Officiellement GRdistes! 4ème au 6ème jour…

JOUR 4
Sare – Col des 3 croix
18 km – 6 heures – 462 D+ 102 D-
Il n’y a pas eu d’ours certes, mais on a entendu ronfler, toute la nuit! Vive les voisins et la promiscuité! Je ne sais pas si finalement je ne préfère pas la crainte de l’ours mais pouvoir dormir dans un petit coin juste pour nous!! 😉
Nous avons mis le réveil pour 6h45, pour ne pas décoller trop tard. Malgré cela, on part, il est 8h15… Décidément on a beau s’organiser, on a du mal à faire mieux en timing! 😉
Nous croisons avant le départ Jeremy et Magalie, jeune couple aussi fraîchement randonneurs que nous, sur le GR10 pour encore plusieurs jours. Il y a de forte chance que l’on se recroise, ils semblent prendre leur temps eux aussi!
La rando du jour s’annonce « tranquille » pour la première partie, 12 km en direction du village d’Ainhoa.
Ça nous va bien! D’autant que le chemin traverse des sous bois assez vite… La chaleur aidant, le ruisseau qui longe notre itinéraire nous fait de l’œil… Mouiller les chapeaux, boire à notre guise l’eau, tiens elle est fraîche mais c’est tentant!! « J’me ploufe » me lance mon doudou… Hein?! Là,  comme ça, au milieu du chemin?? » Tu viens? » Hein, euh, olala va falloir tout se remettre sur le dos ensuite, essuyer nos pieds, remettre les chaussures… Flemme… Mais quand même… Voilà doudou qui se dandine dans l’eau à faire des « ouhhhhh et des ahhhhhh, ouillllllle c’est froid, brrrrr »… Bon OK allez j’te rejoins!!! Tout nus dans l’eau gelée,  personne à l’horizon… yessssss!!!! On est frigorifié mais que c’est bon!! Le kifffffff intégral!! Je ne veux plus bouger de là !!! Le bonheur tient en peu de chose 😉 Il est temps de se rhabiller, retourner au chaud… Nos corps ont accumulé un peu de frais, ça durera le temps que ça durera, dans tous les cas on béni ce ruisseau!! 🙂

La suite de la rando n’est certes pas aussi pentue que ce que nous avons eu jusqu’à présent, mais contrairement à ce que laissait présager le topo guide, ce n’est pas plat non plus. Quelques montées sont bien raides, sinon ce ne serait pas drôle!!

Nous finissons par arriver à Ainhoa, se poser à une terrasse est un vrai plaisir, on se détend,  on reprend des forces.

Nous allons en avoir besoin pour la suite de la journée! Déjà heureux d’avoir enquiller les 12 km, et d’avoir fait en une matinée ce que nous avions fait au maximum pendant notre petite préparation, il nous reste à rejoindre le Col des 3 croix… Et la première étape consiste à monter à la chapelle de l’Aubépine qui surplombe Ainhoa. 2,2 km sur 380 m de D+ en 30 minutes environ, mais alors quelles minutes!! Ça grimpe raide bien comme il faut… Un vrai chemin de calvaire! Arrivés en haut, nous sommes à essorer!! Il fait lourd, Antoine s’est affalé par terre, je dégomme la bouteille d’eau et reprend mon souffle…

