Après La Barbade, Sainte Lucie…

« Doudou, ça fait combien de temps que t’as pas écrit sur le blog? »… Oups, oui dis donc t’as raison.. Que le temps passe vite sous le soleil des Caraïbes… Aurait-on adopter le rythme d’ici?… Pour ma défense, il faut savoir que le réseau est non seulement très mauvais aux Antilles mais également très cher! Remontons quelques semaines en arrière… Le Burger king de l’après transat à La Barbade c’est fait. La baignade dans les eaux claires de Carlisle Bay, c est fait… Pour autant, après avoir prit un taxi pour faire quelques courses, nous découvrons qu’ il ne semble, pour nous en tout cas, pas y avoir grand intérêt à visiter l’intérieur des terres… Le mouillage de Carlisle Bay après 3 jours passés la bas, s’avère être rouleur, et la météo annoncée sur la prochaine semaine ne nous enchante guère…

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Il faut nous décider, soit nous attendons ici, soit nous nous dépêchons de traverser vers Sainte Lucie pour être plus abrité des 35/40 nœuds et des 3/4 mètres de houle annoncés… Nous optons pour la deuxième proposition et prenons le large dès le lendemain en direction de Vieux Fort, premier mouillage au sud de l’île. La traversée est mouvementée! Les grains qui nous avaient jusqu’à présent été épargnés ne nous lâche plus… Antoine et Marc passent leur temps à enlever et remettre le spi! L’arrivée d’un grain fait monter les nœuds à toute vitesse et il faut être réactif! L’arrivée à sainte Lucie se fera entre quelques grains et de superbes arcs en ciel! Nous n’aurons jamais vu autant de ces arcs aux couleurs de notre enfance que depuis que nous sommes côté Caraïbes!

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Nous profitons de notre arrivée pour y effectuer les formalités d’entrée au bout du quai des docks, et dès le lendemain partir en direction des deux pitons! Le spectacle qui s’offre à nous est fabuleux! La végétation est luxuriante à souhait, les couleurs magnifiques, les cocotiers en toile de fond, nous font penser au paradis et les deux pitons sont tout simplement fièrement dressés devant nous!

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Un boat boy s’approche pour nous indiquer une bouée sur laquelle nous pourrons nous amarrer, celle ci semble être sur la plage directement tant elle est proche… Vous êtes sûr que l’on ne va pas toucher? Je veux dire vraiment sûr? À ce niveau là on va beacher!! Le tombant sous l’eau s’arrête net et donne l’impression que si le bateau change de sens, les rochers affleurant seront pour nous! Nous surveillerons aussi, tout de même, un autre cata placé sur la bouée d’à côté se rapprocher dangereusement lorsque nous ne tournons pas dans le même sens… Mais nous confirmons… Ça passe!:) Nous voilà posés, au milieu de ce paysage grandiose…

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Le soleil, laissant place aux grains par intermittence, nous offre un panorama sans cesse différent et nous n’en finissons pas d’admirer tous ces arcs en ciel… Décidément il doit y doit y avoir des tas de trésors sous l’eau! Si nous allions les voir justement!

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Quelques coups de palmes plus tard, sous le soleil ou sous la pluie, c’est un monde merveilleux qui s’offre à nous! Jusqu’à présent les quelques coraux vus dans nos destinations précédentes, nous faisait dire que c’est certain, ils doivent vraiment utiliser des retouches dans leur reportage sous marin, car il y a vraiment une différence entre leurs émissions, les couleurs présentées et la réalité, que nous avons nous, sous nos yeux… Des coraux ternes, sans contraste, sûrement morts, peu d’anémones et encore moins de poissons de couleurs… Et bien ici, c’est un aquarium géant!! Les couleurs toutes plus flash les unes que les autres, du mauve, du jaune, de l’orange, et oh, des poissons à foison, des petits, des grands, des minuscules, qui jouent à cache cache avec nous, et qui ne semble pas gênés de notre présence. Des rascasses, des serpents, des anémones de toutes sortes… Ça n’en finit pas! Cet endroit semble avoir été préservé, il est plein de vie, et c’est un cadeau que de pouvoir l’observer et le découvrir…

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Bien sûr, nous souhaitons aussi visiter l’intérieur de l’île et continuer à découvrir toutes ses richesses, aussi nous acceptons la proposition de découverte d’un morceau de l’île faite par notre boat boy… De notre périple, je pense que ça sera bien la première et la dernière fois! Le programme alléchant, carte des lieux à l’appui, devait nous conduire au volcan de la Soufrière, à la cascade du diamant et dans un jardin botanique. L’ensemble avec taxi privatisé pour la journée, nous attendant à chaque visite et nous ramenant en fin de journée au village même de La Soufrière. Le tout pour la modique somme de 160 euros pour 7, les enfants ne payant pas… Solution de facilité oblige, pas besoin de chercher une location de voiture, pourquoi pas… La journée commence donc avec Docteur Feel Good, le boat boy, nous cherchant à bord avec sa pirogue rouge flashy!

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Super nous longeons la côte et découvrons la couleur transparente au bord des rochers, nous voyons même les fonds marins, nous n’avons qu’une envie, nous arrêter en palme et tuba! À ne pas oublier pour notre prochain passage ici. Nous arrivons au village et devons trouver des sandwich avant de trouver notre taxi… « Tu verras ce n’est pas cher dans ce restaurant »… Oh, c’est mignon, le cadre est typique, créole, à la couleur vert pale et aux décorations faites de sculptures taillées dans les noix de coco, un boui boui comme on veut en voir… La dame pas très sympathique nous dresse la liste de ces sandwichs et se lance dans la préparation… 45 minutes tout de même pour 7 triangles au pain de mie pour la somme de 30 euros… Nous sentons qu’ils vont nous rester au travers de la gorge les sandwichs « pas chers »… Bon ne commençons pas à nous fermer ni à avoir un à priori négatif… La visite peut commencer… 5 minutes plus tard (ah déjà) nous voilà au volcan de la Soufrière….

