Le Gr 10 a une fin pour cet été…

JOUR 10
Saint Jean Pied de Port – Kaskoleta
16 km – 5h15 – 848 D+ 390 D-

La nuit a fait son effet.. C’est décidé,  on tente de poursuivre! Objectif du jour : Kaskoleta et son gîte où nous attendent nos nouveaux lyophilisés!
8h15, départ, le p’tit dej est avalé en marchant. La météo s’annonce chaude, on ne traîne pas. Ma jambe se fait oublier pour le moment, alors on en profite. Et on cartonne!! On avale les 11 km de la matinée en 3h30, soit 30 minutes de moins que le temps topo guide!! Yeeeeepaaaaaaa!!!!! On est des Warriors!! Hihi! Trop contents de nous!

La chaleur est bien présente,  35 degrés,  on se pose à l’ombre au bord de la rivière qui traverse Estérençuby. On fait la rencontre d’un petit chaton qui semble vouloir nous accompagner… J’ai beau faire les yeux doux en mode Chat Potté à Antoine et le chaton aussi, mon doudou ne veut rien savoir… Pas d’adoption possible… Ça l’aurait fait de continuer l’aventure avec un p’tit félin à nos basques…

Bientôt l’heure de reprendre notre route, un dernier verre en terrasse en mode glaçon à ras bord s’il vous plaît, et c’est parti ! C’est une montée sur route qui nous attend, et le moins que l’on puisse dire c’est que le bitume et la chaleur ça n’est pas la meilleure association… Avec ces grosses chaleurs,  j’ai encore une fois du mal à gérer ma respiration, grimper reste difficile… Nous ne sommes plus très loin du gîte,  courage… Je respire mal, j’insiste, dernière montée avant d’atteindre le chemin final, je commence à sentir mes oreilles qui bourdonnent, mon souffle se saccade, je me sens faiblarde… Le temps de dire à Antoine que j’ai vraiment trop chaud, il m’aide à vite m’allonger, voilà la crise d’asthme est là… Je vois des étoiles,  je tremble, je respire difficilement, mon doudou me verse de l’eau sur la tête et s’empiffre en parallèle de mûres sauvages! Lui savoure,  moi j’déguste..

Nous sommes tout à  côté de l’arrivée, il doit rester 2 km.. Allez, 10 minutes de pose et une dosette de sucre plus tard, on repart… Je ne sais pas faire doucement quand je sais que nous arrivons… Antoine me dit que je réagis comme les chevaux qui rentrent à l’écurie,  j’y vais au galop… On dégouline,  on va y arriver à ce satané gîte oui!!!??? Enfin, la délivrance… Notre hôte nous accueille tout sourire, et nous indique où nous pouvons poser la tente… On avale une boisson fraîche, posés à l’ombre en compagnie d’autres marcheurs… Yesss, on y est… Les discussions vont bon train sur le GR10 et le GR20, on s’encourage, on se motive, on s’indique nos parcours, on échange sur le matériel, les objectifs, les durées de marche des uns et des autres…
Reposés, on peut à présent poser la tente et ranger nos affaires. Nous devrions être plusieurs à dormir là ce soir nous indique la propriétaire mais premiers arrivés,  premiers servis, nous choisissons un emplacement à l’ombre!

La douche est un bonheur sans nom! Et le massage de ma cuisse fait du bien! Je continue à prendre de l’anti-douleur et à masser, et nos presque 2 jours de repos forcés ont payé,  puisque je n’ai pas souffert aujourd’hui !!! Yess!! Ça nous donne bon espoir pour la suite! Maintenant que nous sommes propres, nous réceptionnons notre carton laissé il y a quelques temps contenant la nourriture pour les prochains jours… Récompense suprême,  nous y avions glissé une tablette de chocolat, véritable pêché mignon qui remonte les batteries à bloc!!