On hésite un instant à poser la tente là,  mais on sait qu’on peut le faire. On peut avancer encore un peu. Le ciel se couvre,  la brume gagne du terrain, la fraîcheur arrive, mais on peut peut-être passer et rester en avance sur les nuages… On croise de jeunes randonneurs en sens inverse, eux vont justement bivouaquer à côté de la chapelle de là où l’on vient… Allez, on avance… C’est de plus en plus gris…Antoine souffre de douleurs au mollet, les ampoules poussent comme des champignons sur mes pieds… C’est un comble, Antoine qui avait mal dans ses chaussures lors de nos randos de préparation et pour lequel on s’inquiétait se retrouve à gambader comme un cabri ou presque et moi qui n’avais rien et me sentais comme dans des chaussons me retrouve avec tout un tas d’ampoules que j’essaie de gérer comme je peux ! Je reste perplexe face à l’efficacité de la crème Nok avec laquelle nous avons préparé nos pieds…
Le Col des 3 croix!!! A force de grimper et d’avancer, on a fini par y arriver! Yesss enfin!! Nous ne sommes plus très loin maintenant de notre lieu de bivouac… Courage, il nous reste 1,5 km environ… Le paysage est superbe et très changeant, nous en prenons pleins les yeux…

Le vert des montagnes est vif et contraste avec la brume présente aux alentours… Dernier tournant, on aperçoit Jeremy et Magalie!! Hehe, ola!!! Nous voilà !! Ils viennent juste d’arriver aussi! On est raccord côté timing apparemment ! Antoine et moi sommes super fiers de nous, nous venons de faire notre première rando de 18 km!!! Nous n’avons jamais marché autant! Waouh!!! On y arrive finalement,  doucement mais sûrement… Le ciel est menaçant,  la pluie ne semble plus très loin. Après un premier essai de bivouac face à une vue d’enfer, nous optons finalement pour le bivouac de Gainekoborda indiqué par un marcheur, plus abrité en cas d’orage.

La vue n’est plus la même,  le lieu est un peu encastré mais a son charme, surtout en cas de besoin il y a une cabane dans laquelle nous pouvons nous replier et summum du summum, nous avons un accès à l’eau en illimité !! A nous à nouveau la douche gelée grâce au remplissage de bouteille!! Bonheur intégral!!! Quel luxe!!! Antoine se moque de moi qui il y a quelques temps encore n’aurait même pas mis un demi orteil dans un lieu si « nature », sans rechigner loin du confort hôtelier!!! Il me demande si ce n’est pas la meilleure douche du monde?!!! Sans aucun doute doudou ouiiii!!!! J’avoue! Il fait frais, il y a des bébêtes tout autour, les bois nous entourent, des cacas de brebis , mais quel bien-être!! On est vidé de notre journée,  tellement bien, ici, ensemble, simplement… Cette rando est dure, chaque jour elle nous demande de nous dépasser,  de prendre sur nous, d’avancer, d’aller plus loin, nos sacs nous font souffrir, encore, toujours mais quelle satisfaction personnelle chaque soir! Un retour à l’essentiel… Et un sentiment de plénitude… Nous avons si peu avec nous, mais n’avons finalement pas besoin de plus…
Nous ne sommes pas seuls à profiter de ces instants privilégiés ce soir… Un saucisson, des tomates, des fruits secs à mettre en commun.. Chacun partage son trésor et Apéro time!! L’occasion de faire connaissance autour d’un poker improvisé… On mise gros!! Noisettes,  amandes ou noix de cajou, la pression est maximale, l’enjeu est grand!! 🙂

C’est courbaturé de partout que nous rejoignons chacun nos demeures de luxe… La pluie arrive, peu importe nous sommes à l’abri pour bouquiner tranquillement… Petit moment de chaleur et de bonheur, encore un… Je n’ai envie d’être nulle part ailleurs qu’ici …
Nous verrons demain le programme… De la pluie est annoncée encore,  on ne va pas mettre d’alarme, on verra au moment du réveil si on bouge ou pas…