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L’odeur d’oeuf pourri y est terrible, prenante, les fumées du volcan nous apporte à chaque nouveau coup de vent un peu plus de cette senteur si particulière… Le taxi prend nos tickets d’entrée… Tient ça ne semble pas être les tarifs annoncés par le boy… Vous pouvez maintenant aller vous baigner… Vous avez 30 minutes… OH-MON-DIEU!! Mais que voit-on là?Tout un attroupement de personnes en file indienne attendant patiemment leur tour pour s’enduire le corps de cette boue aux vertus reconnues pour la peau… Tout y est, les cabines pour se changer, les tables avec les parasols qui vont bien pour patienter, les recommandations d’usage sur des panneaux taille xl, et surtout le bassin de 3m sur 3 construit au beau milieu d’une descente naturelle de boue, accueillant nous ne savons combien de dizaines de personnes se massant les unes les autres… Une vision d’horreur! Tout se que nous détestons se trouve ici! Il est hors de question de nous baigner là!

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Nos équipiers et nous ruminons chacun dans notre coin, nous qui recherchions de l’authenticité et le contact avec la nature, c’est raté! Allez, ce n’est pas grave, tant qu’à y être, allons voir de plus prêt ce volcan! C’est particulier, ces coulées de boue et ces piscines en ébullition… Tient si on s’avançait vers le promontoire qui semble être la bas… Mais c’est 50 mètres avant que nous l’avons vu et qu’elle nous a barré le passage… La dame pitbull! Où sont vos tickets nous demande-t-elle dans un américain parfaitement maîtrisé… Nos tickets pour quoi? Nous avons juste marcher un peu (3 minutes en prenant le temps de nous arrêter le temps des photos) pour voir le volcan… Il faut avoir un ticket pour continuer (à aller sur le promontoire toujours situé 50 m plus loin)… Ah bon, et bien dans ce cas nous redescendons, si ce n’est que ça à voir… Ah non, vous avez vu maintenant, vous devez payez!… Hein? It’s a joke? Balançais-je de mon anglais ultra maîtrisé (niveau cm2 certainement!) NO, it’s not a joke, me rétorqua-t-elle et sans plaisanter du tout! Vous avez vu la vue, c’est payant! Waouh, je dois dire qu’elle m’a impressionné! Pas gêné un instant de l’énormité de la demande! Notre taxi, censé avoir acheté nos tickets, d’un coup ne parle plus… Au bout de 10 min quand même et d’explications, elle nous laissera passer car nous ne nous étions finalement pas baignés, alors ça remplaçait… Amazing!!;)
Allez, ne nous formalisons pas, vite allons à la cascade, moins touristique d’après le taxi! Environ 2 km plus loin, nous voici donc arrivés… L’endroit est très joli, nous apprécions ces nouvelles odeurs de verdure, des cocotiers, des fleurs jusque là inconnues s’offrent à nous, des lianes tombantes au dessus de nos têtes nous font penser à tarzan, la vue à travers les arbres est superbe sur la montagne…

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Nous entendons l’eau couler, nous y arrivons, elle est là, devant nous…. THE cascade! Euh, elle est passée où en fait la cascade? Non parce que ce si c’est ce filet d’eau et le bassin à nouveau construit en dessous, toujours aux mêmes proportions, dites nous que c’est une blague?! Nous sommes dégoutés… Des dizaines de personnes à nouveau serviette à la main attendant leur tour… Où est la chute d’eau de la photo? Et le bassin naturel censé nous accueillir? C’est avec un goût amer que nous repartons… 20 minutes plus tard! Arrivés à la sortie, plus de trace de notre taxi… Il doit être au parking situé plus bas, Antoine se charge d’aller le trouver… Bon, il n’est pas là… Décidément, nous commençons à en avoir assez… Reprenons des forces en attendant, et puis ne dit on pas que si nous commençons à manger ça fait venir les autres?… 30 minutes plus tard et nos « délicieux » sandwich avalés en 3 bouchées, l’estomac tiraillant chaque minute un peu plus après cet apéro… Nous n’allions pas attendre indéfiniment sur place et d’ailleurs allait-il revenir? Nous commençons donc à marcher, en nous disant que nous allions certainement le trouver sur la route, au pire il devait y avoir quelques km, ça allait nous dégourdir les gambettes…

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C’était sans compter sur la chaleur écrasante et les montées qui ne nous étaient pas apparues de la même façon assis tranquillement dans notre taxi! C’est après 1h de marche!! Et 1h30 en tout que notre taxi réapparaîtra et sans un mot d’excuse!!! Stop! Le promène c….. Pardon « touriste » (je me dois d’être un minimum poli sur notre blog tout de même…) a assez duré… On a eu notre dose… Le jardin botanique passe à la trappe et c’est quelque peu déçus dirons nous que nous retournons à bord! Nous ne manquons pas de faire savoir notre mécontentement à Dr Fell Good… Il n’a pas de remède pour nous et nous indique même que nous sommes les seuls à nous être plains. Alors finalement nous décidons de ne pas régler tout à fait le prix de sa consultation! Nous ne nous quittons pas bons amis… La prochaine fois, car il y aura une prochaine fois malgré tout, pour découvrir par nous même Sainte Lucie, nous prendrons une voiture, et prévoirons de quoi manger! 🙂 Allez, pas rancuniers nous quittons ces magnifiques pitons pour Marigot Bay, joli petit mouillage sur fond de cocotier. Ce mouillage est particulier, d’un côté les bouées sont payantes, de l’autre c’est gratuit… Bizarre, et trop tard nous avons payé notre nuit…

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Malgré la beauté du paysage, il n y aura pas de baignade ici, le fond de Marigot donne sur la mangrove, et même les garçons deviennent difficiles! 🙂 Les grains se succèdent (ne sommes-nous pas censés être en période sèche?!) et évidement il a fallu qu’il y en ai un qui nous tombe sur la tête lors de notre balade en annexe pour nous rendre à terre! 30 secondes… C’est le temps qu’il faut pour être à essorer après le passage de ces pluies qui ne durent pourtant pas beaucoup plus! Une fois bien mouillé, et après une bonne tranche de rigolade, le soleil revient, nous en profitons pour faire le tour de cette petite marina, réputée pour être un trou à cyclone.

