Destination dépaysement total… le Sénégal!

Nous vous avions laissé à notre arrivée et au repos des guerriers bien mérité !! Nous avons ensuite pris possession des lieux et découvert le CVD (club de voile de Dakar). Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un lieu d’accueil des voyageurs au long cours en arrivée d’Europe ou en partance pour la transatlantique, petite enclave franco /sénégalaise appelant au calme et à la sérénité sous l’ombre bénite des arbres !
Très vite nous nous y sentons et nous y mettons à l’aise, et profitons de l’opportunité d’avoir internet pour appeler nos proches 🙂  Skype marche ici !! Waouh ça c’est fou quand on sait que ça ne marchait pas en Espagne! Les garçons font connaissance de Zéphir et Looli, petites filles franco/américaines prêtes à partir en Guinée et s’amusent comme des fous… bon pour le lavage en rentrant! 🙂

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Nous faisons connaissance avec Mama nougat chez qui nous ferons des réserves folles de nougat, une tuerie atomique ! Mama légumes pour nous régaler des dernières mangues de la saison et Mama Tissu chez qui il est bien difficile de ne pas succomber à une frénésie d’achat au vue des tissus colorés proposés !

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Suite à la mise en place d’un visa en juillet 2013, nous devons nous rendre à l’aéroport, seul lieu pour la prise d’empreinte et nous acquitter gentiment des 270 euros demandés pour nous 5 ! Viennent ensuite les autres formalités nécessaires aux douanes et à la police.
Une matinée complète aura été nécessaire car évidemment rien n’est au même endroit et Dakar est un enfer en terme d’embouteillage ! Et nous aurons eu un beau bouquet final, un sketch à elle toute seule, elle, c’est la jeune douanière pour qui le moindre effort semblait déjà de trop !  A peine rentrés dans son bureau nous avons décelé cette « envie folle de travailler » ! Mais au moment où elle nous a demandé les photocopies de nos passeports et des papiers du bateau, que nous n’avions pas, c’était le pompon ! « Ben vous savez vous servir de la photocopieuse ? », euh non… Faisant appel à toute sa force, elle se lève de sa chaise pour l’ultime allumage et la démonstration de la photocopieuse, avant de se… rasseoir ! « C’est bon vous avez compris ? », euh oui… Et voilà comment mon doudou se retrouve à faire toutes les photocopies ! Énorme !! Mourir de rire, ça doit être possible !! J’ai dû me retenir tant la situation était cocasse ! Mais où était la caméra ? Non sérieux ? Et je ne vous parle pas de l’ennui que semblait lui causer notre Pacôme fatigué par cette matinée éreintante qui chouinait et bougeait de tous les côtés ! « Mais qu’est-ce qu’il a, il est fatigué hein ? » euh oui c’est long… Sous-entendu si vous pouviez accélérer pour l’écriture des quelques malheureux mots que vous devez écrire avant de pouvoir continuer à vous reposer ! Un grand moment !! Allez, ça y est on est en règle !! 🙂

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Nous gravitons pendant quelques jours autour du club de voile et en profitons pour nous rendre sur l’île de Gorée, visite incontournable semble-t-il en étant ici. Nous entendons que celle-ci est très touristique, pas forcément avec beaucoup d’intérêt…

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Bien nous en a pris de vouloir voir par nous même! Nous y sommes allés avec le bateaux reliant la ville à l’île, et y avons tout d’abord rencontré Mustapha, jeune homme de 28 ans plein d’humour et avec un sourire grand comme ça 🙂 avec qui nous nous lions amitié, il travaille à Gorée au Saint Germain. Il sera un peu plus tard notre invité pour goûter des crêpes lors d’une soirée entre voyageurs et nous aurons fait plus amples connaissances avec ce drôle de garçon qui sait qu’il se me mariera en décembre 2015, c’est précis, mais ne sait pas encore avec qui?! 🙂 Voici la première rencontre qui nous aura touché…

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Mais revenons en à notre arrivée sur l’île, nous avons choisi avec nos amis Timacle de prendre un guide. Un monsieur fantastique passionné et passionnant nous permettant de poser toutes questions et ce quelque soit le caractère de celles-ci! Très ouvert, il commence à nous expliquer ce qu’était l’île de Gorée… Nous dialoguons à l’ombre d’un arbre, et là dès ma première question… « Combien d’esclaves y-a-t-il eu ici?… Environ 15 millions ont transité juste sur cette île! » Il y a comme quelque chose qui vous secoue de l’intérieur!… Nous continuons à nous balader sur cette terre qui fut autrefois témoin de tant d’horreurs! Plus rien n’est visible aujourd’hui, les murs des maisons sont colorés, chatoyant, les gens gentils, le ciel bleu, les arbres en fleur, les artisans présentant leurs œuvres et même le boucher exposant sur une simple bâche au sol ses morceaux de viande de mouton! Ces derniers étant découpés, à la disposition des acheteurs mais aussi et surtout à toutes les mouches se partageant des morceaux! … Plus rien si ce n’est la maison des esclaves qu’il est possible de visiter avec les explications du conservateur (à 15h chaque jour gratuitement). Même elle, est dotée d’une jolie couleur ocre! Les cellules par contre sont restées d’origine…