JOUR 5
Col des trois croix – Bidarray
18 km – 5 h 30 – 750 D+ 280 D-Le sommeil n’a pas été des plus profond… J’ai scruté les sons une bonne partie de la nuit, entendu des bêtes,  ne me demandez pas lesquelles, je ne veux pas savoir!! 🙂 J’ai cru entendre du tonnerre qui n’était en fait que le bruissement du matelas de nos copains de rando!! Ce matelas est un alien! Il émet des bruits étranges à chaque mouvement, et nos voisins bougeaient beaucoup, trop… hihi :)))La météo ne s’est pas améliorée,  nous sommes dans la brume, sous la pluie. Notre application capte un léger réseau et nous annonce ce temps jusqu’à 15h au moins… Bouger or not bouger, telle est la question! Concertation avec le voisinage… On attend un peu… Profitons-en pour bouquiner encore un peu au chaud et prolonger la nuit…
11h… Nous nous sommes tous motivés… Ça n’a pas l’air de vouloir se lever… On plie les tentes… On est tous arnachés pour affronter la pluie…

Ça peut être marrant de marcher dans la gadoue! Bon, marrant pendant un certain temps en fait… Force est de constater que nos ponchos ne sont pas totalement imperméables …

Au bout d’1h30 de marche, je commence à avoir froid.. Nous arrivons à la ferme Esteben, un abri bienvenu! Ici pas de chichi, pour le menu c’est affiché au mur,  à la carte pour les uns le menu du randonneur constitué de soupe, saucisses, omelette au fromage et lard, pour les autres œuf, jambon de pays et frites! Le tout bien riche !! J’ai l’image des Bronzés font du ski dans leur refuge devant la spécialité maison qui me traverse l’esprit…A la différence que pour nous c’était bien bon quand même! Même pas gras… En même temps c’est qu’on avait bien besoin de reprendre de l’énergie! A conseiller tout de même après une bonne marche et 20 degrés maximum hein, pas en plein caniard, sinon vous risquez de ne pas pouvoir repartir! 😉

15h… Le ciel s’éclaircit légèrement,  on saute sur l’occasion pour reprendre la route! Nous ne sommes pas les seuls… On rate notre chemin, nous en rendons compte à temps heureusement… Enfin en même temps si mon doudou m’avait écouté,  nous aurions eu bon… j’dis ça,  j’dis rien..  D’ailleurs ça a valu à deux randonneuses de se planter aussi, puisqu’elles nous ont suivi! Hihi… Plus on est de fous, plus on rit… Nous les retrouvons plus loin en chemin puisque ce soir nous passons la nuit dans le même gîte qu’elles. La météo étant capricieuse et ayant une grosse journée demain, nous avons opté pour la solution permettant de rester au sec… Bon avant d’y arriver, nous avons eu le temps d’admirer le paysage. Il est tellement varié et changeant! On savait que le pays basque était joli mais nous ne pensions pas avoir une telle diversité en si peu de temps… Et là où le paysage est très beau en voiture, à pied nous le découvrons encore plus en profondeur. Notre itinéraire ne nous fait que très rarement passer par des routes, à nous les chemins de traverse et cela en vaut la peine!

Pour autant,  nous sommes en fin de journée,  nos pieds et nos jambes n’en peuvent plus… Ça descend pas mal et ça fait mal! Nous sommes 6 à présent à randonner ensemble, à rire, discuter et à partager nos bobos, 6 dans le même état de fatigue… On a l’impression que ça n’en finira jamais…

19h, la responsable du gîte nous appelle pour savoir où nous en sommes. Elle nous attend, l’arrivée est censée se faire entre 17h30 et 19h, nous sommes en retard… Oui, et bien il nous reste 2.2 km par le passage des contrebandiers à faire… On est en retard on est désolé pour elle, mais on fait de notre mieux et surtout vu la météo de la journée ce n’était pas évident… D’autres randonneurs lui ont dit pareil me dit-elle… Antoine et moi n’aimons pas cette pression, voilà une des raisons pour laquelle nous préférons être dans notre tente, arriver et s’arrêter quand bon nous semble…
19h40, nous arrivons enfin au gîte ! Plus de jambe, démarche de canard… On récupère la clé de notre chambre, on a de la chance, on a une chambre pour nous, pas de dortoir,  pas de partage! C’est déjà ça… J’ai toujours mon aversion pour ce genre de logement… Souvenez vous les punaises de lit, l’idée de dormir en mode bannette chaude, de partager les sanitaires… Bon et bien nous y sommes… Notre chambre est de la taille d’un cagibi au mur bleu ciel, 2 petite étagères, plafond haut, sobre, pas de fioriture, juste de quoi poser nos effets… En l’espace de 5 minutes l’odeur de nos sacs, de nos affaires et de nous mêmes embaume toute la pièce,  ça pue le fromage!! Au secours c’est une infection, comment on fait pour puer autant j’me l’demande!! 🙂