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Nous y réservons d ‘ailleurs une place pour le mois d’août, où nous rentrerons pour voir nos familles en France. Au gré de notre balade, nous découvrons l’hôtel Marigot Bay Capella, un petit paradis au milieu d’une végétation luxuriante… Voilà des mois que je tanne Antoine pour un hôtel, pour l’envie de n’avoir rien à faire et pour nous retrouver dans un contexte différent avec les loulous! Les yeux de nos garçons se mettent d’ailleurs à briller à la vue de l’hôtel, Waouh trop beau maman… On peut y aller?… Le temps d’une courte réflexion et hop réservation est prise pour le lendemain! Nous profitons de la présence de Marc et Christiane pour nous y rendre, Cataja sera bien gardé! 🙂

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Nous y passerons deux jours superbes, la chambre est magnifique et le lit gigantesque!! Ça, c’est top!! Ça, ne bouge pas, la hauteur sous barrot est haute, très haute, personne ne touche! 🙂 Et les garçons profiterons d’un room service royal et d’une soirée DVD, pendant que nous aurons profité du restaurant situé juste en contrebas! Après 6 mois non stop avec nos amours, ça fait du bien tout de même de se retrouver à deux le temps d’un instant! 🙂

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Dernier arrêt, Rodney Bay, nous y avons réservé une place au port, il est temps pour nous de faire un vrai avitaillement, de passer par la case laverie et de regarder de plus près la pièce du groupe électrogène qui nous a fait défaut en transat. Rodney Bay s’avère être pratique avec son centre commercial accessible en annexe (il ne reste qu’une centaine de mètres à faire pied). On y trouve deux grands magasins pour y faire les courses, mais surtout n’allez pas au Burger King, il est absolument immonde!!
Allez entre port et mouillage, nous serons restés ici trois jours, il est temps de faire cap vers la Martinique!!! Les bateaux copains nous attendent, et ils nous tardent de les retrouver! 🙂

A très vite pour la suite de l’aventure!!

Et une traversée vers Dakar, une!!

Nous voilà partis à 9:30 ce samedi 2 novembre vers le Sénégal, 850 nm soit 1600 km nous attendent, le soleil est tout d’abord au beau fixe et la mer plate, nous nous ploufons au large pour bien démarrer la journée! Les aurevoirs à l’équipage de Scarlett sont faits, nous nous donnons rdv de l’autre côté et faisons route à présent avec Timacle et Daisho 🙂 Mais au moment où j’écris ces débuts de lignes, nous sommes finalement encore une fois tributaires des vagues et des effets de côtes! Une houle d’1,20m était attendue ainsi qu’un petit 10/15 nœuds de nord/est qui devait gentiment nous pousser! Au lieu de ça, c’est plutôt pétole de vent, mise du moteur et houle avec de bons creux de 2 mètres et plus… « Elle nous berce », selon Antoine, mouai « elle nous balade oui » je dirai plutôt! Je tente une sieste dans la cabine et me ravise très vite, c’est juste impossible, tant je sens les mouvements du bateau,  les montées et les descentes! Tiens je regarde par le hublot, je ne vois pas l’eau, ah ben oui forcément, après le Hollandais volant, c’est le Cataja volant, tant il surfe sur les vagues! Un manège à sensations en live! Le problème est que je ne peux pas en descendre, et c’est reparti pour un nombre de tours illimités pour l’instant! Je remonte dans le carré et constate… « Ne regarde jamais en arrière » me dit mon doudou, car il paraît que c’est plus impressionnant! Non? Sans blague?!! On n’est plus poussé là, on est propulsé en avant à chaque vague! Tiens j’ai le ventre noué, voilà qui est étonnant! Qu’il est loin le temps de lecture sur mon transat, à admirer paisiblement le paysage!! Et là, de suite la traversée me semble déjà interminable!
La journée se passe, Antoine et moi avons pris du « sterugon », médicament trouvé en Espagne pour le mal de mer, et au vue de l’état de celle-ci, il est très efficace par rapport au mercalm traditionnel n’ayant jamais eu d’effet flagrant!
1ère nuit : je reprends mon iPad pour y écrire mes impressions… Cela fait des heures et des heures que nous sommes dans une marmite! Je bouge de droite à gauche, en étant assise… (Merci la fiabilité de Mr météo!) Voyez-vous, ces derniers temps beaucoup nous ont dit nous « envier » pour cette aventure. Et bien ce soir c’est moi qui vous envie, vous qui êtes à faire la fiesta du samedi soir réchauffé par des danses en tout genre ou qui êtes déjà bien au chaud sous vos couettes, sans appréhension et à dormir paisiblement! De plus, je ne suis pas spécialement superstitieuse mais disons qu’à plusieurs reprises l’adage des « jamais 2 sans 3 » aura fait ses preuves! Nous avions commencé la journée avec une fuite de notre machine à laver juste avant le départ, à avoir passé une bonne demi-heure à éponger, et la journée n’étant pas finie, voilà maintenant que c’est à nouveau notre moteur bâbord qui fait des siennes, qui ne démarre plus pour raison d’eau dans les cales! Un bon seau rempli, un deuxième, un appel par Vhf à notre ami Benoît pour savoir quoi faire et accessoirement être rassuré, ou pas … Nos vannes d’arrivées d’eau de mer sont à présent fermées, espérons que ça s’arrête là et que nous puissions y voir plus clair demain! Le déplacement avec un seul moteur au Sine Saloum ne serait pas la meilleure idée! Je me demande donc quel sera la 3ème poisse?!…
Pour être honnête, là de suite, j’ai envie de faire demi-tour et être tranquillement au mouillage! Au lieu de ça, la houle est toujours aussi formée, les vagues dépassent largement la jupe arrière du bateau, j’entends gronder la mer! Au sens propre, je vous assure, je sais maintenant quand ça va « taper », j’attends et entends cette houle croisée responsable d’une levée sous le bateau, et ça fait du bruit! Quand est-ce que ça va s’arrêter? 😦
7:30, je suis réveillée en sursaut, j’entends mon doudou aux manœuvres, et là que vois je? Notre genacker qui venait d’être réparé sur Lanzarote (800 euros quand même!) déchiré à nouveau en deux au même endroit!! À seulement une journée de départ des Canaries et encore bien 8 jours à naviguer, c’est un nouveau coup dur! Quand je vous parlais de ce fichu adage!! Nous essayons de voir le côté positif, pas de crise, pas de juron, pas de pleur… maintenant nous devrions être tranquilles!! 🙂
Une belle journée nous aura été offerte, le calme après la tempête! Tout le monde se sent bien et c’est déjà énorme! Ajoutez-y du soleil et une mer plate, enfin une navigation comme on aime. La nuit sera pareille, douce et calme. Un peu de vent en plus serait bienvenu, mais bon on ne va pas se plaindre!
Les grandes traversées amènent à la réflexion. Et je n’y avais jamais trop songé auparavant car inconsciemment je crois que je me disais que nous ne le ferions peut être pas, mais je me rends compte de l’importance du mental pour une navigation pareille!
Un huit clos se met en place, sans échappatoire extérieur, avec la gestion des uns et des autres, celle de soi-même et celle du temps qui s’écoule plus ou moins vite en fonction de la météo et de notre moral! Vous passez par un tas d’états d’esprits tellement différents! Les enfants eux, globalement comme d’habitude s’adaptent plutôt bien, ils ne souffrent pas autant du mal de mer que d’autres fois, ils jouent, observent les dauphins ou autres ailerons de requin passer à quelques mètres du bateau, regarde où sont nos amis Timacle et Daisho par rapport à nous et papotent à la Vhf avec leurs copains…