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Je crois que même pour les personnes les moins sensibles, ce qui n’est pas notre cas, il n’est pas possible de rester indifférent à cette visite. Visiter ces murs est une chose, écouter l’histoire de ces ancêtres et la façon dont ils étaient traités en est une autre. Tout prend une dimension différente. Comment réagir quand vous entendez que chacuns de ces esclaves étaient séparés des siens, démunis de son nom de famille, attribués d’un numéro comme seul identifiant, mis quasi à nu, enchaîné aux mains et aux pieds et maintenu assis contre ces murs froids et humides? Comment était-il possible que ces enfants, ces femmes, ces hommes aient été échangés juste pour des babioles, de l’alcool ou des armes? Les jeunes filles livrées au bon vouloir des négriers ou accouplées tels des animaux avec les plus beaux « spécimens » esclaves hommes pour ajoutés de la valeur aux nouveaux nés, comme nous le ferions pour des bêtes de concours? Et que dire de ces esclaves jetés telle de la viande aux requins si ils avaient le malheur d’être malades? Vous vous prenez une claque!! Une grosse, une de celle qui vous prend aux tripes! Une de celle dont vous n’êtes pas fier, dont vous avez honte! Oh bien sûr ce n’est pas nous qui avons fait tout ça, mais ce sont bien nos ancêtres. Ça fait réfléchir quant au fait qu’il n’y a vraiment pas pire pour l’humain que l’humain lui même. On se dit qu’on a de la « chance » de vivre à notre époque, et là encore on réfléchit et on repense qu’il n’y a pas si longtemps et pas très loin de chez nous d’autres horreurs étaient commises, ou bien même que d’autres le vivent en ce moment même dans d’autres pays moins chanceux! Je me demande aussi, quelle sera demain la raison pour laquelle nous pourrions être amené à subir de telles atrocités? Ça fait froid dans le dos et on mesure pleinement combien nous croisons les doigts pour que nous et nos enfants n’ayons pas un jour à connaître ceci…
Vous l’aurez compris,  nous avons été profondément touchés par cette « visite », d’autant plus que les origines d’Antoine remonte à une esclave noire nommée Adèle et ayant été libérée un jour de Janvier à la Réunion, d’où le nom de Janning. Forcément ça raisonne en nous…

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Nous avons par la suite eu l’occasion de nous rendre en ville, à Dakar… quelle drôle de ville! Ça grouille, grouille de monde, de personnes vous vendant toutes sortes de choses jusqu’à dans votre taxi. Nous découvrons une ville pleine de poussière, aux rues jonchées de déchets, aux marchands à même le sol. Nous voyons de près ces grands buildings que nous avions vu par la mer à notre arrivée et qui nous avaient laissé pensé que Dakar était une ville moderne… De près, nous réalisons qu’il n’en ai rien, pas de grands magasins, pas de grandes enseignes… C’est très surprenant, et très fatiguant aussi d’être dans cette ville, avec cette chaleur étouffante et ce bruit en permanence… Qu’il est bon de rentrer sur Cataja et d’être au calme!:)
Vendredi 15 novembre, le jour est venu de nous rendre dans le Siné Saloum! 🙂 Une journée est nécessaire, et il est vivement conseillé d’arriver de jour! Sur les dernières heures de navigation, nous ne sommes plus en mer mais dans un labyrinthe infernal! Il y a des dizaines et des dizaines de filets posés de façon totalement anarchique sans aucune concordance! Des murs entiers de filets! Il est clair que les poissons n’ont aucune chance et nous croisons les doigts pour ne pas rester empêtré dans l’un d’eux! Heureusement que nous n’avions pas de houle et une bonne visibilité pour finir par rejoindre le chenal d’entrée du fleuve 🙂

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Celui ci est bien balisé et nous arrivons tranquillement sur Djifère, petit village de pêcheurs pour y passer la nuit 🙂 Curiosité oblige 🙂 Nous partons dès le lendemain en visite de ce nouvel endroit, mais avant cela nous avons une poubelle à déposer à terre et aimerions savoir où la mettre?… Un jeune sénégalais parlant mal le français et nous pas mieux le wolof nous rejoins et nous lui demandons où nous pouvons la poser?… Là-bas, là-bas… Ok, nous nous dirigeons vers le fameux là-bas, persuadé de trouver une fosse ou quelque chose de similaire… Ne trouvant pas, nous profitons de croiser des habitants pour leur poser la question. Mohamed s’empresse de nous aider 🙂 Par ici, nous dit-il… Il prend la poubelle des mains d’Antoine et se dirige vers l’océan! Il va purement et simplement la jeter le plus loin possible en nous disant que ça va partir! Nous n’en croyons pas nos yeux, nous restons sur place, interloqués… Que voulez vous dire? Nous essayons de lui faire entendre qu’il doit y avoir un autre moyen mais nous ne nous comprenons pas, malgré la langue commune … Nous devons nous résigner à leurs habitudes de vie… Nous éviterons à présent de vider nos déchets dans n’importe quel village!
Nous sommes très vite rejoins par des enfants venus nous offrir des coquillages et nous faisant des sourires magiques! Malo trouve en Lamine un maître en matière de lance pierre et des habitants se joignent à nous vous nous faire découvrir leur chez eux et leur métier. Nous découvrons des plages remplies d’étals de poissons de toutes sortes, de toutes tailles, vendus ainsi ou entrain de sécher. Des mouches encore et encore présentes partout et une odeur entêtante nous accompagne durant toute notre balade. Les rues sont pauvres, nous devinons l’intérieur de ce qui sert de maison, quatre briques posées formant de minuscules pièces avec des nattes au sol servant de lit. Pas de fioriture, pas de décoration, pas de séparation et un seul robinet d’eau pour tout le village!! Comment font-ils? Il nous semble que nous n’avons plus grand chose à bord de notre catamaran par rapport à notre ancienne vie, et pourtant le décalage est déjà énorme entre notre vie et la leur! Nous voyons des bébés et des bambins pas plus hauts que trois pommes à même le sol, à jouer avec les cailloux et les saletés se trouvant à leur pied. Ces conditions d’hygiène me semble folles. Comment eux nous voient-ils, je me le demande!

