Enfin… la fin du convoyage!

Après l’arrivée de mon doudou et de ses équipiers le jeudi 24 janvier à la Grande Motte (pour mon plus grand plaisir), nous avions prévu de laisser Cataja à quai jusqu’au week end, le temps que le mistral veuille bien nous laisser passer!

Malheureusement ou heureusement, nous avons dû rester pendant finalement 11 jours à quai… jusqu’à ce qu’une fenêtre météo nous permette de partir… Nous avons pu pendant ce temps nettoyer et ranger Cataja, y faire un premier apéro avec quelques amis, y déguster une fabuleuse galette, et y faire un premier repas à bord en famille!

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Les garçons en ont profité pour prendre possession de leur chambre et trouver tout un tas de cachettes pour jouer à cache-cache, Pacôme n’étant pas le dernier à jouer:)

C’est après un bon petit repas, qu’Antoine et Piéric ont passé la nuit à bord pour pouvoir prendre la mer dès le lendemain, mardi 5 février à 5h du matin… 50 mile plus loin, Martigues, destination finale.

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La navigation s’est passée sans encombre, avec un vent allant jusqu’à 30 nœuds, dans le dos, et une pointe à 15,3 nœuds. Quelques rencontres un tout petit peu impressionnantes vue d’en bas!:) Je crois que mon homme a apprécié faire cette nav avec un ami tel que Piéric, qui nous l’espérons aura apprécié tout autant…

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Leur 6 heures de joyeuse navigation auront fini avec un amarrage plus que galère! La faute au mistral poussant le bateau dans le chenal, à la capitainerie incapable de leur envoyer une personne pour les aider à apponter à une place à plus de 2 mètres du quai une fois amarré avec bouée! Seul moyen de se rendre à terre… une sorte de barquette minuscule… autant dire qu’avec les enfants cela s’annonce sportif!

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Notre place est certes moins chère que la plupart des places à quai du coin, mais nous avons compris pourquoi en la voyant! 😦 Nous pensions pouvoir déposer au fur et à mesure nos affaires et passer quelques we à bord, mais je crois que cela sera retardé… Le seul avantage est qu’au moins nous sommes sûrs qu’aucun curieux ne montera à bord! Nous le laisserons donc jusqu’au carénage prévu en mars, et essayerons de le déplacer vers la Grande Motte à compter de mi-avril…

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A suivre…

Enfin… le convoyage!! vu par Eurielle de l’extérieur…

Nous y voilà… au matin de ce jeudi 10 janvier 2013, nous finissons les valises qu’Antoine emmènera avec lui. Vêtements chauds, de quart, gilets de sauvetage tout neufs, lampes frontales, papiers… tout est bon! C’est avec un pincement au cœur que je dépose mon doudou et Florian à l’aéroport, à l’arrêt minute s’il vous plaît, hors de question de m’attarder et de pleurer plus que ce n’est déjà le cas à peine remontée dans la voiture… j’ai fait bonne figure devant lui, mais mon doudou n’est pas dupe!:)

Je me demande à ce moment précis pourquoi nous avons choisi un bateau si loin de chez nous! 🙂 Sans cela mon doudou n’aurait pas eu à être loin de nous et les choses auraient été plus simples. Je n’aurai pas toutes ces images en tête, ni toutes ces questions quant au bon déroulement du voyage. Mais bon, c’est fait, c’est signé, nous sommes heureux de l’avoir fait, et je rêve du moment où nous serons en famille à bord, alors je pense aux côtés positifs qu’Antoine va pouvoir retirer de cette expérience, à ce que cela va nous apporter pour notre voyage futur… C’est pour Antoine, l’occasion de vivre une aventure, dans notre aventure, en parallèle. Je me suis posée la question : aurais-je voulu être avec lui pour réaliser ce périple si l’occasion m’en avait été donné? Pour me retrouver moi-même, pour me réaliser, pour me surpasser, ou pour tout autre raison, mais la réponse est apparue clairement : non! 🙂

Je n’avais donc plus qu’à prendre mon mal en patience, et attendre l’arrivée de ma petite maman 3 jours après, venue m’aider au quotidien avec les loulous et je l’en remercie!:)

J’ai pendant ces 14 jours, attendu chaque jour un message, un appel, un signe:) quelque chose m’indiquant que tout allait bien, car nous avions beau avoir dit qu’Antoine m’enverrait chaque jour un sms à midi et un vers 22h, pour me communiquer leur position et m’assurer que tout va bien… Que nenni!! Monsieur doudou était trop occupé en tête à tête avec son seau:) ou affairé à d’autres activités sur le bateau pour penser à m’envoyer Le message! Car je n’étais pas la seule à attendre des nouvelles, ma mission (et je l’ai accepté:) ) était de relayer l’info aux mamans, femmes ou compagnes de ces messieurs!