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Pour nous adultes, c’est un peu moins insouciant,  un coup vous vous sentez l’âme d’un warrior face à son Everest et réalisant qu’il est en train de vivre une aventure extraordinaire, capable d’aller de l’avant et de tout mettre en œuvre pour la réussite du « challenge » en jeu! Vous savez aussi que votre moral aura un impact sur celui de l’autre et essayez donc de ne pas vous laisser submerger par certaines émotions. Malgré tout l’instant d’après, parce que vous voyez la vitesse diminuer et donc votre date d’arrivée reculée d’autant, parce que vous avez un énième souci technique, des vagues trop grosses, des craquements trop forts dans le bateau, une houle hachée, un ciel trop gris… Et surtout parce que tout est exacerbé, le moral en prend un coup, vous vous sentez tel un enfant qui a besoin d’être réconforté, et les journées et nuits vous paraissent bien longues! Nous en apprenons je crois tous les jours un peu plus sur nous même, et vous comprenez qu’il est des situations, où vous n’avez pas d’autres choix que d’avancer…
Vous savez, Antoine et moi avons toujours mis un point d’honneur à nous retrouver « ensemble ». Ceux qui nous connaissent savent bien comment nous fonctionnons. Avec les enfants, et malgré le quotidien, les obligations, nous gardons toujours à l’esprit que l’amour en général est un équilibre fragile et qu’il est important de ne pas perdre de vue l’essentiel. Nous avions et avons toujours aussi tous les deux cette envie de vibrer, de voir le monde, de vivre autre chose! Elle est d’ailleurs en partie à l’origine de notre projet. Vous savez, avoir ce sentiment que vous vivez! Vraiment, pas juste pour faire acte de présence dans notre monde mais vibrer, choisir, ressentir, vivre le meilleur, pour ne pas avoir de sentiment de non vécu, de regret, plus tard… Et bien, nous sommes en plein dedans! 🙂 J’avoue que je ne pensais pas forcément littéralement parlant à ces vibrations-là, un peu (beaucoup) fortes pour mon petit cœur parfois, mais il est certain, que cette aventure nous donne plus encore l’envie de vivre encore et encore, entourés de nos amours, et pour le moment loin de toutes ces conventions de vie, que nous avons tous bien apprises depuis l’enfance, loin de ce que nous impose notre société et des travers de celle-ci, et profiter un maximum tant que nous le pouvons!! 🙂
Veuillez m’excuser, il est 2:15 du matin, et la nuit est propice aux réflexions… 🙂 je me relirai demain, et effacerai au besoin ce passage si je le juge inutile 🙂 hihi

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Notre 3ème jour nous aura permis d’avancer à une bonne vitesse de 6 nœuds de moyenne, nous avons enfin trouvé le vent! Il aura aussi été celui de notre première grosse pêche!! Alors que mon doudou s’apprête à aller à la sieste, nous entendons le moulinet s’emballer… Après une bonne vingtaine de minutes, c’est une belle dorade coryphène que nous découvrons 🙂 Un spécimen de 70 cm de long tout de même, nous pourrons en faire deux repas! Nous n’oublions pas de remercier Poséidon pour ce présent! Et pensons à notre ami Jean Laurent, notre maitre à tous en matière de pêche! 🙂 Ça fait partie des choses qui font du bien au moral! 🙂