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Nous continuons notre périple en direction de Mar Lodj, petit paradis sur terre selon les locaux 🙂 Nous arrivons à marée basse et peinons à avancer, nous restons envaser 1 ou 2 fois, quand nos amis Timacle se pose un certain nombre de fois!! Il faut dire que nous n’avons qu’1m30 de tirant d’eau quand eux en ont 1.90m! Forcément, ça limite la navigation. Ce n’est pas grave nous décidons de mouiller à quelques minutes en annexe du village au beau milieu de la mangrove et de son calme! C’est magnifique cette étendue d’eau! Nous entendons les oiseaux, sentons l’air pur, observons la faune et apprécions la propreté du fleuve. Le coucher de soleil y est superbe, quel bonheur d’être ici! Antoine et Benoit en profite même pour se faire des sessions de wake!

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Nous ne tardons pas à faire connaissance de Alain et Bénédicte, couple de retraités vivant ici plusieurs mois dans l’année, dans une charmante maison toute ronde 🙂 Nous acceptons volontiers leur invitation à passer chez eux et partageons quelques heures ensemble à parler de leur vie entre la France et le Sénégal et de notre périple à nous! 🙂
Mar Lodj s’avère être complètement différent de Djifère. Ici, tout est vert et les rues sont relativement propres. Il est agréable de déambuler sur ces chemins de terre. Nous en profitons pour acheter de délicieux beignets de poissons à la dame du chemin principal mais essayons d’esquiver les vendeuses qui nous attendent à leur marché artisanal. Je dis esquiver car elles sont plutôt insistantes et pas forcément des plus délicates. Nous découvrirons par la suite que les produits proposés sont entre deux et quatre fois plus chers qu’à Foundioune!
Alain et Bénédicte nous avait parlé de l’école privée à qui il arrive d’accueillir les enfants des voiliers de passage. Ni une ni deux, nous pensons que ça pourrait être une expérience enrichissante pour les garçons et allons faire la connaissance du directeur de l’école. Rendez-vous est prit, demain les loulous passeront leur journée ici 🙂 Vite, il va falloir trouver des sacs pour mettre leurs affaires!! 🙂

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Le grand jour est arrivé, levé à 6h30 pour décoller à 7h30 en annexe jusqu’au village, l’école commence à 8h, il n’est pas question d’arriver en retard!!:) Hop, hop, hop et voilà Elian, Malo, Titouan, Clément dans les rangs, prêts à commencer! Quant à Pacôme, il passera sa première journée d’école maternelle avec Maelys, ici même!! Je suis plus stressée que lui, et me demande comment va se passer cette matinée?! 🙂 C’est Antoine qui s’est chargé de le déposer pour éviter les larmes de maman!! 🙂 13h, l’heure de récupérer les loulous!! Viiiite il me tarde de retrouver mon Pacôme! Et bien, mon petit bonhomme aura été un champion!! Pas un pleur, rien de toute la matinée! Nous le retrouvons tout sourire, heureux d’avoir fait ses dessins et d’avoir été avec les copains! Il n’a pas quitté son sac une seconde 🙂 Il nous parle des chansons faites par les enfants en classe et du goûter pris avec eux 🙂 Trop mignon!! Les grands eux, auront eu la joie de commencer par catéchisme et chant… et Elian aura pu constater qu’il existe (encore) des maîtres qui tapent sur les doigts avec la règle pour ceux qui n’écouteraient pas! 🙂 C’est pas mal finalement le Cned au bateau non? 🙂

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Nous remarquons toutefois, et ce malgré la sympathie des enseignants rencontrés, que les « blancs » ont été pour la plupart du temps séparés des « noirs »… Nous avons notamment retrouvé Pacôme et Maelys, tous les deux, alors que les autres enfants étaient tous ensemble… idem lorsqu’ils ont faits du tourniquet, la maîtresse a fait descendre tous les petits pour ne laisser que les nôtres, il aura fallu demander à ce que tous les enfants soient ensemble pour qu’elle les autorise à s’amuser eux aussi… Nous n’avons pas su comment l’interpréter…

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Allez, cap sur Foundioune!!:) Nous naviguons paisiblement sur le fleuve, et avons même la chance de voir des dauphins! Nous profitons d’une belle soirée pour nous balader en annexe dans un petit bolong, à la rame, et découvrons la mangrove et ses habitants de plus près! Des centaines de crabes et autres Bernard l’Hermite 🙂 Tout est calme, beau et de drôles de bruits d’oiseaux nous accompagnent! Un pur moment de bonheur en famille…