Et c’est autour de la table que nous faisons connaissance de Gaïtane et Guillaume, chanteurs du groupe Bon Air. Ils sont également sur le Gr10 avec leur petite fille et des amis pour 1 semaine. Ça parle musique,  bateau, rando, voyage… Tout ce qu’on aime, le tout dans une ambiance bon enfant autour d’un délicieux repas préparé par la maison et d’une glace au lait de brebis à tomber par terre! Il fait toujours aussi chaud, nous sommes bien fatigués mais comblés par le coucher de soleil qui nous est offert et juste heureux d’être là…

JOUR 11
Kaskoleta – Lac d’Iraty après les chalets Pédro
17 km – 5h30 – 1298 D+ 713 D-

Le réveil est difficile ce matin. Il a fait extrêmement lourd toute la nuit et un vent chaud a soufflé, ce qui ne nous a pas aidé à dormir. On attaque par de la grimpette comme d’habitude, l’inverse ne serait pas normal dans le pays basque! 😉

La montée vers le col d’Irau est très longue mais celle vers le sommet d’Occabé l’est encore plus. Les températures avoisinent à nouveaux les 36 degrés,  le vent souffle, il est chaud et il n’est pas dans un sens bénéfique pour nous, nous luttons un peu plus pour avancer comme si le poids du sac, l’inclinaison des pentes ne suffisaient pas… Le sommet est très pentu, je n’ai plus de jambe, plus de souffle comme d’hab! Le paysage est grandiose, sauvage, les chevaux en liberté,  les brebis et la montagne en toile de fond sont magnifiques … Il n’y a qu’à observer et se laisser envoûter par les lieux…

Pourtant je me sens piégée, face à ce qui me semble être des murs nous restant à passer. La configuration des lieux ne nous permet pas de voir l’arrivée et se motiver n’est pas toujours chose facile.. Aujourd’hui je veux arriver, je veux en finir de marcher,  je suis épuisée. La chaleur ajoute une difficulté supplémentaire physiquement. Ça me semble interminable. Les nerfs lâchent au milieu de la montée du sommet, j’en ai assez, ça me demande trop d’effort… Le panorama est grandiose mais se mérite. Antoine me dit de penser à Mike Horn, il me dit que je ne suis qu’à 20 % de mes capacités, ce que m’aurait dit mon héros !! Oui et ben là,  Miiiiiikyyyyy et ses conseils, peuvent aller se faire voir!! Et je reste polie! Qu’on me foute la paix! Suis énervée,  crevée,  au bout de ma vie!!! Je continue en bougonnant dans mon coin, mon esprit s’est fermé,  je ne vois plus la beauté qui m’entoure, tout m’énerve,  Antoine y compris! Mais qu’est ce que je fous là?!!! Hein?!! Vous pouvez me le dire?! Punaise de punaise!!! Je vais finir cette étape, j’vais l’avoir ce col!! Chacun de mes pas est de plus en plus décidé, je tape du pied et du bâton! La colère peut être un moteur finalement, elle m’aide à avancer, je ne vais pas me laisser abattre!

Je me suis calmée quand nous arrivons au Chalet Pedro, on se pose à l’ombre et on maaaaaange!!! Oh oui et on se prend une glace au chalet et une boisson extra super mega fraîche!! Nous ne sommes qu’à 1,5 km de l’aire d’Iraty Cize, parfait!.

On s’installe sur la zone herbeuse au bord de l’eau à l’ombre et on se baigne!!… Il n’y a que ça à faire de toute façon,  tant le soleil cogne… On va attendre que cela devienne plus respirable pour continuer…