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Les jours passent, nous n’avons plus franchement de notion de temps, sommes-nous mardi ou mercredi? Quelle heure est-il ici? Est-ce toujours le fuseau horaire des Canaries ou celui de l’Afrique? Nous commençons à vivre avec le lever et le coucher du soleil, faisons confiance à nos horloges biologiques et tant pis si il est un peu trop tôt ou tard, après tout nous n’avons pas d’impératifs! 🙂
Notre seule réelle question, la plus importante et celle qui dicte nos choix de route concerne la météo qui nous attend. Nous sommes partis avec l’application Weather 4d pro mise à jour, nous avons 8 jours de prévisions, mais rien d’autre à bord ne nous permet d’avoir de vision plus ajustée. Nous avons bien un téléphone iridium mais notre modèle est trop ancien pour s’accorder avec les dernières avancées en matière de Pc. Heureusement Pieric et Jean Laurent ont répondu présent pour nous appeler ou nous envoyer par SMS les nouvelles prévisions, c’est tout de même rassurant!
Les 2 journées suivantes sont heureusement plutôt « tranquilles », et les nuits moins « mouvementées » enfin, c’était sans compter sur l »une d’elle qui nous aura encore une fois mis à l’épreuve, au réveil de quart comme d’habitude! Notre pilote automatique ayant décidé de passer du mode auto au mode stand-by, tout seul comme un grand et sans demander la permission! Autrement dit, ce dernier ne suivait plus du tout notre direction et nous aura fait faire plusieurs 360°! 18 nœuds de vent de face, nous peinons à remettre Cataja dans la bonne direction, le pilote refuse de garder notre cap, la houle est capricieuse, nous ne pouvons pas aller face à elle de nuit, il nous est difficile de savoir à quelle hauteur elle est, nous sommes désorientés, un cargo là-bas, un autre ici, nous décidons de mettre les moteurs pour nous aider dans notre manœuvre…. Il nous aura fallu une bonne demi-heure pour réussir à « sortir » de là… ah, pour réveiller ça réveille!
Mais, et pour en venir à nos journées, celles-ci sont régies par quelques heures de CNED par ci par là (cool cool quand même!), des siestes réparatrices de nos quarts de nuit, des ateliers pain, des danses endiablées au moment de l’apéro,  quelques films regardés avec les enfants, des jeux, ou des parties de pêche plutôt sportives avec notamment un bon gros thon qui aura réussi à nous échapper au dernier moment, sûrement l’énergie du désespoir pour celui-ci, grrr partie remise pour nos estomacs pas contre un peu de protéines fraîches!
Allez, il nous reste 3 jours avant d’arriver à Dakar selon notre GPS, nous décidons de passer bien au large à 100 nm (200km) des côtes mauritaniennes, ces dernières nous auraient bien tentées mais à priori au vue de leur situation politique, il est recommandé d’être prudent et de rester loin pour éviter tout ennui avec la marine ou toute autre embarcation mal intentionnée.
Il nous tarde à présent d’arriver, de découvrir notre « récompense » bien méritée, l’arrivée dans un nouveau pays! 🙂 Nous apprenons tous quelques mots en wolof, ça amuse beaucoup les enfants. Certains sont d’ailleurs comme en arabe et notre Malo a disons, un peu de mal avec la prononciation (et ni voyez pas d’obscénités, ce n’est qu’un enfant 🙂 )  Et il répétera fièrement Salamalescouilles, au lieu de vous l’aurez compris Salamalecoum! 🙂 Une bonne tranche de rigolade 🙂
Oh? Mais nous voici jeudi 7 novembre, mais oui c’est bien ça!! 🙂 Notre Elian se réveille et trouve des ballons et une décoration acidulée à déguster, il s’agit bien du début des festivités pour marquer le jour de ses 7 ans!! 🙂 La mer a été agitée toute la nuit et continue de l’être mais ça n’empêchera pas le gâteau de crêpes aux bonbons prévu ce midi! De nouveaux playmobils se joignent à nous, et bientôt c’est nos amis Timacle qui arrivent à notre hauteur pour siffler et chanter en chœur Joyeux Anniversaire à notre petit bonhomme au beau milieu de l’Atlantique 🙂 Nous venons aussi de passer la ligne des tropiques, et ce n’est pas désagréable de ressentir le souffle chaud de cette partie-là du monde! 🙂
Pour l’occasion une tortue se laissera regarder le temps d’un instant ainsi que d’impressionnants globicéphales noirs passant tranquillement à côté du bateau!

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Timacle qui jusque-là nous avait gentiment attendu durant cette traversée, car force est de constater qu’ils sont plus rapides que nous, vient donc de modifier son cap pour qu’enfin nous puissions nous croiser. L’occasion de voir de l’extérieur nos réglages et de constater que nous pouvions largement améliorer nos performances! Pour le moment nous reprenons le dessus grâce à de précieux conseils, à ce rythme-là,  7/8 nœuds pour 10 de vent apparent en moyenne, il nous resterait 40 heures avant d’arriver! Si seulement, mais bon comme toujours si nous perdons ou réduisons un peu de vitesse, très vite la réalité peut reprendre le dessus!
Nuit du 7: Le pronostic indiqué semble se maintenir, depuis que nous avons écouté Benoît, Cataja file sur l’eau à toute vitesse, il nous est difficile de le ralentir! Mais l’océan lui est toujours aussi agité 😦 Nous commençons à être fatigué de tout ce bruit, ces claquements, le souffle du vent qui s’engouffre dans les voiles vous donne l’impression d’avoir le double du vent indiqué, la houle à l’arrière du bateau est loin du petit clapotis de l’eau relaxant que l’on connait, les hublots grincent, la structure du bateau travaille, la vaisselle retentit à chaque soubresaut du bateau… Nous rêvons de notre arrivée pour retrouver un peu de sérénité!

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Samedi 9 novembre, au moment où je vous écris, il est 11h heure locale, et nous y sommes!!! Yeeesssss! Nous arrivons à Dakar les amis!!! Vous le croyez ça?! 🙂 Personnellement je trouve ça dingue! Fou de me dire que nous sommes au Sénégal, que nous passons de pays en pays, et même de continent en continent, au gré de nos envies et tout ça à bord de notre petite maison flottante! Cataja file tranquillement au moteur, Antoine et moi assis tranquillement à observer le paysage et à avancer à petit pas vers notre mouillage de Hann au club de voile d’où nous irons faire nos formalités dès lundi! À nos côtés l’équipage de Timacle, un poisson fraichement pêché par leur soin nous attend pour ce midi, l’occasion de se retrouver et de partager nos ressentis de navigation.

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Nous sentons déjà l’odeur du dépaysement! Un peu de repos s’impose e hop à nous les nouvelles découvertes 🙂

Allez bye bye Les Canaries…

Notre escale aux Canaries aura commencé par la belle Graciosa! Nous y sommes arrivés au petit jour après notre navigation plus que fatigante, et d’emblée Nous avons été séduits! Nous avions choisi de ralentir notre vitesse pour découvrir les lieux de jour, nous avons bien fait!