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Jeudi 21 novembre, nous arrivons au mouillage de Foundioune et ne tardons pas à contacter l’hôpital pour leur déposer le colis en notre possession! Nous y rencontrons Pape et Balal , travaillant respectivement pour l’hôpital et chauffeur de l’ambulance. Ils sont très sympathiques et pour nous remercier d’avoir acheminer le matériel nous proposent de venir manger chez eux. Ce soir ça sera le grand soir! Notre premier repas sénégalais 🙂 Mais avant, nous partons visiter le centre. C’est beaucoup plus grand que Mar Lodj et encore une fois différent. Beaucoup de commerçants, d’artisans, et la rencontre de la population locale très sympa et « cool ». Nous faisons d’ailleurs grâce à Pape connaissance de Cheir, couturier du centre ville à la boutique Black and White et en profitons pour lui faire faire une moustiquaire extérieure, nous n’en pouvons plus de toutes ces bébêtes!! Fini le dîner accompagné de punaises ou de sauterelles ne se privant pas pour se régaler comme nous! 🙂
Le soir venu, nous nous rendons donc dans la famille de Pape pour y manger un plat typique d’ici. Nous sommes curieux de découvrir leur habitat, et à notre grande surprise (et soulagement de ma part je dois l’avouer, j’avais vraiment peur de me retrouver dans une « cahute » à manger par terre 🙂 ) nous visitons une grande parcelle de terrain où toute sa famille vit en ayant chacun leur petite maison. Chacune d’elle n’est composée que d’une ou deux pièces avec lit et télévision, et l’ensemble bénéficie d’un robinet commun. Nous remarquons que le niveau de vie ici semble plus aisé qu’à Djifère par exemple où il n’y avait que ce fameux robinet pour tout le village et certaines des habitations avaient à peine des toits! Nous faisons connaissance des frères, cousins, neveux de la famille, nous craquons sur la petite Yama, bébé de 6 mois, juste trop belle 🙂 Une grillade de poissons accompagnée d’une compote d’oignons au piment vert nous sont servis… Waouh la vache ça arrache!!

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Les enfants ravis ont la permission de manger avec les mains dans ce plat commun, comme ils le font ici 🙂 De la main droite plus exactement, comme il est de coutume. Pape et sa famille ont d’ailleurs la délicate attention de nous « dépiauter » le poisson et de nous le déposer devant notre partie de plat. Chose pas évidente d’ailleurs à la seule lumière d’une torche calée entre têtes et épaules à tour de rôle! Nous passons la soirée à échanger sur leurs habitudes ou coutumes de vie et les nôtres. Nous rigolons ensemble de leur droit à la polygamie et de la « jalousie » des françaises dont ils ont entendu parler… euh comment dire, sans être particulièrement jalouse effectivement je suis plutôt hostile dirons nous à la liberté d’action de mon doudou à ce niveau là!! 🙂 Ici, elles n’ont de toute façon pas le choix et rien à dire, selon leurs dires. C’est intéressant. Nous nous taquinons les uns les autres, dans une joyeuse ambiance. Décidément les sénégalais nous surprennent par leur ouverture d’esprit, nous sentons qu’il y a une réelle liberté d’expression 🙂 Nous rentrons heureux de cette soirée d’intégration, et de ces rencontres. Enfin l’authenticité que nous recherchions 🙂 Pour la première fois depuis que nous sommes arrivés au Sénégal, nous ne nous sentons pas que comme des toubabs à qui l’on voudrait vendre quelque chose.

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Nous passons quelques jours dans ce village, nous laissons vivre au rythme sénégalais, et apprécions les habitants. Ici, nous nous sentons bien tout simplement. En balade, les artisans nous invitent à découvrir leur boutique, mais il est possible de simplement discuter car nous ne pouvons malheureusement pas tout acheter. Nous leur expliquons notre situation, notre voyage, ils sont curieux de notre route, de cette possibilité de voir le monde. J’ai le sentiment que tout ça est tellement loin de ce qu’ils vivent. La plupart des personnes rencontrées n’ont pas ou peu quittés Foundioune, et n’ont jamais quittés le sol sénégalais, alors imaginer partir ainsi en bateau…
Les jours passent, Cheir est souvent sur le bateau, il prépare la moustiquaire directement à bord, nous partageons plusieurs repas sur Cataja et l’apprécions de plus en plus. Nous abordons toutes sortes de sujets, et échangeons nos impressions. Des liens se créent… Voilà la moustiquaire finie…Plus besoin de venir sur le bateau… Ni lui ni nous n’avons envie de nous quitter semble-t-il… Cheir nous invite donc à déjeuner chez lui. Nous y rencontrons sa femme Rhadi et ses enfants Rhadim et Mama. Deuxième repas typique en vue 🙂 Bon que voulez vous mes habitudes d’occidentales vivant dans son monde aseptisé me font craindre le pire au vue de leur petite « maison » et de toute cette poussière et saleté ambiantes. Un petit banc pour nous asseoir, Rhadi nous pose gentiment par terre un matelas en mousse usé recouvert d’un plaid où enfants et moutons se chamaillent la place!