J’avoue la douche chaude fait un bien fou, détend nos muscles et nos articulations… Et alors se glisser dans des vêtements propres fraîchement lavés et séchés grâce au super méga top lave linge et sèche linge mis à disposition gratuitement par le gîte est un kiff total!!!
La soirée se passe autour de la table, dans la salle principale à côté de la cuisine, au chaud, avec tous les copains randonneurs, jeunes et moins jeunes…Bas les masques, partage de lyophilisés, barre de céréales et chocolat pour les uns, élaboration de mets culinaires improvisés avec ce que leur sac contient pour les autres… Haut les cœurs!!! Le tout dans un joyeux brouhara! J’avoue, nous avons passé un très bon moment entouré de toutes ces personnes vivant la même expérience au même moment que nous… Un vrai partage, des rires, des sourires, des regards, de vrais échanges, que nous n’aurions pas connu si nous étions restez uniquement en tente… 😉
Il est temps de rejoindre notre lit, le repos est bien mérité, nous sommes zen, repus et heureux…

JOUR 6
Bidarray – Col d’Harrieta
8 km – 6h30 – 1000 D+ 200 D-

7h30, on émerge tranquillement, Jeremy et Magalie partent avant nous, on se retrouvera pour le bivouac.  Nous avons nos nouveaux lyophilisés à récupérer au centre du village où nous les avions laissé. On en profite pour prendre un bon petit-déjeuner.  On ouvre le carton comme des gamins ouvrant un cadeau de Noël ! On ne sait plus ce qu’il y a dedans, on découvre émerveillé! Enfin plus ou moins car on a réalisé la veille qu’un avitaillement juste avant une montée avec un dénivelé positif de 1000 mètres c’était peut-être pas la meilleure idée quand on aimerait justement être chargé le moins possible! A noter pour notre future organisation de la suite du GR! 😉
Donc nous voilà chargé du surplus, enfin surtout Antoine, il est 10h, le ciel s’est dégagé,  cela semble optimal!
Ça commence fort, la montée est bien raide. Au pays basque nous avons remarqué qu’ils ne s’enquiquinent pas avec des virages ou avec du plat, non! Ça y va tout schuss! C’est de la montagne, ca grimpe sévère,  ça glisse, ça dérape, c est pas grave, hop ils n’auront qu’à aller tout droit les randonneurs !! En montée comme en descente d’ailleurs! On sue à grosses, très grosses gouttes!! J’ai hésité à prendre une douche avant de partir, puis me suis ravisée… Il est illusoire de penser qu’on ne va pas puer et que l’on va rester un semblant propre!! 🙂

Le dénivelé est costaud cette fois, vraiment, et le pic d’Iparla se fait attendre. Nous arrivons enfin sur un plateau, le col Pagaléopa, on peut souffler! On en prend plein la vue, déjà.  A 360 degrés! Les montagnes sont grandioses,  ça y est là on réalise! On observe le vol des rapaces, les troupeaux de moutons,  la nature, le calme, le vent, on fait partie des éléments…