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Une sensation de plénitude nous a envahis à l’arrivée sur cette île mystérieuse, aux couleurs ocre et aux mille contrastes! Sommes-nous arrives sur la lune? Nous sommes surpris par cette luminosité et ce rendu des couleurs si différents au fil des heures de la journée et par cette chaîne de volcan visible au loin sur l’île de Lanzarote, incroyable!
À peine arrivé à notre mouillage de la Francesca (sans aucune autorisation pour les autres voyageurs qui se poseraient la question), un volcan nous faisait de l’œil! C’est sur nous allions nous faire son ascension a un moment ou à un autre!
Nous avons fait notre premier mouillage dans un endroit à marée! Réussi haut la main, même pas dérapé! 🙂 Un plouf s’impose… Hoouuu l’eau est froide comparée à celle des Baléares, ça rafraîchit c’est sûr! 🙂

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Le soir venu, nous admirons le spectacle de tous ces volcans autour de nous, le coucher de soleil est magnifique, et nous assistons à un drôle de ballet d’annexes qui se rendent sur la plage, une, puis deux, puis trois… Il y a bien un apéro sur la paya… Hop, hop, hop on se bouge les fesses malgré la fatigue (surtout les miennes!) et on y va…
À peine arrive sur la plage, Benoît et Thomas, inconnus jusqu’alors se précipite pour nous aider à remonter l’annexe, marée basse oblige.
Bonsoir, enchantés, nous c’est Eurielle, Antoine… eux c’est Benoît, Cécile (Bateau Timacle sur http://www.revedailleurs.canalblog.com), Thomas, Mandy et toute une tripote d’autres enfants dont nous avons bien du mal à nous rappeler leurs prénoms! De toute façon, c’est parti, les enfants courent tous ensemble dans les dunes, jouent à cache-cache, et nous parents faisons connaissance avec tout ce beau et nouveau monde:)
La soirée se passe, les amitiés se créent, nous nous retrouverons en balade dans le « centre-ville », sorte de ville de far West au parterre de sable et aux maisons à toits plats, surprenant!

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Quelques échanges de numéros plus tard, nous nous donnons rv pour un apéro à bord de Cataja 🙂 une jolie et agréable soirée à se connaître et à échanger nos expériences et nos navigations. Pour l’anecdote d’ailleurs, c’est assez drôle, car Thomas et sa famille, nous avait écrit suite à une parution dans un magazine quelques mois auparavant pour échanger et pourquoi pas se retrouver au gré de nos navigations futures… Voilà chose faite! 🙂 Le monde est petit…

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Avant de partir nous nous devions de venir à bout du volcan, deux heures de balade, au paysage époustouflant et majestueux… Nous nous sentons tout petit devant ces volcans, nous imaginons comment ont dû être les dernières éruptions, vieilles de 2000 ans sur cette île apparemment… Pourtant nous distinguons les sillons, les passages des coulées de lave, les crevasses… Ça semble dater d’hier, c’est impressionnant. L’occasion aussi d’expliquer aux enfants le fonctionnement des volcans, petit cours de science plutôt ludique!

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L’heure est venue de partir vers Lanzarote, le port d’Arrecife, quelques heures de nave et nous arrivons à destination. Antoine doit partir le lendemain à Rome et à Paris pour raison professionnelle pour quelques jours. Pendant ce temps nous serons donc, les enfants et moi en sécurité et à proximité d’autres bateaux et d’une ville au besoin.
Nous ne serons pas seuls longtemps d’ailleurs, nous y retrouvons David et Nicky (qui nous ont transmis les colis pour l’hôpital du Sine Saloum) et bonne surprise, tous nos nouveaux amis arrivés un jour après, faute de mouillage ou se poser, eux aussi ont opté pour le port, ainsi que nos « anciens amis » Jean Laurent et Carole (bateau Le Gregal) arrives ici en direct du Maroc où nous nous étions quittés:)
En effet, il semble qu’il y a très peu de mouillages abrites sur ces îles, et malheureusement c’est souvent en port que l’on trouve refuge, et comme sur le continent, les prix sont exorbitants au vue des services proposes! Ça plombe sérieusement le budget!!
Quelques apéros et jours plus tard (et oui c’est du la vie de bateau:) ) mon doudou sera enfin revenu auprès de nous, l’occasion de « régater » avec les copains pour retrouver un nouveau point de mouillage au sud, entre Papagayo et Rubicon. Bon nous avons perdu!! Et Gregal est le grand gagnant, talonné de prêt par Timacle… Grrr, sûrement la faute à notre genacker déchiré et inutilisable… Hihi non ce n’est pas juste une excuse! 🙂 Le mouillage est superbe, calme, au sable blanc et doux, hmmm que c’est bon pour les petits petons 🙂

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Les jours passent, les heures défilent… Du paddle par ci, de la playa par la, un peu de bronzette, un atelier pain plus tard… Et oh… Mais quel jour sommes-nous??? Mais oui, c’est bien ça… Le 18 octobre!! Jour de mon anniversaire!!!!! Et c’est ici, à Lanzarote, dans un endroit paradisiaque, au chaud, sur notre bateau et avec des copains, que je vais le fêter!! C’est pas bon ça?!

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Pour commencer la journée en beauté nous partons en famille à la découverte de l’île, à nous le parc de Timanfaya, la montagne de feu… Il suffit d’arriver sur place pour comprendre le nom donne à celle-ci! Des couleurs flamboyantes, et un paysage digne de science-fiction! Nous y apprenons que la dernière éruption date de 1824, que les précédentes auront durées 6 ans et que  les 3/4 de l’ile sont recouverts de lave! C’est à travers un circuit de 14 km que nous découvrons la face « cachée » des volcans,  et en fin de visite, le fameux grill du restaurant fait au-dessus d’une de ces cheminées volcaniques, les pierres sous nos pieds sont d’ailleurs elles aussi chaudes… Étrange!