Leur progression fut très rapide les premiers jours et je me suis prise à penser qu’ils seraient rentrés bien plus vite que prévu, d’où un sentiment de joie… malheureusement après un début favorable, une fois passé Gibraltar, cela ne fut plus la même chose, et les nuits aux ports passées à attendre que le vent veuille bien les laisser passer furent difficiles… les savoir si près et en même temps si loin, fut très frustrant!

Pour les enfants aussi, ils attendaient tous leur papa avec impatience et chacun avaient ses questions adaptées à leur âge… Maman, es-tu sûre qu’il n’y a pas d’orage? que les vagues ne sont pas trop grosses?… eh maman, papa il a vu des dauphins?… où papa à moi? papa pas bouzou à moi? … à chaque sortie de classe je les informais des nouvelles que j’avais pu recevoir et leur montrait les photos qu’Antoine parvenait à m’envoyer lorsqu’il y avait du réseau:)

Jusqu’à la veille de son arrivée, nous ne savions pas si il serait là jeudi ou vendredi, la météo n’étant toujours pas plus clémente… alors vous imaginer notre bonheur lorsque jeudi matin il nous a annoncé qu’il serait là vers 13h30 à la Grande Motte!:) La météo n’a pas permis d’aller plus loin et chacun avait envie de rentrer chez lui et retrouver les siens…

A 13h30 tapante, j’étais sur le quai à attendre, rejoint par la maman de Florian, aussi heureuse  de retrouver son fils que moi mon mari:) une journée magnifique, un ciel radieux, et… les voilà!! 14h00 mon doudou à la barre vient s’amarrer au ponton, barbu comme jamais, looké tel un homme sans femme pendant 15 jours:) il descendit de son bateau tel mon chevalier, me prit dans ses bras, me serra fort et m’embrassa en piquant… hihi excusez mon emportement!:) après quoi, là devant moi je regarde enfin Cataja, après en avoir tant entendu parler, l’avoir vu en photo encore et encore, il était là, fier devant moi… je me suis empressé de l’enjamber et de monter à bord! … Bon Antoine m’avait prévenu 15 jours avec 4 hommes à bord, je ne devais pas m’attendre à un miracle… j’étais préparé! Et je l’ai trouvé beau mon bateau!:) Beau de l’intérieur, superbe de l’extérieur, impressionnée tant par ses performances que par sa prestance:)

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Nous nous sommes vite affairés à nettoyer un peu Cataja, en prévision de sa visite par les enfants dès le lendemain! Il fallait que nos loulous le voient propre pour avoir une belle première impression! Nous avons donc astiqué 3 heures durant et le lendemain pour enfin présenter Cataja aux garçons après l’école. Toute la journée ils avaient à l’esprit qu’enfin ils allaient le voir:)

A peine arrivés à la maison avec leur mamie, ils ont d’abord découvert que leur papa était rentré, s’en suivirent de gros câlins et des mots d’amour…

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Puis, arrivés au bateau ils n’ont pas été déçus, ils ont pris possession de leurs chambres, sont montés sur les lits, regardés les sdb (chacun la sienne ça c’est top!), essayés le trampoline (ca va il rebondie bien!)… que du bonheur!

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Nous voilà réunis sur Cataja!! Notre bateau à nous!:)

Je garde de cette expérience vu de l’extérieur, que malgré le fait qu’avec Antoine, nous nous efforçons de regarder les choses objectivement et positivement, il y aura des moments qui ne seront pas toujours faciles à vivre… nous le savons. Je l’avais déjà à l’esprit mais j’ai pris conscience que cela ne sera pas forcément évident pour tous nos proches de s’adapter à notre changement de vie, de vivre avec cette crainte que l’on peut avoir, lorsque l’on sait l’autre en mer… nous sommes à 200 % dans ce projet, j’ai complètement adhéré à l’idée de cette nouvelle vie, et malgré toute cette énergie positive, je reconnais m’être inquiétée pour Antoine et ses équipiers, alors j’imagine pour les personnes extérieures à notre bulle! Ce convoyage m’aura donné une idée du départ et du fait d’être loin des êtres chers… Pour autant, nous ne pouvons faire autrement que réaliser ce projet, muri et pensé depuis tant d’années… Serais-ce l’appel du large??