L’ambiance est un peu tendue entre nous, et ça ne nous arrive pas souvent… Antoine souhaite continuer, lui va bien et se sent en forme, de mon côté je suis un peu découragée. Mon corps supporte mieux les km avalés chaque jour, j’ai fait de réels progrès, mais là je suis juste fatiguée,  il n’y a pas d’autres mots… Mes pieds blindés d’ampoules me font atrocement souffrir, je ne compte plus les Compeed et autres pansements utilisés, mes épaules sont en feu, je suis à fleur de peau et mon asthme bien que mieux maîtrisé est épuisant et me prend une énergie certaine. Les efforts à fournir sont décuplés avec cette canicule. Nous ne savons plus si on continue ou pas et cette incertitude n’aide pas à y voir clair ni à nous apaiser l’un et l’autre… Une chose est sûre,  on ne va pas dormir là,  nous repartons donc à 18h. Les chalets d’Iraty que nous voulons atteindre nous demandent de marcher encore un peu, mais la météo pluvieuse et le ciel menaçant nous obligent à changer nos plans. Nous choisissons d’établir notre bivouac au bord d’un petit ruisseau donnant sur le lac de barrage. Le temps de nous baigner, que mon doudou me savonne les cheveux (enfin j’vais avoir le cheveux un peu soyeux!!) dans l’eau fraîche et de nous habiller, la pluie est là. 

Le repas est pris dans la tente ce soir! Nous sommes dans notre petit cocon! Je me suis faite à notre petite maison nomade, je m’y sens à l’abri, chez moi 🙂 « L’ humain s’adapte à tout » est une des phrases fétiches de mon doudou, et elle se vérifie ! Nous sommes loin de notre zone de confort,  loin de nos repères et pourtant nous nous sentons chez nous… On s’endort sereinement avec le son de l’eau qui s’écoule pour nous bercer…

JOUR 12
Lac d’Iraty- Logibar
21 km – 9 h – 533 D+ 1258 D-

7h15 décollage! Une journée chaude s’annonce, nous aimerions essayer de profiter de cette journée sans trop souffrir ! Il fait déjà chaud et pour changer nous commençons par une montée sportive dans la forêt d’Iraty jusqu’aux chalets. Je soupçonne les personnes mesurant les km du GR de fausser les résultats ! Nous n’avons eu que 2.5 km à faire pour rejoindre l’accueil des chalets et l’avitaillement en eau mais ça semble super vachement plus long quand on ne fait que grimper, ils n’auraient pas oublier quelques km au passage??!!
Il est 8h15, nous voilà installés au frais de la climatisation des chalets le temps de faire un point sur la situation… J’annonce à Antoine que je souhaite arrêter la marche, pour cet été… Nous pensions faire 15 jours, nous n’en n’aurons fait que 12 ou aurons quand même déjà fait 12 jours c’est selon… Il me demande de réfléchir,  est-ce que je ne vais pas regretter d’avoir écourté, regretter d’avoir abandonné… Je n’ai pas le sentiment d’abandonner, juste celui de m’écouter… Nous sommes un peu déçus forcément car ce que nous vivons depuis ces derniers jours est une merveilleuse expérience et cela va s’arrêter de façon un peu brutale, mais je sens que mon corps m’envoie des messages que je m’obstine à faire semblant de ne pas comprendre. Ce ne sont pas mes jambes qui elles ont bien compris que passer l’une devant l’autre était l’alternative la plus simple, mais mon souffle et mes pieds c’est autre chose… Je lutte depuis des jours, ma cuisse était déjà un premier signal, imaginez mon super body de sportive de « haut niveau » que vous connaissez maintenant (mon second degré aussi!) n’a rien dû comprendre à l’histoire !! Popopop!! Il a dû se dire, « hey ma grande tu m’as floué, il est où le confort 4 étoiles, le bord de piscine farniente et la position étoile de mer?!! » Alors on s’est entendu quelques temps, j’ai réussi à le raisonner et même à lui faire prendre du plaisir, mais là il me dit stop que je le veuille ou non… Et la canicule n’y est pas pour rien, elle complique les choses même ! Antoine comme moi souhaitons bien sûr que cela reste un bon souvenir, aussi nous décidons de parcourir la dernière vingtaine de km pour rejoindre Logibar puis de commencer à doucement regarder les options de retour…
8h45, nous prenons donc la route vers le Pic des Escaliers puis le chemin des crêtes ! J’appréhende cette montée que nous avons faite en partie lors d’une de nos précédentes randos et qui m’avait marqué par sa raideur. Nous y sommes. Contre toute attente, nous passons ce pic plutôt facilement, avec de l’entraînement finalement ça aide! Et nous parvenons  aux premières crêtes. Nous devrions vite entamer la descente,  selon le topo guide, vers 15h30 on devrait arriver à destination, pause repas incluse! Ces derniers temps on explose les temps topo, nous sommes donc confiants! D’autant que les premières descentes sont plutôt agréables et le paysage est à couper le souffle, ce qui aide à avancer!