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Je suis une grande a présent et mon doudou m’offre pour faire encore de plus belles photos le dernier iphone5s (ça explose le budget mais ça l’fait 🙂 ), mon Malo un joli collier coquillage, mon Pacôme un joli dessin d’un bonhomme aux cheveux dressés sur la tête (est-ce moi quand je m’énerve? 🙂 ), et mon Elian un bracelet que l’on pourrait dire « ethnique » fait avec un scoubidou et des pépins de l’on ne sait quel fruit dégusté quelques heures plus tôt, ça fait son effet! 🙂 Mais j’ai, et pour mon plus grand plaisir, aussi lors de notre soirée à bord, reçu de la part des enfants des autres tribus réunifiées, de jolis colliers fait mains, bracelets et porte-clés divers! De jolis et uniques présents, qui marque mon premier anniversaire à bord. Je ne vous dirai pas quel cadeau m’ont offert Cécile et Mandy… De vraies coquines les filles!! 🙂 Anti-stress, elles m’ont dit!!! Hihi

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Le temps est venu à présent de descendre au sud… Cap sur l’île Lobos, réputée pour ses vagues et donc prisée des surfeurs… Nous y élisons domicile pour 2 nuits et Antoine retrouve ses sensations de jeunesse sur des vagues situées juste à côté de Cataja!! Il en rêvait, Lobos l’a fait! Des sessions de pur bonheur pour mon doudou et de la découverte pour Malo, prenant une belle vague et luttant ensuite contre la barre à passer! Il a bien dormi! 🙂 Pendant ce temps, nous autres observions tous ces poissons présents autour du bateau, « les copains » à Pacôme! 🙂

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Cap ensuite sur le sud de Fuerteventura directement, le manque d’abri aura conduit nos amis  là-bas et c’est à nous d’y arriver à présent sous un « petit » 16 nœuds de vent et 9 nœuds de vitesse, ça dépote!! 🙂 Un repas tahitien préparé par Benoit avec le poisson pêché par JLo nous attend!

Après plusieurs jours passés ici, nous décidons de mettre le cap sur la Grande Canarie, la météo annonce 10/15 nœuds, nous levons l’ancre à 6 h du matin, une bonne journée nous attend, entre 12 et 14 h de nave! Mais c’était sans compter sur la fiabilité évidente de la météo et les effets de côte!! Grrr je déteste ça! Nous voilà en pleine nuit, les enfants encore au lit, Antoine et moi aux manœuvres, et très vite, nous nous rendons compte que ce n’est pas 15 mais des rafales à 30 nœuds qui nous attendent! La houle de côté rend la navigation désagréable et malgré nos 3 ris, nous atteignons la vitesse de 10 nœuds! Autant dire que c’est impressionnant! C’est la première fois que nous avons autant de vent et de nuit, je serais plus rassurée quand il fera jour et que nous verrons « où nous allons! »
Nos amis Timacle et Scarlett nous devancent pour le moment, c’est un peu plus tard que nous arriverons à leur mettre un vent comme on dit! 🙂

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Mais qui voilà à 7h du matin? Notre petit Elian arrivant mouillé « maman, ma cabine est pleine d’eau »… Après un tour rapide des lieux, force est de constaté qu’effectivement un hublot mal fermé aura permis au paquet d’eau que nous nous prenons sur la tête de rentrer et réveiller notre petit bonhomme en sursaut! Atelier séchage en perspective à l’arrivée… Je pars donc vérifier les autres hublots et entend un bruit suspect de clapotis dans la sdb à Pacôme. Oulala!! 10 cm d’eau!! Là aussi nous avons manifestement été négligeant! 🙂 Bref, entre le séchage des cabines, les réglages du bateau pour la course avec les copains, le ramassage des vomitos d’Elian et Pacôme, la traversée a été bien occupée! Mais on peut considérer que dans l’ensemble, ça c’est bien passé! 🙂

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Nous cartonnons sur toute la traversée, et arrivons pour raison météo et pour être à l’abri, à notre mouillage de Pasito Blanco aux alentours de 15h soit 3 heures d’avance sur l’horaire optimal que nous avions prévu! ! Ouf, ça fait du bien d’arriver, court mais intense!!
Une location de voiture plus tard, nous partons à la découverte du Roque de Bentaygua, à 1400 m d’altitude et sommes de suite émerveillés par les paysages,  grandioses! Ces derniers se méritent car entre l’aller et le retour, nous aurons passé 5 h dans la voiture, un record sachant que l’île fait 50 km de diamètre!! Nous y apprenons qu’il fut un lieu sacré pour les indigènes  qui y faisaient leurs offrandes et y rendaient culte aux dieux! Fascinant! Les enfants prennent plaisir à découvrir les grottes et habitations troglodytes et nous imaginons la vie que devaient avoir ces gens, si loin de tout et en territoire si hostile! Nous admirons, encore et encore ce canyon sans fin ainsi que le Roque Nublo pile en face, touchant les nuages!

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En toute honnêteté, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre en arrivant sur cette île, et pensions qu’il n’y aurait pas grand intérêt au vue de la destination touristique de masse, et nous sommes donc très agréablement surpris! C’est totalement différent des paysages des autres îles faites jusqu’à présent et c’est vraiment bon de découvrir à chaque fois de nouveaux endroits! C’est dans des moments comme ça, que nous avons conscience de ce que nous vivons! 🙂

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Allez, nous voilà fin octobre, nous attendons la bonne fenêtre météo et nous nous occupons comme on peut en attendant : diner chez les bateaux copains, petit rugby improvisé sur la plage, baignade, avitaillement et rangements en tout genre…

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Départ prévu fin de semaine pour partir à la découverte du Sénégal! Une sorte de mini transat nous attend, 9 jours environ, rendez-vous en terre inconnue pour cette fois encore de nouveaux horizons, très différents du reste semble-t-il!

Welcome on board!! :)

Ça y est!! 1er bilan : enfin, après des semaines et des semaines de préparation, de vente de maison, de choix de bateau, d’achat de celui-ci, de convoyage, de vente d’effets personnels, de jouets de nos garçons et de vêtements, de tout ce matériel accumulé et rassurant pour la plupart d’entre nous, de tri dans notre vie, pour ne garder que l’essentiel, de rangements, d’astiquage de Cataja, d’allers et venues entre la maison et le bateau, d’achat de nécessaire pour Cataja, nous y sommes!! Pile dans les temps… A bord de notre bateau, de notre nouvelle maison pour au moins la prochaine année à venir, et plus si affinités!:) Welcome!!