On pense être arrivé au Pic mais comme toujours ici, ce n’est qu’une fausse idée ! C’est toujours plus loin, et nous allons vite le comprendre à la vue du câble servant de main courante à laquelle nous accrocher si on tient à la vie! Et on tient à la vie!!! Le câble doit s’étendre sur une dizaine de mètres à peine pour un passage périlleux où vous avez la place de mettre vos pieds, le flanc du piton rocheux d’un côté et le vide de l’autre… Concentration maximale! Antoine me devance, je sais qu’il jauge au passage les lieux, il connaît mon vertige et sait ce que cela représente pour moi d’être là. Le vertige a ce côté pervers qui vous fait vous sentir comme aspiré par le vide qui me semble ici abyssal… J’avance prudemment,  je respire, ne pas regarder en bas, ne pas regarder derrière.  Les pieds, regarde juste où tu poses tes pieds et regarde devant toi. Je me parle, il me faut garder l’esprit clair, mes mains sont moites, voir trempées même… Je regarde Antoine qui m’attend et se ravance vers moi pour me tendre sa main… Bizarrement mon sac ne me fait plus mal, je ne le sens plus, c’est la première fois… Comme quoi le corps connaît ses priorités,  et là d’un coup le sac se fait oublier, concentré sur quelque chose de beaucoup plus important que le centrage sur ma petite personne et mes petits bobos qui semblent bien dérisoires vu la situation! Le topo guide ne parle pas de cette main courante, et le monsieur du restau où nous avons pris le petit dej ce matin m’a bien dit qu’il n’y avait pas de difficulté majeure pour ce pic!!!! Il se fout de moi!??? Hein!! Il veut que je lui dise ma façon de penser là, tout de suite, maintenant?!! Ce pic se mérite, plus ça avance et plus ça grimpe, et quand je pense en avoir fini avec mon parcours Koh Lanta, un nouveau passage compliqué sur de la roche se présente… Trop… C’en est trop, une crise d’asthme se déclare après avoir réussi à escalader… Je suis assise contre la roche, le plus en arrière possible, je suis tremblante, je ne maîtrise plus ma respiration, ni mes pleurs, je veux que ça s’arrête,  je veux arrêter de monter toujours plus et ne jamais arriver à ce pic!! La vue est grandiose, mais je suis comme paralysée sur mon rocher, comme si tout risquait de se défaire sous mes pieds… Antoine me félicite,  me parle calmement, me réconforte. Bon il a quand même hésité à m’en mettre une pour me faire retrouver mes esprits durant mon escalade et s’est ravisé,  il a bien fait!!!! Je lui ai dit ensuite que ça ne serait pas passé et il n’aurait pas fallu que cela se transforme en match de boxe au bord du ravin! 🙂 Il a préféré me filmer à la place… « Ça sera un bon souvenir doudou, là de suite ça peut paraitre déplacé mais je t’assure que bientôt tu en rigoleras »… De prime abord, je n’ai pas ri, je n’en ri toujours pas mais il a raison c’est un bon souvenir, ça me rappelle la difficulté de cette rando mais le bonheur de l’avoir fait… Ca se mérite! Mais ça en vaut la peine, la vue est époustouflante!! Tout est tellement immense!! On se sent vivre!

Nous reprenons la marche après toutes ces émotions,  les nuages sont là, presque palpables, à nous suivre sans jamais nous atteindre. La météo nous permet d’admirer ces montagnes et de profiter du paysage. Le déjeuner se fait là-haut sur un plateau herbeux. Au menu bolognaise végétarienne, un délice, et en spectacle le vol des vautours et le panorama…

Seuls au monde, c’est cadeau! Nous parvenons enfin au Pic d’Iparla après l’ascension de crêtes vertigineuses, yessss!!! On y est!!! Et c’est majestueux! Les nuages nous suivent toujours, d’un peu près, mais on parvient à distinguer la vallée… La roche est découpée, acérée.