Le panorama sur une mer de montagne au loin nous enchante, des pics bien acérés laissent présager de prochaines étapes riches en émotion et en sport pour l’été prochain si nous le pouvons! Le vol des oiseaux si proches attirent notre attention, les abeilles butinent, les scarabées randonnent comme nous, le soleil brille, on est seul au monde… Les 3 premières heures, nous sommes sous le charme des lieux, nous ne savons plus où regarder tant c’est grandiose même si la chaleur se fait tout de même de plus en plus écrasante… Après des crêtes nous évoluons à présent à flanc de montagne, dans les fougères, ronces et autres feuillages. Le chemin devient de plus en plus étroit, il nous demande une attention de chaque instant. Il n’ y a pas d’ombre, ou si peu, avec un arbre de ci de là sous lequel s’abriter de la chaleur et poser un peu nos sacs… Nous buvons mais devons nous restreindre,  la situation devient quelque peu pénible,  et une nouvelle crise d’asthme se déclare… J’ai vraiment l’impression que je vais y rester parfois!! En chemin heureusement quelques abreuvoirs et robinets, ce qui ne va pas toujours de paire!! En l’occurrence, on est bien content de pouvoir se rafraîchir un peu même si l’effet est de courte durée vu la chaleur. Nous voilà,  un peu plus bas, toujours à flanc, à trouver refuge le temps de manger sous un arbre.

Nous serions bien resté là mais les heures tournent et nous avons envie d’arriver! Il est quasi 15h, il nous en reste encore quelques unes avant d’arriver, ce n’est pas cette fois que nous allons laminer le temps topo, c’est plutôt lui qui s’est imposé, vainqueur par K.O! Et des orages sont annoncés ce soir, il s’agirait de ne pas se faire coincer. Après les ronces, ce sont maintenant des pierriers intraitables avec nos pieds torturés… Antoine continue à avancer tel Indiana Jones, il prend son mal en patience,  pendant que je m’énerve ! Ça vous étonne?! « Est ce que tu peux changer quelque chose à la situation?, la réponse est non alors autant essayer de prendre le bon côté de la chose, râler ne te fera pas avancer plus vite  » me dit mon doudou.. et Miiiikyyy dirait que c’est une perte d’énergie! Oui, oui, et triple oui, je SAIS!!! Il n’empêche mes mollets sont maintenant passés rouge vif, en plus de me piquer, ça me brûle terriblement avec la sueur, une belle réaction allergique aux herbes qui chatouillent les jambes depuis des heures!!
Le thermomètre annonce 39 degrés !! 39!! Je sature, je subi cette marche! Pas moyen de couper, de rentrer, il nous faut avancer sur ce sentier qui ne semble pas très emprunté! Preuve en est notre égarement un peu plus tôt au cœur de la forêt d’Iraty où nous sommes passés à côté d’un des sigles GR. Entre le manque de trace humaine au sol et la logique somme toute propre à chaque bénévole qui marque le sentier, celui qui a fait ce tronçon ne doit pas en avoir beaucoup ou est un sacré farceur!!  C’est juste une perte d’une trentaine de minutes précieuses aux vues de la longueur de la rando que nous a fait perdre ce manque de marquage!!!


Bref, après 9 heures de marche, des larmes, des genoux en vrac, la tête qui fait boum boum, un dos en compote, nous arrivons à Logibar! On ne ressemble plus à rien, on pue, on est collant, rougi par le soleil, mais on s’en fout, on a dépassé ce stade! On a soif et on a très faim!! Crêpe choco chantilly s’vous plaît mademoiselle, avec un grand verre de menthe à l’eau et un coca rondelle citron bien frais!! Le bonheur d’être enfin arrivé!