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Cheir me propose de regarder comment se prépare le Tiéboudienne, plat national. Bizarrement ce n’est pas Rhadi qui prépare à manger mais une autre femme vivant sur la même parcelle, nous y apprenons qu’ici c’est ainsi, c’est à tour de rôle que chacune prépare à manger pour les autres familles. J’observe donc la préparation du poisson (qui auparavant est probablement resté à l’air ambiant avec mouches et autres insectes posés dessus), des légumes et du riz. Le tout sent plutôt bon et mijote dans une marmite.

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Ce qui m’inquiète c’est la couleur de l’eau dans la bassine qui a servi à nettoyer tous ces ingrédients… l’eau y est presque noire… Je ne sais quoi penser non plus des poules qui se disputent les grains de riz à même le plat dans lequel nous allons manger… Bon ok, nous voulions du typique, et bien je suis servie! Je vais manger ce plat, même pas peur pour mon ventre!! Le plat est prêt, gel antibactérien en main, je suis armée et aucune bactérie éventuelle ne passera par les enfants ou moi!! 🙂 Et bien, contre toute attente, moi qui suis toujours difficile en matière de nourriture, et ce n’est pas Antoine qui dira l’inverse, j’ai pris sur moi, mis ma « maniaquerie » de côté et ouvert grand la bouche… Et c’était absolument délicieux!! Juste délicieux!! Probablement un des meilleurs repas mangé! Les enfants, Antoine et moi sommes fan de ce plat!  Goûtez si vous en avez l’occasion, du tiboudienne! 🙂

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Après être rassasié les enfants se sont mis à jouer tous ensemble, une ribambelle d’enfants voisins passant leur journée chez Cheir et les nôtres, qu’il était bon de voir ce partage et d’entendre ces rires:)

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Nous quittons bientôt Foundioune et tenions devant tant de gentillesse de leur part à offrir plus, plus que ces moments à Cheir et Rhadi. Nous sentons qu’il y a vraiment « quelque chose » avec eux… Antoine me fait une proposition que je ne peux refuser, nous les invitons à passer 2 jours à bord avec nous, juste le temps de descendre un peu le fleuve et nous les laisserons à Ndangane… C’est avec grand plaisir qu’ils acceptent, le moment du départ approche, quelques dernières courses faites au marché et hop nous levons l’ancre!:)

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Rhadi est ravie, tout sourire, elle m’avoue n’avoir jamais quitté Foundioune même pour les villages voisins, les enfants sont impressionnés, Cheir heureux. Quelques ploufs, des tresses, du surf tracté, un peu de bronzette, un Tiéboudienne à domicile et un feu de camp sur la plage avec poissons grillés (poissons achetés en « drive » aux pêcheurs passant avec leur pirogue!)sont au programme, juste de quoi garder de bons souvenirs 🙂

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Mercredi 27 novembre au soir, il est temps pour nous d’avancer un peu plus pour se préparer à traverser vers le Cap Vert ce samedi. Nous devons les quitter, les aurevoirs sont difficiles, nous sommes tous très émus, tristes de devoir nous dire aurevoirs, ils m’offrent un sac à main sur lequel je lorgnais à la boutique, et me touche en plein cœur! Des larmes coulent ou se retiennent de couler, les regards se croisent… Antoine et moi avons très envie de les serrer dans nos bras, alors que jusqu’à présent ce sont toujours des mains qui se sont serrer. Nous n’avons pas vu non plus d’embrassade dans les rues. Est ce que ça se fait ici, ce geste ne sera-t-il pas mal interprété? Et puis zut!! L’instant d’après, vous vous laissez emporter par cet élan et au diable les interprétations! Et il semble finalement qu’eux aussi en ai eu envie 🙂 Nous ne savons pas ce que la vie nous réserve mais nous sommes tous conscients qu’il est peu probable que nous nous retrouvions. Est ce ce qui rend cette rencontre encore plus forte et belle?

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En tout cas nous garderons en mémoire de ce pays que c’est ici au Sénégal, dans ce beau Siné Saloum que nous aurons trouvé l’authenticité et l’humanité que nous recherchions, celles qui font réfléchir et qui font du bien au cœur! Comme ils disent ici, « nous n’avons pas l’argent mais nous avons le cœur… »

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Les enfants eux, et je ne sais pour combien de temps ce sera dans leur mémoire, auront à leur niveau pris conscience que tous ne sont pas égaux et n’ont pas forcément les mêmes privilèges. Que lorsque eux nous tannent pour avoir les derniers jeux à la mode, les enfants d’ici s’amusent de bouts de bois ou de courroies de vélo accrochées à une corde. Que lorsque eux dorment paisiblement dans un lit propre et chaud, d’autres dorment à même le sol et ce même pendant la période « d’hivernage » comme ils disent ici, avec le sourire car l’hiver nage ». Et que pendant qu’eux se plaignent d’avoir à faire le Cned, d’autres sont entrain de ramasser le riz dans les champs d’à côté par 40 degrés…
L’avenir nous dira à quel point ce que nous avons trouvé ici modifiera de notre façon d’agir ou de penser. Mais déjà c’est un autre regard sur le monde que nous avons eu l’occasion d’avoir. Un de ceux que nous aimerions avoir plus souvent et nous avons plus que jamais envie de découvrir nos prochaines destinations!

L’aventure continue, Cap Vert nous voilà!