On s’approche du bord, tout en gardant nos distances, pas de faux pas! Ce paysage est hypnotisant, mère nature est impressionnante… On prend mesure de ce qui nous offert, là, à nous seuls… Encore sous le charme, il est temps d’entamer la descente qui devrait être plus simple. En tous les cas, c’est comme ça que je l’imaginais,  mais c’est un pierrier de dingue qui nous attend! On ne sait même plus où poser nos pieds et comment. Ils sont déformés dans nos chaussures, on veille à ne pas se faire une cheville. Les appuis sont compliqués,  ce n’est plus de la rando à ce niveau là!!! On pensait les montées difficiles, mais on se rend compte que les descentes peuvent être bien pires! Les unes demandent de l’effort physique, de la régularité, de l’endurance et du souffle, en prenant son temps c’est difficile mais c’est toujours faisable. Les autres demandent de la concentration, de l’attention, une gestion de son corps et de ses articulations, car elles sont mises à rude épreuve, et très vite on sent les faiblesses!

Quand est-ce que ça s’arrête ?!! J’ai des ampoules de partout et chaque mouvement accentue celles-ci.

Après 6h30 de marche, nous atteignons enfin le col d’Harrieta, notre lieu de bivouac pour la nuit. On aperçoit Jeremy et Magalie, je fonds en larme, tout se relâche, ça y est la journée est finie!!! J’y suis parvenue! J’ai pris sur moi, eu peur, eu mal, pesté, crié, râlé, pleuré,  juré,  maudits, mais j’y suis arrivée et ai été émerveillé par toute cette beauté! Magalie me dit avoir elle aussi craqué,  et on se rassure mutuellement, on plaisante, maintenant qu’on est à plat, à l’abri de nos tentes!

Une source d’eau fraîche est indiquée à 300 mètres du bivouac. Pour y accéder,  il faut traverser une forêt enchantée. Peut-être est-elle habitée par de petits êtres invisibles,  des elfes, des fées? J’adore ce paysage mystérieux et rempli de mousses. Antoine et moi en profitons pour remplir nos bouteilles et surtout nous décrasser!! L’ eau ne doit pas dépasser les 16 degrés,  se mettre dessous est un supplice en premier lieu puis devient un vrai régal! C’est un luxe de pouvoir se rincer après une telle journée. Ici, nous sommes ramenés à l’essentiel. Le pouvoir de l’eau est magique. Il détend, délasse, ressource, et fait oublier la souffrance du jour, il nous lave l’esprit autant que le corps…

Le soleil nous fait de l’œil, nous sommes dans notre tente, propre, avec des copains, autour de notre repas du soir… Que demandez de plus?! Mes garçons… j’aurai aimé partager cet instant avec eux. Je pense à eux, comme chaque jour, il me manque, je veux qu’ils soient fiers de nous. Cette rando aurait été difficile à faire avec eux, elle nous demande beaucoup d’énergie. Nous ferons en famille quelques sentiers plus simples, moins longs, mais maintenant que nous avons découvert le plaisir de la rando en bivouac, il nous faut leur montrer… Plus tard… Pour le moment,  on est allongé,  chacun avec son bouquin, à nous reposer… Mes pieds sont abîmés,  gonflés,  le massage est douloureux mais nécessaire,  il faut qu’ils continuent à me porter… On doit se préserver pour la suite… Le champs des possibles s’est ouvert à nous, il n’y a plus qu’à continuer!

7 réflexions sur “Officiellement GRdistes! 4ème au 6ème jour…

  1. Bonjour Eurielle et Antoine.
    Nous suivons votre périple et selon le vieil adage, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Courage. Bises à vous et aux enfants.
    Véronique et Thierry

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  2. Félicitations Eurielle pour avoir su trouver au fond de toi la volonté et l’énergie, de combattre ta peur des hauteurs et de dépasser tes limites physiques. Bravo ! Quels magnifiques paysages, tout en nuances de vert, après les nuances de bleus que vous nous aviez fait découvrir avec Cataja. On est chanceux de voir tant de beauté ! Et oui, ça fait bien drôle de ne pas voir les 3 mousses avec vous. Ce sera pour la prochaine aventure. Bonne continuation et au plaisir de lire la suite de votre belle aventure.

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