On retrouve sur place Gaïtane et Guillaume arrivés quelques minutes plus tard mais jamais croisés pendant ce jour sans fin et un jeune couple de randonneurs dans le même état que nous tous! La canicule nous a achevé!
Cette rando était épuisante, la plus longue et difficile que nous ayons faites en 12 jours. Nous sommes finalement contents d’arrêter car bien conscients que c’est le meilleur choix vu les circonstances météorologiques.
Nous ne pensons maintenant qu’à une chose nous rafraîchir et établir notre campement pour la nuit. Le gérant du restaurant nous informe que nous pouvons nous installer à l’arrière sur le parking qui passé 19h est bien vidé du flot de touristes de la journée… Ah ben super, allons voir… Là où il avait raison c’est que c’est bien un parking, là où l’on se dit qu’il n’a jamais dû bivouaquer c’est que c’est totalement inconfortable, inhospitalier et impensable pour la nuit au milieu des voitures, pots d’échappement et des gravillons… Nous décidons de nous laver dans la rivière à l’entrée de la passerelle d’Holzarté que nous n’aurons pas faite cette année, histoire d’être présentables pour faire du stop. La température de l’eau nous saisit, c’est la douche la plus fraîche que nous ayons eu du périple mais la couleur de l’eau est magnifique, il n’y a personne et nous sommes habitués à présent! Ça raffermi les chairs!!


Propres et sentant à peu près l’humain civilisé,  on lève le pouce et au premier coup sommes pris par une dame adorable qui nous dépose à Licq au camping de la ville. Soit disant les propriétaires sont des gens très sympathiques et serviables. Chouette! Bon, dans les faits, on se retrouve dans un camping on ne peut plus simple, aux sanitaires qui réveillent en moi mon aversion pour ce genre de lieux, au milieu de tracteurs et autres véhicules et avec des proprios imbuvables partisans du moindres efforts, totalement antipathiques. Au moins le sol est régulier, et c’est calme… La tente est installée, nos affaires mises à sécher, et nous, sommes éreintés! Mes mollets sont lacérés, comme battus, ils ont changé de couleur. Mes pieds sont gonflés, boursoufflés. J’ai des difficultés à masser l’ensemble,  le moindre contact de tissu ou physique est douloureux.

La nuit, mes membres me lancent, mes mollets et mes pieds sont en feu. L’orage gronde, il est sur la montagne, là haut où nous étions,  heureusement que nous avons avancé ! Il arrive par ici à présent,  nous sommes proches de 2 arbres, nous sommes en pleine nuit, nous devrions peut-être bouger notre tente… La conscience est là,  chez Antoine aussi mais le poids de nos paupières et de nos corps fourbus est plus fort, nous sommes cloués au sol… Il n’y a plus qu’à espérer que la foudre tombe ailleurs…

Au réveil, nous apprenons avec plaisir que la sœur d’Antoine est à 45 minutes d’ici. Nous n’allons pas être obligé de faire du stop! Je ne me voyais pas en faire par 40 degrés, d’autant que je ne peux plus mettre mes chaussures, mes pieds ne rentrent plus dedans et marcher est un supplice! Elle, sa famille et nos loulous vont venir nous récupérer… Merci!! Je vais pouvoir serrer mes fistons dans les bras!! Heureuses retrouvailles à venir!!
Décidément, soit j’ai bien fait d’écouter mon corps qui manifestement n’en pouvait plus car je sentais le truc venir,  soit je me suis conditionnée sachant que nous arrêtions et tout s’est relâché d’un coup mais aurait peut-être pu suivre encore un peu… Nous ne le saurons jamais… Notre petit périple est terminé pour cette année…