Jerejef à tous pour vos sourires et votre gentillesse! Legui legui!

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Et une traversée vers Dakar, une!!

Nous voilà partis à 9:30 ce samedi 2 novembre vers le Sénégal, 850 nm soit 1600 km nous attendent, le soleil est tout d’abord au beau fixe et la mer plate, nous nous ploufons au large pour bien démarrer la journée! Les aurevoirs à l’équipage de Scarlett sont faits, nous nous donnons rdv de l’autre côté et faisons route à présent avec Timacle et Daisho 🙂 Mais au moment où j’écris ces débuts de lignes, nous sommes finalement encore une fois tributaires des vagues et des effets de côtes! Une houle d’1,20m était attendue ainsi qu’un petit 10/15 nœuds de nord/est qui devait gentiment nous pousser! Au lieu de ça, c’est plutôt pétole de vent, mise du moteur et houle avec de bons creux de 2 mètres et plus… « Elle nous berce », selon Antoine, mouai « elle nous balade oui » je dirai plutôt! Je tente une sieste dans la cabine et me ravise très vite, c’est juste impossible, tant je sens les mouvements du bateau,  les montées et les descentes! Tiens je regarde par le hublot, je ne vois pas l’eau, ah ben oui forcément, après le Hollandais volant, c’est le Cataja volant, tant il surfe sur les vagues! Un manège à sensations en live! Le problème est que je ne peux pas en descendre, et c’est reparti pour un nombre de tours illimités pour l’instant! Je remonte dans le carré et constate… « Ne regarde jamais en arrière » me dit mon doudou, car il paraît que c’est plus impressionnant! Non? Sans blague?!! On n’est plus poussé là, on est propulsé en avant à chaque vague! Tiens j’ai le ventre noué, voilà qui est étonnant! Qu’il est loin le temps de lecture sur mon transat, à admirer paisiblement le paysage!! Et là, de suite la traversée me semble déjà interminable!
La journée se passe, Antoine et moi avons pris du « sterugon », médicament trouvé en Espagne pour le mal de mer, et au vue de l’état de celle-ci, il est très efficace par rapport au mercalm traditionnel n’ayant jamais eu d’effet flagrant!
1ère nuit : je reprends mon iPad pour y écrire mes impressions… Cela fait des heures et des heures que nous sommes dans une marmite! Je bouge de droite à gauche, en étant assise… (Merci la fiabilité de Mr météo!) Voyez-vous, ces derniers temps beaucoup nous ont dit nous « envier » pour cette aventure. Et bien ce soir c’est moi qui vous envie, vous qui êtes à faire la fiesta du samedi soir réchauffé par des danses en tout genre ou qui êtes déjà bien au chaud sous vos couettes, sans appréhension et à dormir paisiblement! De plus, je ne suis pas spécialement superstitieuse mais disons qu’à plusieurs reprises l’adage des « jamais 2 sans 3 » aura fait ses preuves! Nous avions commencé la journée avec une fuite de notre machine à laver juste avant le départ, à avoir passé une bonne demi-heure à éponger, et la journée n’étant pas finie, voilà maintenant que c’est à nouveau notre moteur bâbord qui fait des siennes, qui ne démarre plus pour raison d’eau dans les cales! Un bon seau rempli, un deuxième, un appel par Vhf à notre ami Benoît pour savoir quoi faire et accessoirement être rassuré, ou pas … Nos vannes d’arrivées d’eau de mer sont à présent fermées, espérons que ça s’arrête là et que nous puissions y voir plus clair demain! Le déplacement avec un seul moteur au Sine Saloum ne serait pas la meilleure idée! Je me demande donc quel sera la 3ème poisse?!…
Pour être honnête, là de suite, j’ai envie de faire demi-tour et être tranquillement au mouillage! Au lieu de ça, la houle est toujours aussi formée, les vagues dépassent largement la jupe arrière du bateau, j’entends gronder la mer! Au sens propre, je vous assure, je sais maintenant quand ça va « taper », j’attends et entends cette houle croisée responsable d’une levée sous le bateau, et ça fait du bruit! Quand est-ce que ça va s’arrêter? 😦
7:30, je suis réveillée en sursaut, j’entends mon doudou aux manœuvres, et là que vois je? Notre genacker qui venait d’être réparé sur Lanzarote (800 euros quand même!) déchiré à nouveau en deux au même endroit!! À seulement une journée de départ des Canaries et encore bien 8 jours à naviguer, c’est un nouveau coup dur! Quand je vous parlais de ce fichu adage!! Nous essayons de voir le côté positif, pas de crise, pas de juron, pas de pleur… maintenant nous devrions être tranquilles!! 🙂
Une belle journée nous aura été offerte, le calme après la tempête! Tout le monde se sent bien et c’est déjà énorme! Ajoutez-y du soleil et une mer plate, enfin une navigation comme on aime. La nuit sera pareille, douce et calme. Un peu de vent en plus serait bienvenu, mais bon on ne va pas se plaindre!
Les grandes traversées amènent à la réflexion. Et je n’y avais jamais trop songé auparavant car inconsciemment je crois que je me disais que nous ne le ferions peut être pas, mais je me rends compte de l’importance du mental pour une navigation pareille!
Un huit clos se met en place, sans échappatoire extérieur, avec la gestion des uns et des autres, celle de soi-même et celle du temps qui s’écoule plus ou moins vite en fonction de la météo et de notre moral! Vous passez par un tas d’états d’esprits tellement différents! Les enfants eux, globalement comme d’habitude s’adaptent plutôt bien, ils ne souffrent pas autant du mal de mer que d’autres fois, ils jouent, observent les dauphins ou autres ailerons de requin passer à quelques mètres du bateau, regarde où sont nos amis Timacle et Daisho par rapport à nous et papotent à la Vhf avec leurs copains…

