Les Saintes…

Notre arrivée aux Saintes aura été sous un grand soleil après une navigation comme on aime, avec une petite houle et un vent travers arrière nous permettant d’avancer à une moyenne de 8 nœuds. Il aura juste fallu attendre d’être sorti de l’emprise des montagnes de la Dominique nous déventant pendant un petit moment.

image Avant LA vague…

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Après LA vague…

A côté de nous, un belge, en monocoque aura lui aussi opté tout d’abord pour un peu de moteur, le temps de retrouver Monsieur le vent, puis aura comme nous avancé  avec son génois et sa grand-voile. C’est donc exæquo que nous avons parcouru les quelques 20 nm qui nous séparaient des Saintes. Une mini course s’est mise en place, et durant toute la navigation ce dernier aura tenté de nous rattraper ! Un coup par bâbord, un coup par tribord… il en aura fallu de peu pour qu’il arrive à notre hauteur mais c’était sans compter sur le fait qu’il nous restait un bout de génois à sortir !! Yes ! Jusqu’au bout nous aurons été prem’s !  Nous ne pensions pas spécialement avant de partir en voyage que nous aurions ce petit état d’esprit de compétition bon enfant, et pourtant force est de constater que nous nous prenons aux jeux tout comme les autres navigateurs croisés, toujours avec le sourire et des regards ou gestes amusés d’un bateau à l’autre 🙂

Nous arrivons aux Saintes, et surprise, pour la première fois depuis bien longtemps, le premier tout de même depuis que nous avons traversé l’atlantique,  nous sommes accueillis par un de nos copains dauphin !! Enfin, il nous manquait !

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Voilà qui met de bonne humeur et c’est avec un grand sourire que nous arrivons à notre mouillage de Pain de sucre. Nous ne sommes pas les seuls à nous y mettre, nous sommes une quinzaine de bateaux, nous nous mettons comme à notre habitude un peu en retrait mais sommes tout de même bien abrités de la houle et du vent. Le mouillage s’avère légèrement rouleur tout de même à certains moments de la journée et notamment au passage des navettes inter-îles.

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L’eau est limpide et bleu claire, un pur bonheur à découvrir en masque tuba ! Des patates de corail sont non loin du bateau et c’est un véritable aquarium que nous avons sous la coque ! Attention tout de même au courant dans ce mouillage, Antoine et Malo, bons nageurs  ont bien failli ne pas pouvoir revenir, comme aspirés par ce dit courant à la pointe de la crique, entrainés vers le large. Heureusement qu’en ayant le réflexe de longer la côte, ils ont pu prendre un contre-courant et revenir après une petite frayeur !

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Nous passons ici plusieurs jours et en profitons pour rejoindre le bourg des Saintes en annexe. Celui-ci nous fait penser à Porquerolles dans le style, les maisons colorées en plus ! C’est très joli et touristique, avec des ruelles aux petits commerces locaux et quelques troquets.

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Nous ferons aussi un tour à l’îlet Cabri situé juste en face en annexe (le mouillage se faisant sinon sur bouée et étant payant) nous y passerons la matinée.

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Nous rencontrons et découvrons à l’arrivée Ulrich, le potier et ses créations dont nous avions eu connaissance sur divers blog. A peine arrivés, il nous propose un atelier poterie avec les enfants, réjouis. Ils n’ont encore jamais eu l’occasion de toucher à la terre de cette façon, hormis Malo, une fois étant plus petit. Le contact leur semble étranger, bizarre et gluant !  Il faut être délicat si l’on veut obtenir un joli résultat. Les loulous fabriqueront chacun leur petite boite à malice et la peindront directement avec des colorants naturels présents sur une grande tablée. Chacun y va de sa décoration et de sa concentration avec langue rentrée ou sortie, au choix.

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Nous garderons en souvenir évidement les boites des enfants mais également un des masques d’Ulrich, acheté directement sur son « distributeur de masques », plutôt original ! La découverte de l’île continuera par une promenade jusqu’à la crête de celle-ci et son fort Joséphine. La vue y est très jolie sur la baie des Saintes, il est juste dommage que le fort soit laissé à l’abandon, avec détritus et morceaux de verre un peu partout. A croire qu’il faut forcément payer pour avoir encore des endroits préservés… Dommage que chacun ne soit pas capable de respecter son environnement !

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Nous ne croiserons que quelques biquettes et un iguane en bordure de chemin, pas farouche du tout l’animal et nous montrant même de jolies dents à la vue d’une main tentant une « approche » !

Nous sentons que nous sommes bien dans la saison sèche, les grains se font de plus en plus rares et la chaleur est parfois étouffante. Heureusement que nous pouvons nous baigner, et d’ailleurs nous aimerions bien profiter d’une baignade en compagnie de Flipper. L’endroit est réputé pour abriter une famille de dauphin plutôt « sédentaires », et il y a deux jours c’est durant notre sieste que ces derniers ont choisi de venir nager avec quelques baigneurs ! Raté pour nous : (

Nous partons donc en recherche à bord de notre annexe vers l’endroit où nous avions été escorté par l’un deux, au cas où… Antoine part faire un tour en pmt, car chose magique, à quelques mètres sous l’eau en apnée vous entendez leur langage !  Si seulement nous avions un sonar pour détecter d’où ils viennent!

Malheureusement, hormis nous faire un peu secoué par la houle au niveau du goulot des îles nous ne verrons aucun dauphin… Un dernier tour en annexe près du Pain de sucre et un repérage des lieux par mon doudou et Malo pour savoir si j’allais les rejoindre, et d’un coup, Elian s’écrie « Dauphins, dauphins ! »… Ils sont là, derrière l’annexe à 10 mètres de nous ! Juste le temps de dégainer mon appareil photo (je pense à vous lecteurs !  ), Et hop c’est dans la boite et surtout encrés dans nos mémoires ! La baignade et le spectacle offerts seront de courte durée, un bateau moteur les ayant fait fuir…

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Ce n’est pas grave, ce ne sera que partie remise… Nous reviendrons ici d’ici quelques jours avec Piéric et Stéphanie, peut être que la magie opérera à nouveau…

Une belle rencontre, vue par Antoine…

Aujourd’hui j’ai vécu un rêve. Je nage avec Malo en PMT (palmes masque et tuba) au mouillage des saintes. Eurielle, Elian et Pacôme on préféré nous attendre sur l’annexe. Soudain je remonte à la surface et j’entend Elian tout excité qui me crie « dauphins, dauphins ». Je tourne la tête et ils sont là. 2 dauphins qui nagent avec grâce à une dizaine de mètres de Malo et moi. Tout excités, nous nous approchons en palmant. Ils ne sont plus qu’à 5 mètres. Je plonge en profondeur avec l’espoir de les inciter à jouer avec moi. Je les admire comme un enfant quand soudain, j’entend le vrombissement d’un bateau à moteur qui s’approche.

Il se fait de plus en plus insistant et je sens que le pilote augmente les gaz. Ça sonne comme l’approche d’une menace qui grandit au fur et à mesure que le bruit s’approche. Je vois avec désespoir nos deux amis qui accélèrent leur nage, nous passent devant et disparaissent dans les abîmes nous laissant heureux, mais frustrés que le rêve ai été si court. Je sors la tête de l’eau, vois le pilote fautif qui scrute les flots et qui me demande si j’ai vu les dauphins car il les cherche lui aussi. Je le déteste, même si après tout il est comme nous a vouloir sa part de rêve…