Après avoir retrouvé nos amours, nous nous sommes octroyés un peu de rab, 3 jours en mode citadin à Bordeaux dans un hôtel tout confort! Waouh ça change!! Pour la peine nous avons dormi toute la première journée des heures durant tant nous avions besoin de récupérer !! Dehors, on s’essaye à la vie des gens de la ville, et nous avons la sensation de venir d’une autre planète ! Passer du calme absolu de la montagne, seul au monde, en autonomie à la rue Sainte Catherine en plein Covid est une expérience flippante!! Et toute cette agitation et ce bruit…


On mesure l’importance de ce retour à la nature …

Nous avons eu le privilège en voyageant à pied de goûter au bonheur d’avoir parcouru un territoire à la seule force de nos mollets, de nos petons et de notre détermination! Nous sommes partis chaque jour avec un objectif et avons découvert l’incroyable sensation d’apercevoir derrière soi chaque matin les lieux d’où nous sommes partis et chaque soir ceux où nous sommes parvenus… C’est magique! Chaque bivouac a été apprécié pleinement et la nuit venue les étoiles veillaient sur nous…
Nos marches ont été jour après jour l’occasion d’observer et d’apprécier cette nature intacte, les plantes,  les animaux… Les paysages tantôt humbles,  tantôt spectaculaires ont ravis nos yeux…
Nous avons été confrontés aux terrains, aux éléments, à la météo, à nous mêmes, il a fallu nous adapter, et faire preuve de force, mentale et physique… Surtout pour moi hein vous l’aurez compris!! Bon à mon doudou aussi pour me supporter! 😉
Notre sac est devenu notre meilleur ennemi et notre tente notre refuge…
Je suis fière de nous, fière de notre évolution… Moi qui peste lorsqu’il y a 50 mètres à faire pour chercher le pain, j’ai parcouru 150 km, 6851 m de dénivelé positif et 6459 m de dénivelé négatif! C’est qui Super Woman??!!  Warrior j’vous dit!! Bon j’ai râlé, pesté, maudit, juré, pleuré, insulté, eu peur, eu envie de m’arrêter au milieu de nulle part, crier stop, voulu appeler un hélico pour me récupérer illico presto, eu mal et craint de ne plus être capable d’avancer, subit mon sac et ses kilos, sué comme jamais, pué comme 1000 boucs, dû prendre sur moi, être patiente, mais j’ai aussi et surtout aimé… Aimé que l’on découvre à deux quotidiennement de nouveaux horizons, nous dépasser, respirer, sentir l’air pur sur nos peaux,  voir le soleil se lever et se coucher,  entendre les oiseaux chanter, admirer la palette des couleurs de la vie, avoir le monde juste pour nous, ouvrir la tente chaque matin et sentir la rosée, nous sentir privilégiés, nous sentir vivants, avoir cette sensation de découverte d’une nouvelle terre, préparer et manger nos lyo en amoureux ou avec des copains après avoir tout donné, nous poser éreintés dans notre petit cocon au milieu de nul part, l’eau gelée sur nos corps en récompense, être emmitouflé tous les deux dans nos duvets en mode chenille à rire comme deux grosses, voir les yeux de mon doudou briller, évoluer dans cet environnement sauvage…
Cette mini aventure nous a fait du bien, physiquement bien sûr mais mentalement surtout… Elle nous a rapproché des éléments, permis de revenir à l’essentiel comme lorsque nous étions en mer, de vivre au rythme du soleil, de vivre hors du temps et d’admirer le ciel…

Le retour à la vie normale va se faire doucement, nous avons encore la tête pleines d’images magnifiques…
Nous n’avons qu’une hâte, poursuivre… Ici, ailleurs, là-bas, aujourd’hui, demain, maintenant, plus tard, mais ensemble toujours…

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A très vite!! 🙂

3 réflexions sur “Le Gr 10 a une fin pour cet été…

  1. Vraiment toujours une écriture qui retransmet toutes les sensations comme si nous y étions! Quelle détermination et quel courage et quel bonheur! Vraiment merci de nous faire partager cette aventure !
    On vous embrasse d’Avranches où nous avons posé nos valises avant de retrouver Ivadel en février pour la vente! Bises à vous deux et aux garçons
    Caro et philippe

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