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C’est donc le 26 avril 2013, que nous avons emménagé dans notre nouveau chez nous, aux Saintes Marie de la Mer, lieu d’accueil de Cataja, jusqu’au 1er mai… C’est en pleines vacances scolaires, que nous avons pris possession des lieux:) Non, sans une certaine appréhension… Comment allons-nous gérer le changement? Comment allons-nous accepter la différence de surface s’offrant à nous? Où allons-nous mettre toutes nos affaires restantes? (Nous envisageons un nouveau tri au vue de tout ce que nous avons déposé à bord, mais nous rendrons compte par la suite des possibilités de rangements de Cataja!… Heureusement!) Mais surtout comment les enfants vont prendre ce changement radical, et se sentir dans leur « nouvelle chambre »?? Vont-ils prendre leurs marques rapidement, et ne pas regretter leur maison?

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Nous avons je crois, emménagé à la pire période de l’année! Et en 10 ans que nous avons passé dans la région, nous n’avions jamais connu cela! Fin avril… Nous nous attendions à avoir du soleil et de la chaleur, nous nous imaginions déjà visiter les Saintes et nous balader à dos de cheval au beau milieu de cette magnifique Camargue… Queneni! Nous voilà cloitrer 4 jours durant, dans notre bateau, sous une pluie battante, interminable, une température avoisinant les 5 degrés la nuit, de l’orage, des moustiques à foison et un déplacement professionnel d’Antoine, nous laissant les enfants et moi livrés à nous même! Nous avions rêvé mieux comme installation… Mais nous nous en sommes sortis!! 🙂 Personne n’a pêté les plombs, ce qui en soit était déjà pas mal!

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Et c’est le 1er mai, que nous avons profité enfin d’une accalmie pour parcourir les 3 heures nous séparant de notre nouveau port d’attache La Grande Motte! Vérifications, amarres, rangements… Tout est en place, Piéric, Stéphanie et leurs loulous qui seront de la partie sont là, les enfants continuent tranquillement à jouer dans leur cabine… C’est bon, on peut y aller!

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La sortie du chenal du petit Rhône, est, on peut le dire, mouvementée!! Les courants contraires forment des vagues déferlantes et nous secouent bien comme il faut… Le bateau tremble, tape, est arrêté net par les vagues… Même pas peur! Mer ridée ou belle qu’ils disaient à Météo France! Mon œil oui… C’est seulement 1 heure après que nous navigueront tranquillement, sous le soleil jusqu’à notre arrivée 🙂 Nous apprécions les premiers rayons sur notre peau, sommes réunis autour du trampoline, discutons, contemplons, observons nos enfants vivre cet instant, nous perdons dans nos pensées… L’aventure a commencé… doucement… et apprécions cette navigation entourés d’amis, qu’il nous sera bien difficile de quitter 😉

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Les jours passent, et nous prenons plaisir à découvrir La Grande Motte autrement, apprécions les moments passés à bord (ouf les garçons et nous-mêmes apprécions l’aspect cosy de notre bateau et de dormir dans nos « cabanes »), les apéros qui commencent  les papotages avec nos voisins de quai, les balades à la plage à deux pas de la « maison », les gaufres savoureuses de chez Mignon, les repas dans le cockpit extérieur et savourons nos desserts sur le « poline » (entendez trampoline dit par Pacôme) 🙂 Un avant-goût de vacances…

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Nous n’en oublions pour autant pas les divers rangements qu’ils nous restent à faire, les nettoyages en tout genre, la mise en place du filet de sécurité, la création d’une passerelle « maison » (un petit tour à Brico Dépôt, une échelle, du contreplaqué, des boulons, de l’antidérapant et hop, le tout pour la modique somme de 70 euros, on est loin des 700 euros en moyenne dans tout uship qui se respecte!) par mon Doudou lui-même (pas peu fier!! 🙂 ), les premières pannes à gérer : pompe à eau qui ne fonctionne plus malgré un plein d’eau fait comme il faut (nous apprenons du coup qu’il nous faudra couper la pompe à eau durant les prochaines naves sous risque de la faire tourner dans le vide (merci à Seb pour sa précieuse aide), WC bouché comme on l’appréhendait, et après une fouille en bonne éduforme, Antoine découvrira le coupable : un missile Playmobil ayant bien failli faire tout exploser! Frigo ne réfrigérant plus, nous apprenant que d’être branché à quai ne suffit pas à tout faire tourner, verdict sans appel, nous devons remplacer nos batteries! Mais prenons les choses du bon côté : il vaut mieux que tout cela nous arrive ici plutôt qu’en plein milieu de l’océan! 😉

Nous réalisons qu’il reste approximativement, 2 mois avant LE grand départ!

A cette idée, tout comme dans notre quotidien (je pense pouvoir parler au nom d’Antoine également) nous ressentons un tas d’émotions tellement différentes… Un instant c’est de la joie, du bonheur, de l’excitation, de l’adrénaline à l’idée d’enfin vivre ce rêve qui nous habite depuis tant d’années, une fierté de se dire que quoi qu’il advienne nous aurons fait ce qu’il faut pour y arriver, et pour ma part, c’est aussi l’imagination de devenir une Indiana Jones des temps modernes à bord de mon bateau, bravant avec courage vents et marées et me découvrant une âme d’aventurière jusque-là ignorée… 🙂 (si si, j’espère bien la découvrir 🙂 ), un instant c’est de la peur, une impression d’être au bord d’un précipice, de ne plus pouvoir reculer et d’avoir peur de faire le grand saut (vous savez comme cette peur du vide que vous avez peut-être déjà ressenti au bord d’une falaise ou dans un manège, le cœur battant et l’estomac noué…), la réalisation que nous allons laisser nos familles et amis, pour une durée inconnue, et vous ressentez encore plus fort ce lien qui vous unit à eux , l’envie de leur dire combien vous les aimez, combien ils vont vous manquer, combien pour nous aussi et même si c’est notre choix, cela va être dur de les laisser, et combien nous devons être forts pour eux, pour nous… Il parait que « choisir c’est renoncer« , nous avons eu connaissance de cette citation il y a quelques mois, dans un autre contexte et n’en n’avions pas pris pleine mesure, aujourd’hui nous comprenons mieux … Pourquoi ne peut-on simplement pas tout avoir? 😉

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Partir est le plus dur… On nous avait prévenu, après ce n’est que du bonheur paraît-il…

Il nous tarde donc de voguer vers Notre aventure et d’écrire Notre histoire… 😉