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Pour nous adultes, c’est un peu moins insouciant,  un coup vous vous sentez l’âme d’un warrior face à son Everest et réalisant qu’il est en train de vivre une aventure extraordinaire, capable d’aller de l’avant et de tout mettre en œuvre pour la réussite du « challenge » en jeu! Vous savez aussi que votre moral aura un impact sur celui de l’autre et essayez donc de ne pas vous laisser submerger par certaines émotions. Malgré tout l’instant d’après, parce que vous voyez la vitesse diminuer et donc votre date d’arrivée reculée d’autant, parce que vous avez un énième souci technique, des vagues trop grosses, des craquements trop forts dans le bateau, une houle hachée, un ciel trop gris… Et surtout parce que tout est exacerbé, le moral en prend un coup, vous vous sentez tel un enfant qui a besoin d’être réconforté, et les journées et nuits vous paraissent bien longues! Nous en apprenons je crois tous les jours un peu plus sur nous même, et vous comprenez qu’il est des situations, où vous n’avez pas d’autres choix que d’avancer…
Vous savez, Antoine et moi avons toujours mis un point d’honneur à nous retrouver « ensemble ». Ceux qui nous connaissent savent bien comment nous fonctionnons. Avec les enfants, et malgré le quotidien, les obligations, nous gardons toujours à l’esprit que l’amour en général est un équilibre fragile et qu’il est important de ne pas perdre de vue l’essentiel. Nous avions et avons toujours aussi tous les deux cette envie de vibrer, de voir le monde, de vivre autre chose! Elle est d’ailleurs en partie à l’origine de notre projet. Vous savez, avoir ce sentiment que vous vivez! Vraiment, pas juste pour faire acte de présence dans notre monde mais vibrer, choisir, ressentir, vivre le meilleur, pour ne pas avoir de sentiment de non vécu, de regret, plus tard… Et bien, nous sommes en plein dedans! 🙂 J’avoue que je ne pensais pas forcément littéralement parlant à ces vibrations-là, un peu (beaucoup) fortes pour mon petit cœur parfois, mais il est certain, que cette aventure nous donne plus encore l’envie de vivre encore et encore, entourés de nos amours, et pour le moment loin de toutes ces conventions de vie, que nous avons tous bien apprises depuis l’enfance, loin de ce que nous impose notre société et des travers de celle-ci, et profiter un maximum tant que nous le pouvons!! 🙂
Veuillez m’excuser, il est 2:15 du matin, et la nuit est propice aux réflexions… 🙂 je me relirai demain, et effacerai au besoin ce passage si je le juge inutile 🙂 hihi

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Notre 3ème jour nous aura permis d’avancer à une bonne vitesse de 6 nœuds de moyenne, nous avons enfin trouvé le vent! Il aura aussi été celui de notre première grosse pêche!! Alors que mon doudou s’apprête à aller à la sieste, nous entendons le moulinet s’emballer… Après une bonne vingtaine de minutes, c’est une belle dorade coryphène que nous découvrons 🙂 Un spécimen de 70 cm de long tout de même, nous pourrons en faire deux repas! Nous n’oublions pas de remercier Poséidon pour ce présent! Et pensons à notre ami Jean Laurent, notre maitre à tous en matière de pêche! 🙂 Ça fait partie des choses qui font du bien au moral! 🙂

