment large mais le courant nous déporte régulièrement dessus et à nouveau à part notre carte de navigation, rien ne nous indique où nous sommes! C’est de là que vient mon stress… Je demande juste un peu d’éclaircie s’il vous plaît, au moins le temps d’arriver!! Laissez nous voir quelque chose!! Après de très longues minutes, il semble que le ciel devienne plus clair, moins noir en tout cas, la pluie se calme! Il nous reste 20 minutes avant l’arrivée, faites que ça tienne!!! 2 autres catamarans sont sur les lieux, nous découvrons une île avec à nouveau une très belle plage… À côté un petit îlot désert du type de Mopion aux Grenadines! 🙂 Plusieurs bouées sont disponibles, vite on s’y amarre! Ouf, yesssss!! On y est arrivé!! Nous sommes à Palomino! Et cerise sur le gâteau, nous n’avons plus eu une goutte de pluie de la journée!!

L’occasion une fois remis de nos émotions, enfin surtout moi, d’aller en expédition sur l’îlot perdu! Il est plus grand que nous ne le pensions, d’un sable blanc, recouvert de coraux et de coquillages un peu partout, et habité par les pelicans! 🙂

Top!! On y est tout seuls, rugby party, recherche des plus beaux spécimens de coraux, course a pied, tout le monde y trouve son compte! 🙂

Là-bas au bout, du vieux bois flotté et les oiseaux dessus, magnifiques!

Tout excités par les lieux, nous continuons notre lancée et allons nous poser à la plage face à Cataja. Nous passons devant la partie « civilisée » de l’île avec ses rangées de transats à faire peur!!! D’après les guides c’est un endroit détente des portoricains avec des sorties à la journée organisées! On imagine aisément toute la foule et le bruit associé dans cet endroit aux allures pourtant paradisiaques!

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La plage à côté, nous offre un beau coucher de soleil. Nous y entendons les différents piaillements d’oiseaux et y découvrons des pélicans et même une grue nous semble-t-il! On s’approche doucement et on admire le spectacle d’envols, de survols et de piqués des pélicans! Les enfants jouent dans l’eau, pendant que nous longeons la plage et apercevons un petit requin à quelques pas de nous et à une vingtaine de mètres des enfants! Euh… petit petit petit… reste par là!! 😉

Allez, la nuit est maintenant là, nous avons même de la musique latine dans les oreilles… Tiens c’est un peu fort quand même, et il est 22h… bon on aimerait aller se coucher mais on se croirait presque en discothèque!! Ce sont les deux petits bateaux moteurs qui étaient à la plage qui semblent se faire un avant we! Voilà un petit aperçu de ce que doit être le we ici, non sans nous rappeler les nuits cauchemardesques de Trinidad, passées la tête sous l’oreiller avec des envies de meurtre!!

Le réveil est ensoleillé! Haha la météo s’est bien foutue de nous!! Bon allez, il ne nous reste qu’une petite heure à faire et nous foulerons le sol de Porto Rico!

A bientôt!!

Retrouvez les photos de Culebra et Culebrita en cliquant ici 🙂

Et celles de Palomino en cliquant ici 🙂

2 réflexions sur “Ici, on parle espagnol! A nous les Îles Vierges Espagnoles!!

  1. bonjour la famille Ja !
    Notre famille suit avec attention votre beau parcours et attend toujours avec impatience le récit de vos aventures, mais depuis quelques semaines plus rien !!!!! Ou en êtes vous ? A très vite j’espère…..
    Bon vent

    J’aime

  2. Bonjour à tous! Enfin de nouvelles aventures pour Cataja et son équipage ! Cela faisait (trop) longtemps que l’on avait rien à se mettre sous la dent 😉 C’est toujours un grand plaisir de vous lire. Eurielle, vous devriez écrire un livre ! 😀 Regarder vos superbes photos font toujours autant rêver ! Mais ce sera pour plus tard car le coffre est vide, mangé par un séjour en Bretagne et en Alsace dont je viens de rentrer il y a une semaine. Ma chère terre natale si belle, sauf Mulhouse dont le centre ville dépérit. (La rue du Sauvage n’est plus ce qu’elle était 😦 ) Mais un pays où la vie est bien chère ! Au moins j’aurai fait le plein de choucroute, flammekueche, spätzle… et j’en passe. La bonne nourriture alsacienne me manque tant ! Et à vous ??? Enfin j’imagine pas trop car un régime de poissons et autres crustacés est bien meilleur pour la santé 😉 😀
    Au plaisir de lire la suite de vos péripéties. Bon vent !

    J’aime

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