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Les jours passent, nous n’avons plus franchement de notion de temps, sommes-nous mardi ou mercredi? Quelle heure est-il ici? Est-ce toujours le fuseau horaire des Canaries ou celui de l’Afrique? Nous commençons à vivre avec le lever et le coucher du soleil, faisons confiance à nos horloges biologiques et tant pis si il est un peu trop tôt ou tard, après tout nous n’avons pas d’impératifs! 🙂
Notre seule réelle question, la plus importante et celle qui dicte nos choix de route concerne la météo qui nous attend. Nous sommes partis avec l’application Weather 4d pro mise à jour, nous avons 8 jours de prévisions, mais rien d’autre à bord ne nous permet d’avoir de vision plus ajustée. Nous avons bien un téléphone iridium mais notre modèle est trop ancien pour s’accorder avec les dernières avancées en matière de Pc. Heureusement Pieric et Jean Laurent ont répondu présent pour nous appeler ou nous envoyer par SMS les nouvelles prévisions, c’est tout de même rassurant!
Les 2 journées suivantes sont heureusement plutôt « tranquilles », et les nuits moins « mouvementées » enfin, c’était sans compter sur l »une d’elle qui nous aura encore une fois mis à l’épreuve, au réveil de quart comme d’habitude! Notre pilote automatique ayant décidé de passer du mode auto au mode stand-by, tout seul comme un grand et sans demander la permission! Autrement dit, ce dernier ne suivait plus du tout notre direction et nous aura fait faire plusieurs 360°! 18 nœuds de vent de face, nous peinons à remettre Cataja dans la bonne direction, le pilote refuse de garder notre cap, la houle est capricieuse, nous ne pouvons pas aller face à elle de nuit, il nous est difficile de savoir à quelle hauteur elle est, nous sommes désorientés, un cargo là-bas, un autre ici, nous décidons de mettre les moteurs pour nous aider dans notre manœuvre…. Il nous aura fallu une bonne demi-heure pour réussir à « sortir » de là… ah, pour réveiller ça réveille!
Mais, et pour en venir à nos journées, celles-ci sont régies par quelques heures de CNED par ci par là (cool cool quand même!), des siestes réparatrices de nos quarts de nuit, des ateliers pain, des danses endiablées au moment de l’apéro,  quelques films regardés avec les enfants, des jeux, ou des parties de pêche plutôt sportives avec notamment un bon gros thon qui aura réussi à nous échapper au dernier moment, sûrement l’énergie du désespoir pour celui-ci, grrr partie remise pour nos estomacs pas contre un peu de protéines fraîches!
Allez, il nous reste 3 jours avant d’arriver à Dakar selon notre GPS, nous décidons de passer bien au large à 100 nm (200km) des côtes mauritaniennes, ces dernières nous auraient bien tentées mais à priori au vue de leur situation politique, il est recommandé d’être prudent et de rester loin pour éviter tout ennui avec la marine ou toute autre embarcation mal intentionnée.
Il nous tarde à présent d’arriver, de découvrir notre « récompense » bien méritée, l’arrivée dans un nouveau pays! 🙂 Nous apprenons tous quelques mots en wolof, ça amuse beaucoup les enfants. Certains sont d’ailleurs comme en arabe et notre Malo a disons, un peu de mal avec la prononciation (et ni voyez pas d’obscénités, ce n’est qu’un enfant 🙂 )  Et il répétera fièrement Salamalescouilles, au lieu de vous l’aurez compris Salamalecoum! 🙂 Une bonne tranche de rigolade 🙂
Oh? Mais nous voici jeudi 7 novembre, mais oui c’est bien ça!! 🙂 Notre Elian se réveille et trouve des ballons et une décoration acidulée à déguster, il s’agit bien du début des festivités pour marquer le jour de ses 7 ans!! 🙂 La mer a été agitée toute la nuit et continue de l’être mais ça n’empêchera pas le gâteau de crêpes aux bonbons prévu ce midi! De nouveaux playmobils se joignent à nous, et bientôt c’est nos amis Timacle qui arrivent à notre hauteur pour siffler et chanter en chœur Joyeux Anniversaire à notre petit bonhomme au beau milieu de l’Atlantique 🙂 Nous venons aussi de passer la ligne des tropiques, et ce n’est pas désagréable de ressentir le souffle chaud de cette partie-là du monde! 🙂
Pour l’occasion une tortue se laissera regarder le temps d’un instant ainsi que d’impressionnants globicéphales noirs passant tranquillement à côté du bateau!

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Timacle qui jusque-là nous avait gentiment attendu durant cette traversée, car force est de constater qu’ils sont plus rapides que nous, vient donc de modifier son cap pour qu’enfin nous puissions nous croiser. L’occasion de voir de l’extérieur nos réglages et de constater que nous pouvions largement améliorer nos performances! Pour le moment nous reprenons le dessus grâce à de précieux conseils, à ce rythme-là,  7/8 nœuds pour 10 de vent apparent en moyenne, il nous resterait 40 heures avant d’arriver! Si seulement, mais bon comme toujours si nous perdons ou réduisons un peu de vitesse, très vite la réalité peut reprendre le dessus!
Nuit du 7: Le pronostic indiqué semble se maintenir, depuis que nous avons écouté Benoît, Cataja file sur l’eau à toute vitesse, il nous est difficile de le ralentir! Mais l’océan lui est toujours aussi agité 😦 Nous commençons à être fatigué de tout ce bruit, ces claquements, le souffle du vent qui s’engouffre dans les voiles vous donne l’impression d’avoir le double du vent indiqué, la houle à l’arrière du bateau est loin du petit clapotis de l’eau relaxant que l’on connait, les hublots grincent, la structure du bateau travaille, la vaisselle retentit à chaque soubresaut du bateau… Nous rêvons de notre arrivée pour retrouver un peu de sérénité!

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Samedi 9 novembre, au moment où je vous écris, il est 11h heure locale, et nous y sommes!!! Yeeesssss! Nous arrivons à Dakar les amis!!! Vous le croyez ça?! 🙂 Personnellement je trouve ça dingue! Fou de me dire que nous sommes au Sénégal, que nous passons de pays en pays, et même de continent en continent, au gré de nos envies et tout ça à bord de notre petite maison flottante! Cataja file tranquillement au moteur, Antoine et moi assis tranquillement à observer le paysage et à avancer à petit pas vers notre mouillage de Hann au club de voile d’où nous irons faire nos formalités dès lundi! À nos côtés l’équipage de Timacle, un poisson fraichement pêché par leur soin nous attend pour ce midi, l’occasion de se retrouver et de partager nos ressentis de navigation.

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Nous sentons déjà l’odeur du dépaysement! Un peu de repos s’impose e hop à nous les nouvelles découvertes 🙂